LES petits éleveurs de bétail, dans la région d’El Jadida, ne savent plus a quel saint se vouer. Le ciel reste désespérément bleu et la cherté des aliments pour les animaux domestiques les met dans une situation désastreuse. Pourtant, ils pensaient pouvoir bénéficier des stocks d’aliments subventionnés mis a leur disposition par le gouvernement.
En fait, les stocks sont détournés par des spéculateurs qui achètent en gros a prix subventionnés et qui revendent au prix du marché dans les souks de la région. En clair, l’orge subventionnée qui devrait se vendre a 1,50 DH/kg est écoulée a 3,50 DH, voire 4,20 DH/kg dans les souks hebdomadaires. A titre indicatif, le maïs est vendu a 4 DH/kg et la paille entre 25 et 27 DH le ballot.
Par ailleurs, les paysans sont souvent mal informés et ne comprennent pas les procédures pour bénéficier directement des aides pour les aliments. Ils déplorent le manque de communication. Les plus avisés restent les gros propriétaires terriens vivant dans les périmètres urbains. Résultat, le bétail, lui, ne vaut plus rien a part l’engraissement. La situation est critique quand on sait que c’est la seule monnaie d’échange que possèdent les petits fellahs. «Les vaches de pâturage ne rapportent plus rien», déclare Amer, un agriculteur de la région. «En période de sécheresse, les spéculateurs profitent des aliments de bétail subventionnés. Durant les bonnes années, les intermédiaires interviennent pour faire augmenter les prix des engrais», ajoute-t-il.
Dans la région des Doukkala, une 1re tranche de 50.000 quintaux d’orge a été octroyée a l’Office régional de la mise en valeur agricole (Ormvad). Cette quantité a été distribuée a 144 coopératives agricoles et a des éleveurs dans différentes communes rurales. Par la suite, une 2e tranche de 20.000 quintaux a également été affectée a l’Office. En principe, des contrôles rigoureux entourent ces opérations, mais, apparemment, pas suffisamment puisque des plaintes s’élèvent, un peu partout dans le Royaume, dans les rangs des petits éleveurs.
Mohamed RAMDANI
L’Economiste