AU fur et a mesure que le spectre de la grippe aviaire se rapproche du Maroc, la psychose s’amplifie et le prix du poulet dégringole. Mal informés des réels dangers du virus et des risques de contamination, des consommateurs marocains, surtout ceux qui en ont les moyens, préfèrent éviter cette viande blanche. Les marchés du pays ont ainsi enregistré une baisse drastique de la demande et par conséquent une chute des prix. A Settat par exemple, ou encore a Bir Jdid, a 45 km au sud de Casablanca, le poulet s’est vendu hier 21 février a 5 DH/kilo vif. Le prix de vente au détail a tourné autour de 6 DH. A El Jadida, les prix ont chuté de moitié, a 7 DH au gros et 8 DH au détail, contre presque 15 DH, en temps normal.
Au marché de la volaille de Casablanca, la chute est aussi spectaculaire. Selon un responsable, le prix de vente au gros, a l’ouverture du marché, tourne autour de 6,50 DH, contre 11 en temps normal et 8, il y a une dizaine de jours. Le prix de vente au détail, lui, s’élève a 7 DH, contre 15, habituellement. Mais ces prix chutent davantage en milieu de journée pour finir a 5 DH au gros. «Du jamais-vu», lance le même responsable. Selon un grossiste, les opérateurs ont de plus en plus de mal a écouler leur marchandise. «Avant, nous terminions la vente vers 11 heures. A présent, nous sommes contraints de rester jusqu a 14 ou 15h et, parfois, une grande partie de la marchandise ne se vend pas».
Selon un autre grossiste, la chute a été plus importante la semaine dernière. «Les informations concernant la mort d’oiseaux migrateurs au Maroc ont accru la crainte des consommateurs». Brahim Haddam, régisseur des recettes du marché aux volailles et les abattoirs de Casablanca, avait déja souligné l’impact des médias sur la consommation (www.leconomiste.com) «Dès qu une chaîne parle de victimes humaines de la maladie, les ventes baissent le lendemain», avait-il affirmé a l’Economiste. «Les autorités et les médias doivent prendre leurs responsabilités et mieux informer le consommateur quant aux réels dangers du virus et de sa transmission aux humains», lance Haddam. Même son de cloche chez les producteurs. «Le consommateur doit être mieux informé pour évaluer la situation», souligne Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), qui s’inquiète sérieusement de la situation de l’activité. d’ailleurs, et pour plus de communication, la Fédération organise aujourd hui une visite d’élevage a Kénitra avec le Premier ministre. La Fédération tente d’amortir le choc. Et pour commencer, les professionnels ont réduit la production d’au moins 30%.
Mohamed AKISRA