Ce n’est un secret pour personne, la ville d’El Jadida revêt malheureusement toutes les caractéristiques d’une ville abandonnée a son sort. Outre les immondices qui jonchent les différentes places et rues, chaussée, truffée de nids de poule trottoirs défoncés et dangereux, stationnement incohérent et pavés manquants Les problèmes sont innombrables : manque d’aires de jeu, d’espaces verts, aucune hygiène et anarchie au niveau des marchés, organisation de certains commerces ayant squatté les trottoirs (cafés, crémeries, mécaniciens et commerçants), cimetières délaissés, incommodité du transport urbain…
Ce qui, évidemment, scandalise les habitants de la ville, qui n’hésitent pas a crier leur ras-le-bol et a manifester leur colère face a cet état de choses : dégradation et insalubrité. Les élus locaux préfèrent faire la sourde oreille et font fi des cris de détresse de toute une population, a qui pourtant des promesses ont été faites par ces mêmes élus lors de la campagne électorale. Hélas, une fois l’élection passée, les engagements pris ne sont guère honorés. Les élus locaux optent pour des activités lucratives mais jamais dans l’intérêt des citoyens et ceux qui les ont, hier, élus.
Il est bon de noter que ce sont les autorités provinciales qui viennent a la rescousse, ne serait-ce que pour limiter les dégâts et prendre en charge les préoccupations des citoyens, du moins les plus urgentes. Concernant la lutte contre l’occupation illégale du domaine public ou le phénomène des malades mentaux, il nous a été donné de constater que du côté des élus locaux, rien n’est fait. Ni campagne de sensibilisation (directe ou indirecte), ni intervention d’une manière ou d’une autre ne sont a mettre a leur actif. Ces problèmes épineux n’intéressent apparemment pas l’exécutif communal, comme si la population n’était pas directement exposée a des dangers ou des gênes. Ou alors, il faut l’avouer, a ce moment, les élus ne s’inquiètent point de la quiétude et de la sécurité de leurs administrés. Pis encore, on entrave toute tentative de redynamisation, de développement ou de relance des activités de cette ville qui sombre dans une léthargie totale. Ainsi, tous les projets convergent vers la décrépitude, a l’instar du bitumage de l’avenue Annasr. En plus, bon nombre de projets sont en stand-by.
On s’interroge donc sur les causes de l’ajournement des projets annoncés, l’arrêt de certains chantiers et le laxisme qui pénalise les infortunés des quartiers dits populeux. Par conséquent, les habitants se disent convaincus que leurs calvaires et soucis quotidiens ne figurent même pas sur l’agenda des élus. Mais il faut avouer que les élus ont pris la décision de faire la sourde oreille pour ne plus se soucier des doléances des citoyens depuis leur élection. Ils sont tout simplement depuis leur installation aux abonnés absents lorsque les habitants rencontrent des problèmes et ont besoin d’eux. Ainsi, il semble que les élus ont oublié que leurs projets immédiats sont le redressement de la commune, le recouvrement intégral des recettes, le bien-être des ouvriers et leur avancement de grade, la transparence dans la gestion des biens de la commune et l’assainissement de la ville. Pis encore, l’aménagement de la ville ne fait guère partie de leurs priorités. Il paraît aussi que les locataires de la mairie d’El Jadida semblent être atteints du syndrome inverse : la paralysie de l’action.
c’est pourquoi aujourd hui, certains citoyens mécontents de la gestion de leur commune, se désintéressent de ces problèmes d’élus. Enfin, pour l’instant, ce sont ces mêmes problèmes qui resteront suspendus, comme l’épée de Damoclès, sur les têtes des citoyens en attendant que les élus communaux s’entendent sur des objectifs communs. En parlant d’objectifs, il est évident que ce sont normalement les intérêtsdes populations.
Il revient a ces élus et surtout au maire de prendre leurs responsabilités pour que les habitants d’El Jadida retrouvent une meilleure qualité de vie et que le « bien vivre ensemble » ne soit pas qu un slogan électoral ! De toutes les manières, les citoyens de la ville d’El Jadida ont bien compris le message. l’avenir, il va falloir réfléchir m»rement avant de donner sa voix et d’élire des hommes intègres et dignes de confiance pour qu ils occupent convenablement des préoccupations de tous les citoyens. l’homme qu il faut a la place qu il faut, semble tout indiqué a condition que cela ne soit plus un slogan vide, comme c’était le cas par le passé.
Mairie paralysée
c’est une première du genre dans les annales de la ville d’El Jadida. Une mairie bien paralysée depuis plusieurs mois, où les services de la municipalité demeurent toujours bloqués en raison d’une crise qui secoue le Conseil municipal depuis, notamment, les dernières arrestations de certains élus et fonctionnaires. d’ailleurs, pour rappel, on croyait que les choses allaient bouger. Toutefois, n’est encore loin du bout du tunnel puisque des dissensions ont aussitôt surgi au sein du conseil communal qui se morfond dans une situation qui frôle le pourrissement.
Et pour cause, certains élus ont décidé, d’un commun accord, de ne plus remplir leur mission pour des raisons vraiment enfantines et louches. Conséquence, presque tous les services de la mairie sont bloqués, pénalisant, de fait, les citoyens qui ne savent plus a quel saint se vouer. Certains citoyens avancent que ce blocage des services est d» a une «guéguerre politicienne» avant les prochaines élections. d’autres disent que ce rythme indolent, causé par la majorité, est voulu pour que les quelques réalisations du mandat tombent opportunément juste avant les prochaines élections, tandis que l’opposition écartée cherche a tout faire échouer. En tous cas il n’est pas trop tôt pour bien préparer psychologiquement la population.
Abdelmajid Nejdi
Le Matin