Le 18ème Salon International de l’Edition et du Livre arrive dans l’incertitude, comme chaque année, dans ce pays, le plus beau pays du Monde, selon leurs dires !! Pour nous autres illuminés, ou considérés comme tel, les inconditionnels du SIEL, on a d» attendre plusieurs jours, pour avoir une idée sur la programmation, sur les écrivains qui seront invités, les espaces crées pour les rencontres et les noms des sommités qu ils vont porter, la ligne directrice de l’édition etc. Avant le vendredi 10 Février, On était collés a notre ordinateur, des jours et des nuits durant, a l’affut de chaque publication, de la moindre information parue sur Internet, savoir ce qui allait advenir de la féerie livresque du SIEL 2012.
Pourquoi tout ça ?
Simplement pour nous organiser en conséquence, et pouvoir nous rendre aux rencontres, signatures et autres débats qui nous intéressent, et faire le bon choix suivant notre agenda, gérer les allers-retours entre El Jadida et Casablanca.
Le suspense resta complet jusqu a l’inauguration officielle le 9 Février par SAR le Prince Moulay Rachid, un salon qui se tient sous le thème “Un temps pour lire un temps pour vivre”. Le Prince Moulay Rachid a notamment visité plusieurs stands, dont celui de l’Arabie Saoudite, l’invitée d’honneur de cette édition et/ou sont exposées des publications spécialement dédiées a cette manifestation. Son Altesse Royale a visité entre autres les stands de la Bibliothèque Nationale, celui du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), du Conseil de la Concurrence et du Conseil de la Communauté Marocaine a l’Etranger (CCME), tous les quatre réunis dans le même espace convivial, ainsi que d’autres stands avant de primer lors d’une cérémonie officielle, les écrivains méritants de cette année 2012.
Cette année, le SIEL est organisé par le ministère de la Culture, avec la coopération de l’OFEC, et compte la participation de 40 pays et plus de 700 participants des mondes de l’édition, de la presse, de la diffusion, de la distribution, des bibliothèques, de l’imprimerie et des arts graphiques de la publicité, de la microédition et des multimédias.
Dans ce tableau reluisant, vu le nombre de plus en plus croissant des invités et des pays, de l’organisation qu ils veulent parfaite et de la campagne publicitaire faite autour de l’heureux l’événement, il y a comme un grand hic, invisible au premier discernement, indécelable pour le citoyen lambda. l’actuel salon est amputé, amoindri, boycotté par un secteur important du Monde de la Culture : les éditeurs marocains. En effet, une grande partie de la profession, la plus concernée par la Foire du Livre, a décidé de boycotter l’événement, arguant que le Ministère de la Culture a failli a ses engagements et déplorant une attitude « exclusionniste et autoritaire des représentants de la Direction du Salon lors de la Réunion du 13 Décembre 2011 ». l’association Marocaine des éditeurs (regroupant 25 éditeurs) conteste l’augmentation des tarifs des stands du SIEL, son exclusion de l’organisation du SIEL, la présence a l’entrée du Salon d’un chapiteau occupé par des soldeurs du livre a 10 DHS, l’état d’anarchie et de bousculade au sein du salon, ainsi que les aménagements d’un autre temps qui lui donnent des allures de Bazar.
Vous me direz : et la Culture dans tout ça ?
La réponse, il faut la chercher ailleurs!…
A peine ai-je foulé de mes pieds la Foire du Livre, juste après avoir déboursé les 10 DHS du ticket d’accès, j ai ressenti comme un mal-être dans l’air, un tableau incomplet vu de loin. Les éditeurs marocains ont manqué effectivement a l’appel. Par contre, les éditeurs arabes y sont légion, des libanais, des libyens, des syriens, des égyptiens des émiratis et j en oublie. Tous les représentants de la nation arabe sont la, qui s’émancipent, exposent a bras le corps, leurs œuvres bon marché. Ils se sont passés le mot ou quoi ?
Dans le magma étrange et étranger de la Foire, on dénombre parmi les exposants, quelques nationaux privilégiés, disséminés comme une denrée rare, dans l’immense et vieille bâtisse. La plupart d’entre eux, sont parqués dans le chapiteau d’entrée, comme pour leur signifier leur reelle exclusion.
Et puis vint le Salon, avec son cortège de rencontres, de signatures et de débats qui avaient pour théâtre entre autres, la salle BARDOUZI Mohamed, la salle Salah CHERKI, la salle du Ministère du Ministère de la Culture ainsi que la salle d’Honneur.
Le présent billet est d’abord une promesse a tenir, un témoignage de sympathie pour deux écrivains qui m ont particulièrement séduit cette année : SIHAM BOUHLAL et Abdellatif LAABI, qui sont également amis dans la vie. Je les ai retrouvé tous les deux au stand du CCME, le seul stand qui m a semblé a la fois actif et très animé.
Dans le brouhaha assourdissant de l’ambiance livresque du 18ème SIEL, il y a un espace qu on peut qualifier de convivial tant les ingrédients y aménagés sont facilement accessibles : le stand du CCME. d’abord, les livres y exposés représentent un pan important de la pensée contemporaine dans notre pays, un présentoir diversifié et superbement garni comprenant pêlemêle les œuvres d’Abdelkebir KHATIBI, Abdellatif LABI, Abdallah LAROUI, Driss CHRAIBI, Siham BOUHLAL, Fatima MERNISSI, Mohamed KHAIREDDINE, Mohamed CHOUKRY, MAHI BINEBINE, Abdelfattah KILITO, Mostafa NISSABOURY et j en oublie. On y trouve notamment la plupart des écrits, romans et textes les plus récents, notamment ceux des auteurs et écrivains marocains de langue française. Le personnel d’accueil est parmi les plus professionnels, on vous prend en charge dés votre première intrusion, l’endroit est accessible, aéré, aménagé avec minutie pour recevoir le public dans les meilleures conditions.
Dans une foire de l’édition et du livre, le visiteur est vite séduit par les espaces qui dégagent un brin de chaleur humaine, un accueil adéquat, une personne a l’écoute, un sourire, un climat hospitalier de bienvenue, dans un environnement culturel croulant sous le joug de la logique commerciale et mercantile d’un côté et du règne de la médiocrité et de l’autocratie dans les sphères décisionnelles de l’autre.
Deux événements m avaient séduit et intéressé durant cette foire annuelle :
– Dans la salle de conférences du stand du CCME : Mardi 14 Février a 17 heures a eu lieu une rencontre autour de l’écriture féminine avec signature : Souad BAHECHAR, Siham BOUHLAL et Hayat EL YAMANI. Le débat avait été animé par la journaliste Qods CHABA qui n’est autre que la propre fille du célèbre peintre du nord Mohamed CHEBA.
– Dans l’espace Rencontre, Abdellatif LAABI s’était mêlé a ses lecteurs autour d’un débat dont seul le grand poète a le secret. Beaucoup de choses avaient été discutées, dont une petite parenthèse ouverte sur un poème qui avait pour sujet « OUM KALTOUM et le délire des peuples arabes ». Le poète militant et ancien détenu politique qu il fut, avait ses propres raisons d’antan pour parler en ces termes de la Diva Arabe
Photo :
SIHAM BOUHLAL l’écrivaine et poétesse marocaine qui vit a Paris a côté de Tarik Boubiya
Tarik BOUBIYA
Eljadida.com