Une conférence internationale sous le thème «La gestion durable des déchets solides» a été organisée par l’université Chouaïb Doukkali en collaboration avec l’université Nationale technique d’Athènes, a Azemmour les vendredi 19 et samedi 20 juin.
Les intervenants sont des chercheurs de différentes régions du Maroc et de pays du pourtour méditerranéen dont l’Espagne et l’Algérie. La thématique choisie a été a plus d’un titre d’une grande pertinence scientifique, a indiqué Mohamed Kouam, président de l’université Chouaïb Doukkali d’El Jadida.
Les scientifiques ont présentés les résultats des études sur la mutation perceptible des modes de production. Notamment sur l’urbanisation rapide que connaît actuellement le Maroc. Et qui sont a l’origine de l’augmentation continue des quantités de déchets solides générés dans le pays. Ces déchets solides sont rejetés souvent dans des décharges sauvages ouvertes et sans aucun aménagement ou infrastructures de base permettant de protéger la santé des populations avoisinantes et l’environnement. La sonnette d’alarme est tirée sur la nécessité de réduire les polluants des lixiviats et des fumées générées des feux liés aux émissions de biogaz au niveau des décharges.
Ainsi, l’amélioration de l’état des décharges municipales passe nécessairement par la conception de systèmes de gestion des déchets soutenables et accessibles basée sur la création de sites contrôlés répondant a des normes et standards bien définis. Cette étape, même si elle est transitoire, permet de minimiser les impacts des décharges anarchiques et de limiter leurs nuisances sur la santé publique et l’environnement. La préservation de l’environnement de l’habitat de l’homme passe par la réintégration de ces sites de dépôt dans leur paysage naturel, dit Kouam.
Un système de gestion des déchets solides a été élaboré dans le cadre d’un projet baptisé WasteSUM. Ce dernier a pour objectif la conception d’un système de gestion des déchets solides domestiques au profit de petites collectivités urbaines au Maroc. Il est financé par l’Union européenne avec la contribution de l’université Chouaïb Doukkali en partenariat avec l’université Nationale technique d’Athènes.
Le WasteSUM, grâce a des logiciels et des procédés, permet de faire des études préliminaires relatives a la gestion des déchets solides au niveau de petites communes urbaines marocaines. Chaque commune pourra décider du choix de la gestion de ses déchets urbains selon des paramètres adaptés aux conditions locales, précise le président de l’université.
Il est a observer que les stratégies et les technologies de gestion communale des déchets solides doivent intégrer des techniques appropriées et adopter des solutions économiquement viables et socialement acceptables. d’autre part, le choix du système de gestion des déchets solides, plus particulièrement ceux domestiques, constitue un sérieux problème et un défi a relever par les collectivités et les municipalités urbaines. Ainsi, plusieurs systèmes de gestion ont été élaborés pour faciliter, d’une part, la prise de décision dans les domaines de la collecte et du transfert de déchets solides. Ainsi que le choix approprié du site d’implantation de la décharge. Et, d’autre part, pour réduire les co»ts et les impacts sur l’environnement et la santé humaine.
Les participants et les chercheurs ont également débattu des différentes technologies, des techniques utilisées et des systèmes de gestion des déchets solides. La valorisation scientifique se concrétise par la coopération nationale et internationale et le partenariat, est-il souligné. Actuellement, la recherche scientifique dans les universités marocaines est orientée sur les besoins de l’environnement socioéconomique.
L’ensemble de ces réalisations est accessible aux décideurs et professionnels avec des possibilités de formation et d’encadrement pour la maîtrise de ces outils par leur personnel.
Interventions
Des chercheurs de la faculté des sciences d’El Jadida ont présenté leurs travaux sur la revalorisation des cendres volantes dans la purification des eaux usées industrielles de la ville. Une étude a été présentée sur la décharge qualifiée «incontrôlée» toujours a El Jadida. Dans ce cadre, une présentation a été faite sur un système de filtration des lixiviats du centre d’enfouissement technique de Moulay Abdallah.
Présentation également d’une unité innovante de compostage des boues d’épuration des eaux usées et des déchets organiques biodégradables et qui est actuellement installée a la station expérimentale de l’Ormvad a Zemamra. Autres thèmes: les déchets hospitaliers, les poussières industrielles ou encore les résidus de cultures et d’agro-industrie dans la zone atlantique intermédiaire.
Mohamed Ramdani
L’Economiste