Dans mon article, « El Jadida, mon amour ! », j ai regretté la disparition des calèches a El Jadida. A ma grande surprise, j ai noté des réactions contradictoires. Il y a ceux qui sont pour et qui verraient d’un bon œil le retour de ces engins tombés en désuétude. d’autres par contre, y voient surtout un moyen de transport passé de mode et inadapté aux temps modernes !
Ma position a moi est plus nuancée. Je pense qu il y a place pour que les deux moyens de transport cohabitent en toute harmonie. Encore que j ai peu de sympathie ( et je parle en connaissance de cause) pour la pression automobile et son impact très nocif sur l’environnement (pollution atmosphérique, bruit sonore, détérioration de l’espace publique, etc). Mais c’est un mal nécessaire qu il faut a la fois adopter et dompter !
Il est quand même surprenant que dans une ville de la taille d’El Jadida, somme toute très modeste, pas mal d’habitants parcourent en moyenne 2 ou 3 km en automobile, trajet qu ils pourraient effectuer sans grande contrainte a pied ou a vélo. La qualité de vie dans la ville y trouverait largement son compte. On en viendrait presque a supprimer les feux de signalisation comme jadis.
J ai l’impression qu un bon nombre d’automobilistes sortent leurs engins moins pour épargner du temps que pour exposer leur signe extérieur de richesse : la bagnole !
Il faudrait quand même pas qu a l’heure où les pays qui ont connu une pression de la voiture sans précédent et qui commencent aujourd hui a faire marche arrière, encourageant les habitants a emprunter les transports publics, le vélo et les moyens de locomotion alternatifs, El Jadida tombe dans le panneau du règne de l’automobile. Parfois les expériences des autres nous font gagner du temps et nous évitent de faire des bêtises !
Dans ce contexte, la calèche en tant que moyen de transport très doux, non polluant et plus économique, trouverait idéalement sa place dans cette ville au charme reposant. Pourquoi délaisser ce plaisir de plein air aux seuls touristes qui eux, connaissent le ravage qu a eu la voiture sur l’environnement et sur la qualité de la vie.
Certains avancent le problème de propreté que pourrait engendrer les excréments d’un cheval. Ce ne sont jamais les animaux qui sont sales mais surtout leurs propriétaires.
Personnellement, je n’aurai aucun mal a choisir entre un taxi aux dimensions de boîte de sardines dont l’atmosphère est chargée d’odeur de tabac froid, d’effluves de sueur moite, d’haleine repoussante du chauffeur mal luné et une calèche bariolée tirée par un sympathique cheval, guidée par un cocher détendu , arpentant la ville sous la musique des sabots et m offrant a la brise de l’océan qui n’est jamais très loin !
Mais comme dirait l’autre, ce ne sont jamais les « conseilleurs qui sont les payeurs » !
Mogadorazur