Le dEveloppement d’une ville doit passer par la préservation de ses espaces verts et par la protection de ses ressources naturelles, sans oublier le bien-être des habitants.
c’est ce qui s’est passé dans la capitale des Doukkala. Les autorités provinciales se sont déployées en effet ces derniers temps sans répit pour mettre en œuvre un programme d’aménagement et d’assainissement couvrant tous les grands boulevards de la cité afin de lui assurer une évolution saine et équilibrée.
La réalisation effective de ces programmes semble a un stade très avancé, en parallèle a la réhabilitation de l’esplanade de la corniche, du transfert de la décharge publique en dehors de la ville très prochainement, etc. Toutefois ces mêmes décideurs ces mêmes décideurs semblent avoir passé a la trappe le calvaire de la rue Bendagha qui perdure depuis plus de 25 ans.
Il suffit de voir l’état du fameux complexe commercial El Kelâa, au cœur de cette rue livrée a un sort déplorable, pour constater combien la pollution a atteint un seuil critique. d’aucuns diront : «On évoque encore le problème du complexe El Kelâa ?» Il est vrai qu on a tant interpellé depuis plus de 25 ans les décideurs de la ville sans que rien ne change a ce sujet, si ce n’est en pire. Mais nous continuerons a évoquer ce projet-scandale jusqu a ce que justice soit faite car nous trouvons que c’est inadmissible de voir les habitants des derbs Somic, Ben Driss, Bendagha, Belhaïba et place El Hansali condamnés a vivre une situation qui nuit a l’esthétique en général et a la santé physique et mentale de tous les Jdidis.
Pourquoi donc cette inertie des décideurs de la ville, y compris le département de l’Environnement ? Ne sait-on pas que deux personnes ont trouvé la mort a cause de ce marécage tandis qu un vieil homme, voulant faire sa prière d’Al-Maghrib, a été sauvé in extremis ? n’a-t-on pas entendu que plus de six enfants ont failli être noyés, croyant que ce marécage était simplement un champ verdoyant ? Peut-être qu on veut que par ce fameux projet El Jadida devienne le n°1 mondial de l’élevage des grenouilles et des rats ? l’indifférence des services concernés et le laxisme des autorités, des parlementaires et des élus ne font qu aggraver une situation écologique devenue catastrophique.
Les eaux polluées et les débris toxiques des constructions, ajoutés aux flaques d’eau et de boues envahissantes, empuantissent tout le quartier environnant, donnant a la zone un aspect dépotoir. Tout cela constitue une vue made in «mépris de la honte».
L’abandon du projet du complexe commercial El Kelâa, qui est en ruine depuis plus de 25 ans, constitue un véritable calvaire pour les citoyens qui vivent une situation lamentable et critique.
Il est donc incompréhensible que ceux qui ont «volatilisé» les deniers publics dans ce projet bidon soient toujours assurés de l’impunité. Pourquoi donc la justice a-t-elle rangé le dossier de cette affaire dans les tiroirs ? Mais en attendant, ce «camp de la honte» nécessite beaucoup de soins, de surveillance et de suivi rigoureux de la part des autorités et de la municipalité, surtout pendant la saison pluviale, pour éviter le pullulement des moustiques et d’autres insectes nuisibles.
Cependant, devant ce fait révoltant, les habitants et les commerçants de cette rue ont réagi et pris contact avec les élus de la ville pour assainir l’endroit menacé de dégradation totale.
Tout bonnement, la sympathique municipalité a répondu par la négative, alléguant que les travaux sollicités sont du ressort de l’entreprise qui a pris le marché Ainsi donc, face a la passivité des autorités et de la municipalité, l’association des habitants du quartier El Kelâa doit encore prendre son mal en patience.
Pis encore, le département de l’Environnement, saisi pour ce même motif, n’a pas daigné prodiguer un conseil ou intervenir. Ainsi, vu la délicatesse de l’affaire, l’association ne compte point hésiter a saisir les hauts responsables a Rabat. Et «si la sourde oreille persistait, un recours aux tribunaux serait inévitable en vue de mettre fin aux tergiversations et indifférences des décideurs de la ville.
Car la législation existe bel et bien, et est assez dissuasive pour faire prendre conscience a ceux qui ont failli a leur devoir ou ayant refusé d’éradiquer les maux d’une pollution non-stop», a souligné un membre de l’association.
Ce n’est point un tableau sombre que nous décrivons, mais bien une réalité qui nuit a l’image de marque de la Deauville marocaine. Et dire qu El Jadida est le deuxième pôle économique du Royaume, une province en devenir ! Ce constat est dressé sans aucune arrière-pensée et non pour faire des critiques farfelues, mais dans le but tout simplement de tirer la sonnette d’alarme avant qu un cataclysme ne soit déclaré et ne soit irrémédiable. En outre, il ne faut pas se résigner a son sort et fermer les yeux sur ce projet calamiteux qui a tant porté atteinte a la Sirène de l’Atlantique. Mais il faut aller de l’avant et tirer la ville vers le haut
Espérons que les chaînes d’Aïn Sbaâ et d’El Brihi s’intéressent elles aussi sérieusement a ce problème afin d’attirer l’attention de tous les responsables sur la gravité de ce projet de la honte qui pourrait être la cause d’un problème sanitaire très grave.
Abdelmajid Nejdi et Elmostafa Lakhiar
LE MATIN
