Doukkala/enseignement
L’Academie en campagne contre les heures sup
(d après l’Economiste N° 2636 du 23/10/2007 p.20)
Les « heures sup » sont un marché juteux. Les enseignants qui les pratiquent doublent, voire triplent leur salaire. Les parents de leur côté, se saignent aux quatre veines pour faire face » a ce qu ils appellent du « chantage » pratiqué par les professeurs.
Devant les nombreuses plaintes des familles, l’Académie de la région Doukkala-Abda a décidé de réagir. Des mesures répressives sont a l’étude pour sanctionner les enseignants qui en abuseront. Quand un élève a besoin d’un soutien, il n’ y a pas de problème. La où le bat blesse, c’est lorsque les professeurs font pression sur leurs élèves pour prendre des cours a domicile. Naturellement dispensés par eux-mêmes « c’est un véritable racket ». Si nos enfants ne vont pas a ces cours, ils sont pénalisés. Dans le cas contraire, ils sont gratifiés de bonnes notes » déclare le membre d’une association de parents d’élèves. De plus, les réfractaires se sentent marginalisés dans leur classe. Les exercices solutionnés pendant les cours du soir sont donnés comme devoir surveillé le lendemain. Ainsi la classe est divisée en deux : le clan des « privilégiés » et celui des récalcitrants qui, curieusement, n’arrivent pas a suivre le programme scolaire du ministère. « On n’a pas les moyens pour payer les cours sup . Mais on est obligé de le faire afin que notre enfant ne reste pas a la traîne. », se plaint cette famille. l’affaire des cours supplémentaires est tellement juteuse que des enseignants n’hésitent pas a établir des partenariats avec des écoles privées pour louer des salles le soir. « c’est un créneau lucratif et affranchi d’impôts », estime un responsable d’établissement.
L’académie et les délégations du ministère de l’Education Nationale (MEN) de Safi et d’El jadida sont en train d’étudier des dispositifs pour contrer ces pratiques qualifiées d’illicites et d’immorales. l’Académie régionale se base sur les nombreuses plaintes déposées depuis le début de l’année scolaire.
Des commissions au niveau local et régional ont été constituées. Elles devront rappeler a l’ordre les contrevenants.
« Les heures supplémentaires imposées aux élèves pour la modification des notes sont une pratique immorale. Cela peut-être assimilé a de la corruption », explique Mohamed Maâzouz, directeur de l’Académie. Par ailleurs, la contribution des syndicats et des organisations d’enseignants sera sollicitée pour la promotion de l’éthique professionnelle. A noter que des séminaires et des rencontres sont prévus pour connaître les expériences internationales en matière de lutte contre la corruption dans les systèmes éducatifs.
Mohamed RAMDANI
L’conomiste du 23/10/2007