Le quinzième et le seizième numéro de la revue internationale Langues et linguistiques vient de paraître sur le thème: «Aspects de linguistique arabe et appliquée».
Préparé par les professeurs Hassan Essaiydy et Mohammed Moubtassime (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès), ce volume de la revue Langues et Linguistique regroupe un ensemble d’articles portant sur divers axes de la linguistique descriptive, théorique et appliquée, visant a analyser des aspects linguistiques pertinents de la langue arabe en comparaison avec des langues génétiquement différentes, notamment le français et l’anglais.
L’objectif principal de ce volume est de contribuer a enrichir le débat scientifique sur la langue arabe dans les domaines de la morphologie, la syntaxe et la sémantique, ainsi que dans le domaine de l’enseignement et apprentissage de l’arabe.
Ainsi l’article de Zahra Zaid (Université Chouaib Doukkali) discute de la distinction entre le syntagme prédicatif et le syntagme qualificatif en arabe marocain. l’auteur met en exergue des supports langagiers et des preuves structurales pour discuter des divergences syntaxiques de ces deux syntagmes.
Dans son article sur l’accord en arabe standard, Rachid El Ouardi (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah) analyse la problématique de l’accord entre le participe passif/ adjective et leurs arguments en arabe standard, vis a vis de la définitude, du cas et du nombre. l’auteur a aussi montré que ce genre d’accord est un accord exceptionnel, suivant le principe du marquage exceptionnel du cas.
Quant a l’article d’Ahmed Ech-charafi (Université d’Ottawa) sur la sémantique de l’indéfini en arabe standard, il adopte l’approche de Deising (1992) concernant la sémantique de l’indéfini. l’auteur souligne que la représentation syntaxique joue un rôle dans la dérivation et l’interprétation des groupes nominaux en arabe standard.
De son côté, Adil Al-Kufaishi (Université de Copenhague) présente une étude rhétorique des schèmes visant a développer les macro et micro structures de l’arabe dans des manuels d’enseignement de l’arabe. l’auteur a analysé le contenu thématique des manuels pour arriver a la conclusion que les textes d’exposition en arabe sont développés par le biais des schèmes spécifiques de la rhétorique : Elaboration/Reformulation, Cause/Effet, Concession/ Contradiction, Enumération/ Chronologie, etc.
Dans sa contribution sur les attitudes a l’arabe dans les écoles primaires en Hollande, Mohammadi Laghzaoui (Université de Tilburg) examine, statistiques a l’appui sur la base d’une étude de terrain, les attitudes des élèves marocains en vers l’arabe. l’auteur révèle les facteurs qui influencent le comportement linguistique de ces étudiants, notamment leur statuts socio-économique, l’ethnicité, l’usage des langues et la religion.
Dans son article sur l’effet du focus sur la forme dans la production écrite arabe des adultes, Abdel-Hakeem Kasem (Université Deakin, Australie) affirme que cibler la forme dans l’enseignement de l’arabe abouti a des résultats pertinents, notamment concernant la forme grammaticale, structurale et l’occurrence de l’accord entre le nom et l’adjectif. l’étude a été réalisée suivant une méthodologie de recherche pointue.
Reddad Erguig (Université Chouaib Doukkali) présente un article intitulé «Conceptions de l’Alphabétisme au Maroc de 1960 a 1990». l’auteur adopte une approche historique de la scolarisation couvrant les quatre dernières décennies du 20ème siècle. l’auteur adopte aussi une approche analytique de la collecte de données en proposant des recommandations tirées de cette étude.
L’article de Shareef Al-Najjar (Université Al Ahsaa, Arabie Saoudite) est une étude assez détaillée de la phrase adjectivale. En soulignant l’importance du sens dans l’analyse grammaticale, l’auteur fait une description systématique des adjectifs causatifs en général et du phénomène d’Al Kohl en arabe classique en particulier.
Quand a l’article de Haseeb Shehadeh (Université de Helsinki), il dresse une comparaison entre la renaissance de l’hébreu moderne et de l’arabe moderne. l’étude révèle que l’hébreu moderne est basé sur l’hébreu classique qui était une langue uniquement écrite jusqu a il y a cinquante ans, alors que l’arabe moderne est un mélange de l’arabe classique et du dialectal. Aujourd hui, alors que l’arabe moderne est assez répandu dans l’enseignement et les médias, il est utilisé pour enseigner les sciences a l’université uniquement en Syrie.
Ce volume est destiné aux étudiants et aux chercheurs en linguistique générale et en linguistique arabe.
Langues et linguistique est une revue périodique dirigée par Moha Ennaji et Fatima Sadiqi, chercheurs universitaires. La revue est un forum pour l’étude scientifique des langues naturelles, plus particulièrement les langues en usage en Afrique et au Moyen-Orient.
LE MATIN