Les emblavements de la betterave sucrière ont atteint une superficie de 20.215 ha cette année.
La campagne d’arrachage est prévue pour fin avril, début de la maturité de la plante. Pour être au rendez-vous, des réajustements de l’usine sucrière du groupe Cosumar a Sidi Bennour, dans la province d’El Jadida, sont en cours de réalisation.
Ces travaux représentent des investissements supplémentaires de l’ordre de 55 millions de DH. Pour rappel, le projet d’extension de l’unité avait été effectué pour un budget initial de 850 millions de DH en 2004 (cf.www.leconomiste.com). Par ailleurs, le site de Zemamra est maintenu pour l’activité de conditionnement.
«L objectif est de doter l’usine de Sidi Bennour d’une capacité de traitement de 15.000 tonnes par jour au lieu de 10.000 lors de la saison agricole écoulée», souligne Abdeladim Berramou, directeur exploitation des sucreries des Doukkala. La campagne d’arrachage a été jugée trop longue (126 jours) et il s’agit de réduire les journées de ramassage.
Déficit en transport
Cosumar a déboursé près de 400 millions de DH dont 200 millions ont profité directement aux agriculteurs. Mais la récolte a été marquée par un déficit en matière de transport. En effet, seulement quelque 330 camions dont 100 tracteurs avaient travaillé pour l’usine pendant la campagne d’arrachage permettant de récolter plus de 1,2 million de tonnes de betteraves.
Ces chiffres, selon les responsables de l’usine sucrière, auraient pu être plus importants. Aussi, l’entreprise va mobiliser un plus grand nombre de véhicules pour optimiser la prochaine récolte.
L’entreprise prévoit aussi des augmentations de 20% pour améliorer les revenus des betteraviers. La sucrerie de Sidi Bennour a, par ailleurs, rajeuni ses effectifs avec l’emploi de 35 nouveaux techniciens spécialisés et 2 ingénieurs. Ils ont été recrutés dans la région, histoire d’assurer la stabilité des employés, est-il indiqué.
A noter que Cosumar dispense gratuitement les semences, les engrais et les produits phytosanitaires. Elle prend également en charge l’acheminement de la plante des champs vers l’usine. Les prestations en eau sont facturées directement pour le compte de l’ORMVA des Doukkala (Office régional de la mise en valeur agricole).
La betterave a besoin de beaucoup d’eau pendant sa phase de croissance. l’ORMVAD a obtenu une dotation en eau, revue a la baisse, de 333 millions de mm3.
Dotation qu une commission provinciale a réservée en priorité pour l’irrigation de la betterave et pour des cultures fourragères. Ainsi, jusqu a fin décembre dernier, ce sont près de 105 millions de mm3 d’eau qui ont arrosé les champs des Doukkala. Mais les agriculteurs ont tendance a détourner les eaux d’irrigation vers des cultures céréalières.
Une pratique particulièrement intense pendant les périodes de sécheresse. Durant la campagne d’arrachage de la betterave sucrière, l’activité économique est en effervescence a Sidi Bennour. l’usine emploie 300 saisonniers en plus de son personnel permanent.
Chaque camion assure du travail pour 5 personnes. Dans les champs, les manœuvriers travaillent pour 70 a 80 DH la journée. Le loyer augmente dans la ville. Et les commerces et services font, en cette période, près de l’équivalent d’une année de bénéfices.
Environnement
UN budget de 40 millions de DH a été réservé pour la préservation de l’environnement ainsi qu a la rationnalisation de la consommation énergétique et d’eau.
L’objectif est d’atteindre 30 kg de fuel par tonne contre 42 k/t auparavant.
En projet aussi, de nouveaux bassins d’épandage. Pour l’eau, l’objectif est de passer de 64 mm3 par 100 tonnes de betterave a seulement 10 mm3 par 100t/b. Des procédés sont mis en place pour éliminer les rejets et les émissions gazeuses. Et ce sont presque 2.000 arbres qui sont actuellement en cours de plantation.
Mohamed RAMDANI
L’Economiste