Le service de médecine interne du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca et l’Association de lutte contre les maladies systémiques (ALMS) organisent, dimanche 16 juillet a Sidi-Bennour, une caravane médicale au profit des malades de la ville et des régions avoisinantes. « Ce ne sera pas une caravane médicale ordinaire, qui d’habitude reçoit des malades de tous genres et non sélectionnés. La nôtre est destinée aux personnes qui ont été choisies pour avoir posé des problèmes de diagnostic aux confrères.
Cette opération consacrée aux maladies systémiques sera menée par des médecins internistes dont la discipline, je vous le rappelle, s’intéresse au malade dans sa globalité. c’est pour cela que nous disons que la médecine interne s’intéresse a l’organisme et non aux organes», explique le professeur Saïda Benamour, présidente fondatrice de l’ALMS.
Autre différence, c’est que cette campagne médicale n’est pas ponctuelle, mais elle s’inscrit dans le long terme. Car, après son passage, médecins et kinésithérapeutes ayant rencontré des difficultés a prendre en charge des malades dans ces régions pourront toujours les orienter au service interne de ce CHU.
Cette opération sera marquée également par des séances d’éducation sanitaire sur le diabète et les maladies systémiques. Ces rendez-vous seront suivis d’une discussion avec les patients, le corps médical et paramédical, les pharmaciens et la société civile. Ce débat portera également sur les traitements pris par ces patients comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, la corticothérapie au long cours et les immunosuppresseurs.
D autre part, une grande place sera accordée lors de cette journée a la maladie de Behcet. «c’est une maladie très fréquente dans notre pays. Elle touche souvent des adultes jeunes essentiellement les hommes. Elle se caractérise par des aphtes ainsi que d’autres lésions et peut atteindre les yeux. Les personnes atteintes peuvent devenir aveugles si elles sont traitées tardivement», ajoute Mme Benamour.
Voila donc pour ce qui est de la mobilisation de ces militants de la cause humanitaire qui, face aux besoins énormes et au peu de moyens, déclarent être parfois désarmés.
«Nous n’avons aucune subvention de l’Etat, je passe tout mon temps a écrire aux banques, aux assurances, mais rien n’arrive et ce sont toujours les mêmes associations qu on aide.
Aujourd hui, il faut prendre les choses au sérieux et que chaque responsable présente son bilan d’activité. l’heure est a l’instauration de la culture du mérite.
A défaut, nous allons continuer a tourner en rond», conclut-elle.
Des maladies handicapantes
Lors de l’exercice de la médecine interne, nombre de médecins ont constaté la fréquence élevée mais sous-estimée des maladies systémiques au Maroc. Pour remédier a cette situation, il y a eu la création en janvier 1996 de l’Association de lutte contre les maladies systémiques (ALMS), reconnue d’utilité publique.
Dans le but d’informer du danger de ces maladies, l’ALMS a publié une brochure.
Que dit celle-ci ? Les maladies systémiques peuvent être définies comme des maladies inflammatoires, chroniques, diffuses, intéressant plusieurs organes, non contagieuses, sans cause précise ou multifactorielle. Elles débutent souvent par une atteinte rhumatismale ou cutanée qui n’est en fait que la partie apparente de l’iceberg. Elles peuvent toucher également le rein, le cœur, l’appareil digestif, le système nerveux, etc.
Ce sont des maladies chroniques qui évoluent souvent par poussées alternées avec des périodes plus calmes. Il existe des formes modérées et des formes sévères.
Ces maladies systémiques sont pourvoyeuses d’handicaps physiques sévères telles la cécité, l’hémiplégie, l’insuffisance rénale aigu ou chronique et l’impotence fonctionnelle irréversible. Le diagnostic de ces maladies systémiques nécessite des examens biologiques et radiologiques souvent co»teux. La prise en charge précoce permet d’éviter ces handicaps et parfois même le décès.
Rachid Tarik
LE MATIN