Le toit de l’église de l’Assomption de la cité portugaise a El Jadida s’est effondré dimanche sans faire de victimes. Les autorités locales avaient pris des mesures préventives, avant l’écroulement du toit, de crainte d’un éventuel effondrement et avaient érigé des barrières devant l’église, pour protéger les habitants et les visiteurs de la cité portugaise. Le toit de l’église, dont la construction remonte au 16-ème siècle et qui avait abrité plusieurs manifestatitions culturelles, a fait l’objet de travaux de réfection dans les années 90 supervisés par les autorités locales et financés par le ministère du tourisme.
Un rapport d’évaluation des dégâts a été établi pour déterminer le co»t des travaux de restauration de ce monument historique. Le toit de l’église s’est gravement détérioré suite aux dernières pluies qui se sont abattues sur la région.
Les superbes et magnifiques édifices et monuments de la Deauville marocaine, qui fascinaient et charmaient par leur beauté exquise, ne donnent plus cette allure majestueuse qu ils avaient. Chaque jour, ils vivent sous l’emprise du spectre de la déchéance totale sans aucun souci de la part des responsables et décideurs de la ville.
Plus rien ne réconforte et personne ne réagit pour dire au moins « quelle mouche tsé-tsé a piqué ces gens » même si ces chefs-d œuvre ont atteint un seuil alarmant et effrayant.
Le délabrement, la détérioration et l’effritement semblent être leur destinée. Des exemples ? Il suffit d’aller voir le phare Sidi Bouafi, l’hôtel Marhaba, l’ancienne municipalité (actuel 2e arrondissement urbain), le théâtre municipal, l’immeuble El Cohen, la citerne portugaise, la tour connue sous le nom « Labrimil », la porte des bœufs, l’église espagnole, l’église de l’Assomption, etc.
Tous ces véritables chefs-d œuvre se sont délabrés a cause d’un laisser-aller criard de la part des responsables et décideurs de la ville et au su et au vu de tout le monde. Que dire du mutisme choquant de la société civile et surtout l’Association de la Cité Portugaise?
Nous, membres de la famille du «Matin», avons la conscience tranquille étant donné que nous avons a maintes reprises tiré la sonnette d’alarme. Mais personne n’a voulu écouter notre cri qui vient du cœur. Peut-être qu on attend l’arrivée de Godot! Pis encore, les pavés des chemins de ronde de la Cité Portugaise «se volatilisent» sous l’effet des «djinns».
Croyez-vous a la version des «djinns»? Evidemment non, car ce sont des gamins qui les arrachent en plein jour pour les jeter dans les anciennes douves tout près du bastion de l’Ange et de la porte de la Trahison. Et juste après, ses fameux pavés se retrouvent par hasard dans d’autres lieux sans aucun remord et le tour est joué. Cet acte ne se passe pas dans le monde des «djinns», mais bel et bien a la Cité Portugaise d’El Jadida où les énigmes ne cessent de défier la chronique. Plus choquant encore, les tuiles de l’église de l’Assomption de la Cité Portugaise « se sont mises en colère a cause du soleil de ce mois de mai et du goudron réchauffé ».
Alors, elles ont commencé a « se suicider a flots » en s’écrasant contre le trottoir et la chaussée de la rue Da Carriera, non loin de la citerne, et ce, a partir du samedi 20 mai. Mais pourquoi ? Elles veulent seulement révéler la supercherie et la tricherie puisqu il n’y a pas longtemps que tout le toit de cette église a été refait et rénové sous le contrôle des services concernés. Bref, ne soyez point surpris si on vous dira que chaque jour un édifice s’écroule sans parler des bâtisses et maisons délabrées, qui ne tiennent qu a un fil, risquant ainsi la vie d’innocents citoyens.
En conclusion, ce n’est pas seulement ces chefs-d œuvre de la Deauville Marocaine qui sont en voie de disparition, mais c’est l’âme, l’histoire et le patrimoine de cette pauvre ville qui sont en voie d’esquintement au cas où on continuerait d’appliquer la politique « pas de budgets spéciaux, attendons «Faraj Allah». Mais qui sauvera donc les chefs-d œuvre architecturaux d’El Jadida ? Chouâïb Doukkali et Mohammed Rafii doivent pleurer dans leurs tombes!
Abdelmajid Nejdi
Lematin.ma