La vie est ainsi faite, elle vous traîne de chemins, en chemins, les pieds dans les ronces, vous plonge le coeur dans l’eau, encore et encore.
Ce ne sera pas ce jour. Non pas ce jour, ni le suivant.
La douleur va mordre, elle doit d’abord se taire. Tu dois être guerie, tu dois être délivrée, et continuer, toujours, inlassablement, de briser tes chaînes, pour aller vers lui. Vers celui qui vient. Vers le prince charmant.
Toujours, toujours laisser tes chaînes se défaire de tes poignets quand tu marches vers lui, toujours, les souvenirs noués les uns aux autres, voguer, loin, loin, pour aller vers lui…
J ai laisser mon coeur se baigner. Je l’ai laisser crier. J ai laisser ma douleur faire son travail. Puis, je me suis tapie sur le sol, dans le clair-obscur de la nuit de juin, le visage livré au vent. Dans mes cheveux, le vent, sur mes yeux grands ouverts, le vent, pour balayer les traces encore des morsures passées, les sentiments comme des braises mal éteintes.
Puis il est venu. Je l’attendais, je l’esperais. Nouvelle et libre. Incomplétée, je l’attendais. Et il est venu. Ses paumes sont larges et peuvent embrasser mon corps entier. Ses paumes sont larges, pour mon coeur trop grand, pour mon coeur qui se noie. Je l’attendais, et sur mes lèvres, baiser de renaissance. Bonheur inconsidéré. Bonheur éperdu, promesse de sourires. Jusqu a l’evanouissement, tellement, tellement…
Comme mon coeur que je croyais sec s’est animé soudain. Comme mes peurs que je croyais chevillées a mon corps se sont évaporées, quand il est venu, celui que j attendais…celui que j aime en rêve et en réalité.
(P.S. Nary J-7)