Allocution de Mr Mohammed Kouam, Président de l’université Chouaib Doukkali d’El Jadida, lors de la signature de convention de coopération avec l’Université de Coimbra et l’Institut Camoes

Cette allocution a été présentée lors de la cérémonie de signature de convention de coopération entre l’Université Chouaib Doukkali et l’Université de Coimbra, l’Institut Camoes et la Délégation régionale du ministère de la culture d’El Jadida

La région des Doukkala est dotée d’un riche patrimoine socioculturel en histoire et en civilisation, et qui est porteur d’une véritable symbolique traduisant une forme de représentation de la vie et des choses ainsi que la manière dont les gens conçoivent, perçoivent et expriment leurs relations avec le monde environnant. Le substrat patrimonial des Doukkala est également fortement marqué par la présence portugaise qui, comme vous le savez, a duré sur la période de 1502 a 1769.

Les composantes du patrimoine luso-marocain dans la région des Doukkala présentent une très belle mosaïque illustrée par la construction quasi complète de la forteresse de Mazagan et la réadaptation d’autres vestiges et monuments fort connus que les Portugais avaient édifiés dans diverses parties de la région des Doukkala.

Il s’agit donc de deux siècles d’histoire commune a travers lesquels les deux communautés ont exprimé de manière spontanée le respect mutuelle et la considération réciproque marquée par une profonde connaissance et estime de l’autre. d’ailleurs, le grand témoignage de notoriété publique et valorisante du patrimoine d’El Jadida est la proclamation de l’UNESCO en juin 2004 classant la Cité portugaise comme patrimoine de l’humanité.

Mais force est de constater que ce patrimoine culturel luso-marocain, qui fait la caractéristique privilégiée de la région des Doukkala, qui constitue l’un de ses plus importants atouts touristiques et qui participe a sa notoriété, est victime d’une vision élémentaire et passéiste qui l’affecte d’une régression notoire. La déconstruction de cet héritage séculaire a haut substrat symbolique est en train de se produire en raison des mutilations qui l’affectent, des transformations et de la dégradation, et même de la disparition des profondes et nombreuses formes d’expression qui prévalaient dans cette région.

De ce fait, il s’avère un devoir d’œuvrer a la préservation du patrimoine luso-marocain menacé par l’écoulement imperturbable du temps et le risque de la banalisation destructrice.

La communauté scientifique de l’Université Chouaib Doukkali a toujours manifesté un grand intérêt au patrimoine luso-marocain de la région dans le cadre de ses formations, de ses réflexions débats, de ses projets et de ses orientations de recherche.

La cérémonie de signature des conventions qui nous réunit aujourd hui entre l’Université Chouaib Doukkali et l’Université de Coimbra d’une part, et l’Université Chouaib Doukkali et l’institut CAMOES, d’autre part, est une excellente illustration des efforts consentis par notre université pour la préservation du patrimoine luso-marocain. Les objectifs de ces conventions sont aussi multiples que variés :

– La valorisation, la préservation et la sauvegarde de la mémoire collective luso-marocaine matérielle et immatérielle de notre région ;

– la mise en place d’un cursus de formation relatif a l’apprentissage de la langue portugaise ;

– l’approfondissement de la réflexion sur ce patrimoine a propos duquel beaucoup de choses restent encore a découvrir dans l’histoire de cette région ;

– la constitution d’un fonds documentaire spécialisé dans le domaine du patrimoine luso-marocain ;

– La contribution au recensement des facteurs de la dégradation des sites pour prévoir des moyens de préservation et de sauvegarde, notamment ce qui est relatif a l’entretien, a la gestion et a la protection des vestiges séculaires de la région des Doukkala ;

– La sensibilisation a la nécessité de sauvegarder cet héritage et ses richesses inestimables ;

-La dynamisation de la réflexion sur la situation et le devenir du patrimoine luso-marocain ;

– Le montage de projets en faveur de la sauvegarde et de la réhabilitation des monuments historiques de la région relevant du patrimoine luso-marocain;

-La description et l’analyse des diverses formes patrimoniales lusu-marocaines pour assurer leur pérennité ;

– la mise en place d’un centre maroco-lusitanien qui sera chargé de la dynamisation et du suivi du montage des projets en termes d’axes de recherches, d’objectifs, de démarches et de financement.

L’Université Chouaib Doukkali est particulièrement fière de signer ces deux conventions avec l’Université de Coimbra et l’Institut Camoes. Je voudrais signaler que la concertation a propos de ces conventions a démarré depuis mars 2008 pour mieux définir et concrétiser les objectifs cités. La faculté des lettres et des sciences humaines de notre Université dispose de compétences dans le corps professoral qui s’intéressent depuis longtemps au patrimoine luso-marocain, qui ont déja travaillé un grand nombre de ses aspect et qui contribueront de manière substantielle a la réussite des objectifs de ces conventions et aux aspirations qui en sont attendues.

Je voudrais présenter mes plus vifs remerciements a monsieur le secrétaire d’Etat d’avoir bien voulu honorer de sa présence cette heureuse occasion.

Mes remerciements également a monsieur l’Ambassadeur pour sa disponibilité et tous les efforts déployés pour l’organisation de cette cérémonie.

Je voudrais remercier Monsieur le gouverneur de La province d’El Jadida qui a toujours manifesté de l’intérêt a notre université et qui n’a jamais cessé de soutenir toutes ses actions.

Je remercie également Monsieur le Président et Madame la Vice-Présidente de l’Université de Coimbra pour leur coopération afin que nos concertations aboutissent a la signature de notre convention.

Je souhaite plein succès aux conventions qui seront signées et une bonne et fructueuse coopération entre les établissements appartenant a l’Université de Coimbra, l’Institut Camoes et l’Université Chouaib Doukkali.

Merci pour votre attention.


Eljadida.com

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