Café « Face a la mer », sur la corniche d’El Jadida, en cet après midi pluvieux du 1er mars, on a assisté a l’un des cafés littéraires les plus émouvants. l’invité n’est autre que Driss BOUISSEF REKAB, venu présenter ses livres : « A l’ombre de lalla Chafia », « l’enfant du souk » et son tout dernier « La passion dévoyée ». Côté animation elle fut assurée par le Professeur agrégé d’économie et ami Redouane TAOUIL, en présence des amis fidèles au café littéraire El Jadida-Mazagao.
L’invité du jour au parcours atypique est une figure emblématique du militantisme des années 70. Après la présentation d’usage du Président du Café Littéraire Mr BOUBIYA Tarik, l’écrivain Driss BOUISSEF REKAB a vite plongé l’assistance dans l’ambiance des années de plomb, mais avec une âme apaisée, point de rancune ni de haine contre les bourreaux d’hier ni les détracteurs officiels.
Son témoignage au début de la rencontre était très poignant, nous racontant son enfance, son adolescence avec autant d’humilité que de sincérité. Puis vint l’épisode de la descente aux enfers (la tcoulia, comme il le dit lui même dans « A l’ombre de Lalla Chafia ») avec son arrestation, la torture, l’engrenage carcéral avec ses déboires et ses souffrances, les discussions interminables entre « les camarades », les privations tant physiques que psychologiques, les déceptions .etc.
Notre auteur s’est prêté au jeu des questions réponses sous la direction du Professeur Redouane TAOUIL, qui avec son tour de passe-passe, son sens de l’humour, sa pertinence nous a, a travers les questions posées a l’auteur, émerveillé, nous baladant entre les mots et les vers de Nazem HIKMAT ou de Friedrich HOLDERLIN en passant par Charles Baudelaire.
Au cours de cette rencontre, BOUISSEF REKAB a parlé de ses deux autres livres, a savoir, « l’enfant du souk » et « La passion dévoyée », relatant cette passion destructrice mais en même temps empreinte de beaucoup d’espoir dans un monde meilleur, plein d’amour et de justice .
Ensuite par la magie de l’espace / temps et aussi par la malice de l’animateur, BOUISSEF REKAB a troqué son habit d’écrivain pour un court moment, pour celui d’un chanteur car il nous a émerveillé avec une chanson de Paco IBANEZ sur un poème de g.Miguel. Ce fut un moment de pur bonheur, une joie indescriptible, une voix qui nous a entraînés loin du ton solennel du début de l’entretien. Merci Messieurs et vivement le prochain café littéraire !!!
Abdallah BOURHALEB