Le Centre d’Oncologie Al Kindy organise le Vendredi 14 avril 2006 a El Jadida une réunion scientifique traitant des cancers urologiques notamment celui du rein.
Pour le Dr Morchid du centre Al Kindy « Cette réunion va permettre entre autres de faire le point sur les actualités thérapeutiques du traitement médical du cancer du rein principalement a travers l’intervention du Dr Olivier Rixe expert français en la matière».
Le Dr Rix mettra surtout le point sur Les traitements inhibant l’angiogenèse tumorale (processus de vascularisation de la tumeur) dans le cancer du rein.
Le cancer du rein est un cancer rare qui représente environ 2 a 3% des cancers en général. Son incidence varie selon les pays avec le taux le plus important étant enregistré dans les pays nordiques européens et l’Amérique du nord. En Europe, le taux de nouveaux cas par an est estimé a 40 000 dont plus de la moitié en décède. Il touche l’adulte de plus de 50 ans, davantage les hommes que les femmes. Les facteurs de risque sont nombreux dont les plus favorisants sont la surcharge pondérale, l’hypertension artérielle et le tabagisme. Il existe également des facteurs génétiques (délétions de gènes sur certains chromosomes) a l’origine de formes familiales du cancer du rein appelée le syndrome von Hippel Lindau caractérisée par une malformation des vaisseaux.
Le cancer du rein est une maladie insidieuse qui ne provoque pas de symptômes au départ. Il est donc généralement découvert a un stade tardif. A un stade avancé, le cancer du rein provoque souvent des hémorragies qui se manifestent par une coloration rouge de l’urine qui doit inciter tout patient a une consultation médicale.
Les traitements systémiques des formes avancées du cancer du rein notamment de type cellulaire sont rares. Avant l’arrivé des thérapies ciblant la vascularisation tumorale et pendant plusieurs années, le seul choix valable pour les patients était le traitement par l’interféron. Aujourd hui les traitements inhibant l’angiogenèse tumorale ont marqué une avancée thérapeutique sans précèdent dans le traitement du cancer du rein. Ce sont des traitements novateurs qui consistent a priver la tumeur de l’irrigation sanguine dont elle a besoin pour croître et disséminer des métastases (cellules cancéreuses qui envahissent d’autres organes).
Au départ, toutes les cellules cancéreuses ne forment pas forcément une tumeur maligne. Il faut en effet qu un certain nombre de facteurs soient réunis pour qu une telle tumeur puisse se développer. En particulier, celle-ci doit assurer son approvisionnement en oxygène et en nutriments. Pour cela elle induit sa propre vascularisation, c’est-a-dire la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, et ceci, au détriment de l’organe dans lequel elle s’implante. Ce mécanisme, appelé angiogenèse, permet aux tumeurs d’envahir leur hôte et, a plus long terme de se localiser dans un autre organe, via la libération de métastases. Comme toutes les étapes qui conduisent au développement tumoral, l’angiogenèse est sous le contrôle de plusieurs facteurs essentiels dont l’inhibition constitue une approche innovante très prometteuse dans la lutte contre le cancer.
Le premier médicament antiangiogénique mis au point appelé Bevacizumab (Avastin), a été lancé l’année dernière au niveau mondial pour le traitement du cancer colorectal avancé; il est le seul agent antiangiogénique a avoir constamment démontré une efficacité thérapeutique significative dans plusieurs types de cancer notamment celui du rein.
M. F.
Menara.ma