Blé dur
Lancé en avril dernier, le « Plan Maroc Vert » commence déja a donner lieu a des projets concrets au niveau des régions. Il en est ainsi du «Projet d’agrégation de la filière blé dur» lancé dans la plaine de Doukkala-Abda, dans le cadre de la campagne agricole 2008-2009.
Le projet, porté par la Société nationale de commercialisation de semences (SONACOS), a pour objectif de traiter les problèmes de l’agriculture marocaine a travers l’agrégation en tant que nouveau procédé qui s’articule autour de l’amélioration de la chaîne de production et de l’exploitation durable des ressources naturelles.
Le co»t de ce programme de démarrage de 2.000 ha s’élève a 19 millions de dirhams, dont 4 millions pour les intrants, 400.000 pour l’encadrement technique, 14 millions pour l’achat de récolte et 600.000 pour les frais de stockage pour une durée de trois mois. Il permettra, selon les responsables de la société, d’améliorer la qualité et d’augmenter la productivité de 15 qx a 20 qx dès la première année et l’augmentation de plus de 30% la production (de 30.000 qx a 40.000 qx) en plus de la structuration de la filière par l’organisation des producteurs en groupements.
250 agriculteurs participeront a ce programme de démarrage qui réservera une superficie de 1.000 ha pour le blé dur avec la prévision de porter cette superficie a 5.000 ha l’an prochain pour atteindre 70.000 ha au terme du projet. « Le projet revêt une importance particulière eu égard aux superficies emblavées en céréales dans la plaine de Doukkala-Abda (580.000 ha) et a la très forte demande des semouleries en blé dur », ont tenu a souligner les initiateurs du projet. Par ailleurs, a peine lancé, le projet s’est déja assuré les clients.
En effet, plusieurs minotiers se sont déclarés prêts a participer a ce projet et a acheter les récoltes de blé dur produites selon des normes de qualité reconnues mondialement. Ce projet va apporter, selon le directeur régional de l’Agriculture a Safi, Ahmida El Harhouri, de nouvelles formules de commercialisation a haute productivité et une valeur ajoutée a la production nationale de blé dur, qui a été marginalisée par les industries agro-alimentaires privilégiant le produit importé. La Sonacos va garantir les facteurs de production des engrais et des semences sélectionnées et l’encadrement technique de proximité ainsi que la collecte, le stockage et la commercialisation de la production.
Elle va également faciliter aux agrégés l’accès au financement dans le cadre d’un système défini entre l’Etat et le Crédit Agricole du Maroc (CAM). De leur côté, les «agriculteurs agrégés» vont s’engager a réserver une superficie au blé dur, appliquer les techniques indiquées par le conseil technique, garantir la livraison de la totalité de la production a l’agrégateur» au prix convenu et souscrire auprès de la Mutuelle agricole marocaine d’assurance (MAMDA) une assurance garantie contre les effets de la sécheresse avec délégation de créances a l’agrégateur.
Rôle de l’Etat
L’Etat, pour sa part, s’engage a identifier les agrégés, les informer et les sensibiliser sur le projet et les rassembler dans des groupements selon les communes, en leur assurant l’assistance technique, financière et juridique. Il devrait également impliquer le CAM et l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) dans les opérations de stockage et de commercialisation.
Pour la concrétisation de ce projet, trois niveaux de contractualisation sont a prévoir. Il s’agit d’une convention Etat-SONACOS, un contrat de partenariat SONACOS-l Institut national de recherches agronomiques (INRA) et un contrat d’agrégation entre la SONACOS et l’agriculteur.
Lahcen Oudoud
Le Matin