La population d’El Jadida se multiplie au moins par deux en juillet. Et pour cause, durant la période estivale, la station balnéaire doit faire face au trop-plein d’estivants venus de l’étranger mais également des autres régions du Maroc.
Ces derniers viennent assister notamment au Moussem Moulay Abdallah, qui se tient tous les ans au mois de juillet, visiter la Foire commerciale organisée également chaque année au stade Lachheb et profiter de la bonne animation proposée sur les plages Sidi Bouzid et Deauville.
Tout cela fait que la population double alors que la ville ne peut supporter cet excédent de visiteurs. Conséquence: les hôtels affichent souvent complet et les vacanciers font appel aux particuliers qui proposent leurs maisons a la location. l’offre étant variée, les prix le sont aussi. Selon Mohamed, un propriétaire de bungalows, «les prix oscillent entre 600 et 1.000 DH la nuitée pour les maisons de Sidi Bouzid, et varient entre 200 et 500 DH dans le centre-ville d’El Jadida». «Tout dépend, bien s»r, de la qualité du logement proposé et de la proximité de la plage», ajoute-t-il.
Les bonnes affaires des samsars
En fait, de nombreuses personnes sont chargées de commercialiser «l offre» des propriétaires. Du Haras (vélodrome), a l’entrée nord de la ville, jusqu a la station balnéaire Sidi Bouzid, hommes et femmes, généralement de jeunes adultes, agitent des trousseaux de clés au passage des voitures. Si cette activité récemment développée permet aux propriétaires d’améliorer substantiellement leurs revenus, qu en pensent les habitants d’El Jadida? Au moins ceux qui n’ont pas de maisons a louer ou qui sont de simples locataires. Il est évident qu une situation de surbooking de la ville n’est pas pour leur plaire.
En effet, ces derniers expriment de plus en plus leur mécontentement face a cette activité informelle. «Il arrive souvent que la circulation soit bloquée, ces préposés a la location se jettent sur la 1re voiture remarquée, mais évidemment une voiture immatriculée a l’étranger», confie Doha, une habitante d’El Jadida. d’autres expriment leur désagrément tout autrement. Pour Moulay Driss, un habitant du centre-ville, «ce type de locations peut être embarrassant, surtout que les propriétaires confient a des personnes immatures le soin de louer leurs maisons». Et souvent, «il se trouve que les voisins se plaignent d’un locataire incorrect, voire indécent et qui n’a aucun respect pour les familles qui habitent la tout le temps, alors que lui n’y passe que quelques jours…», ajoute-t-il. Moulay Driss, en réalité, n’a pas osé nous dire franchement que ces locataires temporaires transforment les maisons en lieux de dévergondage.
En tout état de cause, et bien que cette pratique de location ne fasse pas l’unanimité chez les Jdidis, les autorités, quant a elles, ne paraissent pas embarrassées. Ni non plus dérangées par cette nouvelle méthode de location anarchique. Car, semble-t-il, «cela permet d’occuper des jeunes!». Or, faut-il le rappeler, il ne s’agit que d’un emploi saisonnier! Et donc éphémère
H. B. et J. E. H
L’Economiste