Dimanche matin, sur la terrasse du café Face a la Mer, les retraités, les scribouillards et autres voyeurs de la Corniche sont installés comme a l’accoutumée, sur le flanc droit, a débiter leurs potins archaïques et ringards. Ils sont la, les bâtisseurs du Maroc que nous souffrons de vivre aujourd hui
A l’étage du café, BETTY_BATOUL va arriver d’une minute a l’autre. La petite écolière d’El Jadida des années 80 est attendue avec impatience par un public rallié depuis longtemps a sa noble cause, son combat contre les ennemis de l’enfance, les adversaires de la vie, les criminels de l’Humanité.
Aujourd hui, l’écrivaine d’origine marocco-belge est l’invitée du Café Littéraire El Jadida-Mazagao, une association créée par un groupe d’intellectuels en mars 2012, un cercle littéraire qui a choisi d’animer la scène culturelle jdidie en jetant le café littéraire sur la place publique.
Le présent café Littéraire est le troisième évènement de l’année 2012, après les rencontres de MARIA ZAKI et KHALID ZEKRI, deux étoiles montantes de la Littérature marocaine d’expression française. Les cafés littéraires sont organisés durant les week-ends, samedi ou dimanche, afin de permettre aux visiteurs du « Deauville marocain », aux vacanciers et autres jdidis de Casablanca de Rabat et d’ailleurs de pouvoir y participer.
Aujourd hui dimanche, BETTY_BATOUL est venue nous parler de ses deux romans, « Un coquelicot en hiver : pourquoi pas ! » et « La tradition de Beaufort », son tout dernier, édité en 2012, et de son combat contre l’injustice sociale
Sa première création littéraire est un roman autobiographique qui raconte l’histoire houleuse et semée d’emb»ches de BATOUL, la fille de Feu Kaddour, l’ex-propriétaire du Restaurant Motel « La Brise », situé sur la route d’Oualidia. Elle nous raconte la souffrance de la jeune enfant, balloté entre l’hôtel de la maison familiale et El Jadida ou elle suivait sa scolarité au collège KHADIJA OUM EL MOUMININE.
BATOUL a entamé ce café littéraire dominicain en nous parlant de son enfance tumultueuse rappelant a ceux qui ont lu son livre, citant de longues séquences de son 1er Roman autobiographique « Un coquelicot en hiver : pourquoi pas ! », mais n’hésitant pas faire un témoignage émouvant de sa rencontre de la veille, quand elle se blottit dans les bras de Mohammed son ancien professeur d’arabe, après 32 ans de séparation, lorsqu il était encore étudiant. BATOUL était accompagnée durant cette journée par Najiba, sa copine d’enfance qu elle avait également perdue de vue depuis 32 ans et qu elle a retrouvée par un heureux hasard en venant a El Jadida.
A travers son écriture autobiographique, BETTY_BATOUL a donné libre cour a un nouveau style littéraire : la littéracoeur. Un spécialiste nous parle d’ « un style fluide, dépourvu d’artifices et de longs descriptifs propres aux romans classiques. Les phrases sont courtes, les dialogues concis. l’écriture est un jet spontané qui vient du cœur et décrit les émotions. Il est simple et accessible a tous ».
BETTY_BATOUL a également parlé de son Association qu elle vient de créer, l’association « SUCCES » qui lutte contre la violence sociale : violences conjugales, agressions, accidents, maladies graves, abus sexuels, harcèlement et autres maltraitances. l’association a été créée pour aider les personnes en détresse, éclairer leur route et leur donner un visage d’espoir dans le but de leur permettre de retrouver le chemin de la reconstruction.
« Succès » se veut être une plate forme d’espoir où les mots rêve et bonheur retrouvent tout leur sens et leur saveur.
Au cours de ce café littéraire, l’assistance a grandement apprécié cette militante des droits de l’homme qui est en passe de devenir le symbole du courage, de l’opiniâtreté et de la lutte contre les ennemis de l’enfance, du bonheur et de la liberté.
En guise de conclusion nous présentons la liste des distinctions et prix que BETTY_BATOUL a reçu ces derniers mois :
-En mars 2010, elle reçoit le prix Marie, catégorie Femme de Force, pour son engagement pour la cause des femmes
-En septembre 2010, elle reçoit le prix Condorcet-Aron pour la démocratie, pour son engagement a lutter pour une meilleure démocratie avec les femmes.
-En novembre 2010 , elle reçoit le Mérite culturel, remis par la commune de Jemeppe-sur-Sambre où elle réside, pour la qualité de son roman.
-En décembre 2011 , elle reçoit le titre honorifique de Femme de paix 2011 , pour son combat pour la paix.
-Le 8 mai 2012, elle a été reçue au Palais de Laeken par le Roi et la Reine des Belges pour une cérémonie d’hommage en tant que Femme de Paix.
Tarik BOUBIYA
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