La galerie Chaibia Talal de la Cité portugaise a abrité le 6 Mars 2008 la journée d’études que nous avions annoncée auparavant sur notre site www.eljadida.com. Organisée par le Centre du Patrimoine Maroco-Lusitanien et l’Association de la Cité Portugaise, avec le soutien de l’assocation provinciale des affaires culturelles et le Centre Régional d’Investissement Doukkala Abda, cette journée a été l’occasion d’un moment de réflexion sur la situation et le devenir de la Cité portugaise d’El-Jadida, classée Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en Juin 2004.
De nombreuses personnalités avaient été conviées a cette journée, au premier rang desquelles l’ambassadeur du Portugal au Maroc, M. Joo Rosa L, le gouverneur de la Province d’El Jadida, M. Yazid Zellou, le secrétaire général du ministère de la Culture ainsi que d’autres personnalités marocaines et étrangères. c’est d’ailleurs l’ambassadeur du Portugal qui a ouvert les travaux en louant cette initiative. Il a mis l’accent notamment sur le fait que la Cité portugaise représente l’un des vestiges qui nous apprend beaucoup sur l’histoire maroco portugaise, et qui certainement sera l’une des pièces maîtresses dans l’avenir des relations entre le Maroc et le Portugal. Le diplomate portugais a ensuite relaté le riche patrimoine commun présent dans toutes les villes côtières occupées jadis par le Portugal, un patrimoine qui n’est pas préservé a sa juste valeur malgré les efforts accomplis par le gouvernement marocain. c’est la raison pour laquelle l’ambassadeur a évoqué la signature en avril 2007 d’une convention avec le ministère de la Culture pour la récupération et revalorisation de plusieurs monuments portugais a travers le Royaume .Le prochain site qui sera ainsi revalorisé sera la cathédrale portugaise de Safi ; il a aussi évoqué l’initiative du gouverneur d’El Jadida qui a proposé une collaboration sur le plan de sauvegarde de l’église de l’Assomption, une opération qui a trouvé preneur et qui sera financée par deux grandes entreprises portugaises.
La journée d’études s’est poursuivie par trois interventions très importantes : M. Fares de la division de l’urbanisme a fait le point sur l’état des lieux et les projets de restauration de la cité portugaise et de son développement en évoquant les problèmes qui se posent et les solutions proposées; Pour sa part, M. Inani du département des études de l’agence urbaine d’El Jadida a évoqué la question d’un point de vue législatif afin de permettre une requalification du tissu ancien dans une perspective d’avenir. De son côté, M. Chebri, Directeur du Centre du Patrimoine maroco-lusitanien a clos la première séance par une brillante intervention où il a traité du long parcours des Portugais au Maroc et des vestiges et monuments qu ils ont laissés a travers les âges. A travers cette évocation, M. Chebri a tenu a mettre l’accent sur la richesse de patrimoine qu il nous faut préserver a tout prix.
La seconde partie de cette rencontre a été consacrée a différentes interventions, qui ont permis de prolonger la réflexion et la connaissance de l’histoire de la Cité. Ainsi, Mustapha Jmahri, auteur de plusieurs livres sur la ville et la région d’El Jadida, a évoqué la présence consulaire a El Jadida. De très nombreux pays européens y avaient établi une attache consulaire qui leur permettait d’entretenir des relations surtout commerciales avec la région. De son côté, Michel Amengual, journaliste français installé a El Jadida a mis en parallèle plusieurs versions relatives a des faits ou des lieux historiques, en voulant montrer qu il reste encore beaucoup a découvrir dans l’histoire de ce Patrimoine et, encore beaucoup a faire pour mieux le valoriser. Monsieur Brahim El Kalii président de l’Association “Cité Portugaise”, co-organisatrice de cette manifestaion, a quant a lui présenté un exposé autour du thème: Cité Portugaise, le patrimonial et le social, et Enfin, Habib Daïm Rabbi, membre de l’Union des Ecrivains du Maroc, a émis plusieurs réflexions et idées pour le développement de la cité portugaise.
S il fallait faire un bilan de cette journée, on pourrait constater une ferme volonté des milieux officiels, marocains et portugais, comme de la société civile, a travers les actions d’associations de donner a la Cité portugaise la vraie place qu elle mérite dans le développement touristique et culturel de la région. c’est d’ailleurs ce qu ont évoqué les intervenants de la section d’urbanisme et de l’agence urbaine d’El Jadida, chiffres et plans a l’appui, en expliquant a l’auditoire que le développement de la cité portugaise s’inscrit dans un cadre de développement de tout son espace extra muros, intra muros et de la zone tampon.
Ce développement touche également toute la plage et la corniche dernièrement restructurée, la zone directement voisine des murailles dernièrement dégagées ainsi que la requalification de la médina et des anciens quartiers adjacents. Mais contrairement a d’autres cités médiévales du Royaume, l’implication des habitants locaux et étrangers dans les projets de nouvelles constructions a l’intérieur de la cité reste minime: seulement 17 projets ont été proposés aux services concernés en cinq années, un chiffre qui reste très modeste face aux besoins de la Cité.
L’implication de la société civile reste un facteur déterminant dans le devenir de la Cité, car pour requalifier les murs, il faut aussi requalifier les mentalités; Notons ici l’effort considérable de l’Association de la Cité portugaise, l’un des initiateurs de cette journée, qui ne cesse de dénoncer l’état désastreux de plusieurs points noirs de la cité a savoir: les habitations délabrées, l’état de dégradation des murailles surtout du côté de Sidi Daoui où le terminus des bus nous prive de la beauté du monument, un emplacement qui pourtant fait partie de la zone tampon qui devrait être réaménagée.
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