Plusieurs associations des parents d’élèves des lycées d’El-Jadida s’interrogent sur le manque de professeurs dans les matières scientifiques après avoir pris connaissance des résultats du dernier mouvement national. Pis encore, certains membres du corps enseignant affirment que la désaffection des étudiants pour embrasser une carrière dans l’enseignement public national n’est pas nouvelle.
Cela tient a de multiples facteurs : incertitude du recrutement, attrait du privé, pénurie de bacheliers scientifiques. Plus encore, d’ici trois a quatre années, le déficit sera alarmant dans les matières techniques alors que les baccalauréats professionnels vont connaître un développement important et que les effectifs des élèves vont augmenter.
Ces professeurs soulignent aussi que, dans les Doukkala, de nombreux postes d’enseignants de ces matières scientifiques et techniques reste vacants dans les établissements du secondaire, ce qui retarde le démarrage des programmes. Par ailleurs, ce déficit ne permet pas de disposer d’une réserve suffisante de personnel pour assurer les remplacements de professeurs absents. En conséquence, des voix commencent a se lever demandant au ministère d’envisager des dispositifs pour promouvoir la profession d’enseignant auprès des étudiants et des futurs licenciés scientifiques.
Le directeur de l’AREF, Mohammed El Mâazouz et la déléguée Provinciale de l’éducation nationale d’El-Jadida, Khadija El Kababi, affirment qu il leur manque bel et bien des professeurs dans certaines matières notamment les mathématiques et la physique. Bien évidemment, selon nos sources, l’AREF, par le biais de son directeur, a par trois fois alerté par écrit le directeur central des ressources humaines du ministère.
Mais pourquoi y a-t-il une telle “pénurie” de professeurs et dans des matières aussi importantes?
Il est certain que le ministère est conscient que la délégation d’El-Jadida, comme d’autres de notre pays, affichent un manque de professeurs des matières scientifiques surtout et que ce problème ne date pas d’hier. Cependant cette année, beaucoup de lycées en souffrent . Certes, d’autres disciplines (histoire/géographie, philosophie, éducation physique) manquent aussi de professeurs, mais ce n’est pas aussi alarmant que pour les matières scientifiques. Au Sud du Maroc, où la situation est plus inquiétante, les lycéens, privés de professeurs depuis la rentrée, commencent a s’impatienter.
Leurs parents, les syndicats et la société civile aussi. Ainsi, la grogne a repris de plus belle dans quelques établissements scolaires la semaine écoulée pour protester contre ce manque effrayant de professeurs.
Sortir du tunnel
El-Jadida et pour pallier a ce manque aigu de professeurs du cycle qualifiant, surtout de professeurs de matières scientifiques, la Délégation a eu recours dernièrement aux services des professeurs du cycle collégial pour suppléer a cette carence. Cette action, qui sera résolue, selon des sources bien fondées, a partir de cette semaine, s’inscrit elle aussi dans le cadre du redéploiement des ressources humaines.
Et comme la déléguée, avec l’accord du Directeur de l’AREF, a pris l’initiative de combler ce vide par des enseignants du cycle collégial ayant la même spécialité et ayant une licence universitaire ou un diplôme d’études supérieures, il est probable que la situation s’améliore dans les prochains jours. Et ce, en attendant l’année prochaine ou du moins la période du mouvement des enseignants.
c’est vrai qu une grande majorité de professeurs ont bénéficié du départ volontaire et qu il y a un grand nombre de fonctionnaires qui ont atteint l’âge de la retraite. Mais selon nos sources, cette insuffisance de professeurs tant décriée est quelque part due aux affectations contre de très faibles arrivées au niveau de l’Académie. En effet, la Délégation d’El-Jadida n’a pas bénéficié du dernier mouvement national surtout en ce qui concerne les professeurs des matières scientifiques au cycle qualifiant.
Une denrée très rare dans cette région où les responsables de l’éducation proposent leur expertise pour combler le vide dans les établissements. Même si l’AREF Doukkala-Abda déploie des efforts énormes pour promouvoir le plan d’urgence dans la région, le manque des ressources humaines suffisantes présentera toujours un handicap sérieux pour assurer vraiment et efficacement la plénitude escomptée par la tutelle.
Il faut dire que le manque des ressources humaines se pose a une échelle nationale et ne concerne pas uniquement la région de Doukkala-Abda. c’est donc au ministère de l’éducation nationale d’adopter une stratégie efficace pour parer a cela avant qu il ne soit trop tard. Sinon, comment peut-on imaginer un plan d’urgence, ambitionnant d’être un second souffle de la Charte nationale, en l’absence d’un nombre suffisant d’enseignants ?
Pour un vrai développement de l’éducation
Un des problèmes les plus cruciaux se posant au développement de l’éducation au Maroc, ces dernières années, est un réel manque de professeurs qualifiés. Confrontée a une demande toujours croissante d’éducation et a l’échec a fournir le nombre adéquat d’enseignants qualifiés d» au manque de ressources, l’utilisation de l’enseignement a distance pour la formation du nombre suffisant des professeurs issus des centres de formation des enseignants devient une option viable pour la considération.
Comme solution a court terme, le gouvernement a recruté un grand nombre d’enseignants non formés pour le système scolaire. Cette mesure aura évidemment des implications sur la qualité, particulièrement en cours accélérés pour les jeunes en fin de scolarité primaire.
Par conséquent, les responsables doivent prévoir des programmes bien articulés et des effectifs de formation qui continueraient a fournir le support professionnel pour ces catégories d’enseignants.
Abdelmajid Nejdi
Le Matin