Depuis quelques temps, une pléiade de messages alimente nos journées, que l’on soit devant l’écran de télévision ou même celui d’un ordinateur, a l’écoute d’une chaîne radiophonique ou au file d’un magazine ou d’une revue, le même message interpelle notre conscience : changeons nos attitudes ! Pourtant, et pourtant, ce changement d’attitudes ne semble pas vraiment vouloir daigner répondre a cet appel de détresse, oui de détresse puisque ça devient urgent de faire changer les attitudes. En effet, les situations que nous vivons au quotidien nous rappellent avec insistance et acuité cette nécessité de changer.
Cela commence par des petits gestes anodins : une série de klaxons actionnés a tout bout de champs, un papier mouchoir ou une canette balancée par la fenêtre d’une voiture en stationnement, en ville voire même en pleine autoroute En passant par les agressions verbales dans les rues, dans les commerces ou même au sein des bureaux. Ne parlons pas des relations de voisinage, ces manies que certains entérinent sans égard, ni respect pour les riverains comme écouter de la musique en sourdine des fois jusqu a des heures très tardives, les petits chérubins qui décident de jouer un match de foot dans la rue ou dans le jardin qui jouxte les voisins et les milliers de fois ou ces derniers sont assaillis par les interminables sonneries en vue de restituer le ballon qui a atterrit dans l’espace de l’autre. Et gare aux remarques ou gémissements des plaignants car une flambée d’insultes peut leur être flanquée a la figure sans égard a leur l’âge. A-t-on au moins une idée sur cette notion de liberté qui devrait s’arrêter la où commence celle des autres ? Cela ne semble pas le cas parce que ça commence par un ballon dans le jardin et ça risque de se terminer par les pattes de mouton de l’aid Lkbir sur le toit (si, si ça arrive) ! en passant par les arrêtes de poissons qui risquent d’étouffer le chien, le chat ou tout autre animal domestique, sans oublier les juteuses et interminables parties de lancer de cailloux si chers a certains chérubins et dont les chutes peuvent être désastreuses.
Plus graves encore, les refus de priorité en voiture, les accrochages anonymes dans les parkings (ce lieu mérite a lui seul une réflexion bien assaisonnée) les cabrages en vélo et en moto, l’abus de pouvoir etc, etc et j en passe et des meilleures. Nous pourrions consacrer a ce sujet des pages et des pages, sans être s»re de pouvoir passer en revue tous ces agissements qui nous avilissent et qui nous touchent la où cela nous fait vraiment mal : dans notre civisme et notre citoyenneté.
A vouloir tout énumérer, nous serions tentés de croire que cela relève de l’impossible de vouloir rétablir toutes ces entorses que nous retrouvons chez tout un chacun. Ce n’est pas l’apanage d’une certaine souche ou statut social, loin s’en faut. Il s’agit bel et bien de comportements qui émanent autant de personnes démunies que de personnes aisées, de personnes incultes que de la gente intellectuelle. Cela va de soit que cela ne concerne pas seulement les quartiers populaires ou pauvres mais également les quartiers huppés et chics de la ville.
Pourquoi alors tant de comportements a changer dans ce monde en pleine évolution et modernisation. Cette dernière serait-elle synonyme de malveillances ? Comment se fait-il qu il y a une trentaine d’années, les ruelles des quartiers populaires étaient plus propres que celles d’aujourd hui.
Beaucoup d’entre nous peuvent témoigner de cette chorégraphie de coups de balaies qui nous accompagnait tout au long de notre chemin vers les bancs de l’école, égayée par ces pots de fleurs improvisés que personne n’osait toucher. Qu en est-il de nos beaux jardins d’aujourd hui, même notre plan d’eau historique n’est pas épargné, détritus de tout genre flottent ça et la de l’enceinte du port avec sa majestueuse cité portugaise jusque sur la plage et même au large.
Au fait le message adéquat serait plutôt « reprenons nos anciennes attitudes » Tout compte fait, qu est ce qui a pu changer ? Certains vont invoquer l’éducation, d’autres les valeurs. En fait, avec les nouvelles et incontournables nouvelles technologies, le monde a sombré dans une vague d’individualisme « après moi le déluge » Ainsi, ce sont les valeurs matérielles qui ont pris le dessus sur les valeurs morales. Ce qui nous semblait logique et évident a tous a un moment donné de notre existence ne l’est plus forcément pour tout le monde aujourd hui. Selon les dire de ce cher Edgar Morin « les idéologies se sont effondrées » Mais point de mutation économique, sans mutation sociale et culturelle.
Bouchra TIBARY
Eljadida.com