On entend ça et la dans les coulisses du quotidien que le nouveau fleuron du Tourisme « international », « MAZAGAN BEACH RESORT » fait de l’ombre a El Jadida, la ville.
Parlons franchement, parlons vrai !
Plus qu une vérité, c’est même la raison d’être du projet, un site paradisiaque planté la « au milieu de nulle part », a une heure de l’aéroport de Casablanca !!??
Ce sont les propres mots de l’argument publicitaire de la station touristique MAZAGAN dans laquelle on insiste sur le temps : une heure de route, sur la destination : l’aéroport de la capitale économique et sur la beauté d’un site qu on a bâti au milieu de nulle part
L’insulte est la, a deux pas, difficile a avaler.
Ceci étant, ceux qui méconnaissent El Jadida et sa douceur de vivre auront raté l’essentiel.
Si vous débarquez de « nulle part » dans ma ville bien aimée, longez a votre entrée l’avenue Mohamed VI et régalez votre regard en allant visiter le parc Mohamed V avoisinant le siège de la Banque Populaire. Une trentaine d’araucarias vous souhaiteront la bienvenue, dressés comme des cathédrales naturelles, protégeant la ville de l’hégémonisme de l’humidité océanique toute proche. Dans votre promenade de plein air, n’hésitez pas a approcher quelques sculptures en forme d’« oreilles », chus la par un étrange miracle culturel. Eh oui, El Jadida, l’ex-MAZAGAN, qu on surnommait « le Deauville Marocain » a des oreilles pour écouter le brouhaha ségrégationniste de l’ogre qui s’installe a côté. Mais au lieu d’en faire un partenaire, voila qu on se permet de lui subtiliser l’ancien nom et se résoudre a l’ignorer.
Après cette pause verte entre dragonniers et autres arbres exotiques, marchez le long de la sublime corniche et ses nombreux cafés face a la Mer jusqu a la cité Portugaise, il se peut que vous tomberiez nez a nez avec une animation culturelle de l’association de la cité portugaise. Et dans la ruelle principale de la cité, n’hésitez pas a visiter les œuvres exposées dans les deux galeries d’art du nom de deux mentors natifs de la région : CHAIBIA TALAL, l’artiste peintre dont les tableaux font les beaux jours des plus grandes galeries dans le Monde, une peinture qui symbolise l’enfance de l’art, et ABDELKEBIR KHATIBI, l’écrivain sociologue et philosophe qui représente avec Jacques Derrida et Roland Barthes, le renouveau de la recherche en sciences sociales dans le Monde.
Si vous aimez les bains de foule et le spectacle des couleurs et saveurs de la Medina, ne résistez pas a l’envie de flâner du côté du marché des légumes et fruits avoisinant les remparts de la cité, les marocains sont un peuple hospitalier et humain. Allez déambuler, seul ou de préférence accompagné d’un fils de la ville, dans les ruelles de la Medina, vous trouverez certes une chaussée occupée anarchiquement par des vendeurs occasionnels de produits comestibles et bon marché. Mais n’ayez crainte, derrière chacun de ces vendeurs faméliques et souriants, il y a l’ombre d’un élu municipal ou celle d’un membre influent dans le cercle du pouvoir de ma ville bien aimée.
(a suivre 2ème Partie : « EL JADIDA, main basse sur la Ville »)
Tarik BOUBIYA
AHDATE DOUKKALIA
Tarik BOUBIYA