Casablanca, ou Casa comme l’appellent certains, est le cœur battant du Maroc, c’est la capitale économique du pays, ce qui lui doit le surnom de métropole, vu la cadence démographique qui y existe. Pour beaucoup d’entre vous, qui lisez cet article, parler de casa (voila je m y fais aussi), est un fait extrêmement naturel, du moment que plusieurs plumes se sont succédées dans la description de cette ville fascinante (dans les deux sens), un bon nombre de cinéastes ont consacré des films au vrai sens du terme(Casablanca by night et j en passe), dans la seule optique de mettre en évidence une ville aux multiples facettes, une maison aux dénombrables chambres et chambrettes.
Et bien, sans vanité, je dirai que cet article fait l’exception (oui j exagère), pour la simple raison que ce n’est ni une écrivaine, ni une journaliste qui l’a écrit, c’est juste les propos d’une jeune marocaine, étourdie par l’immense paradoxe qui surgit de cette casa, dont la blancheur m étonne. Non, sincèrement, comment peut on parler de maison blanche, avec toutes les saletés qui l’entachent ? La pollution environnementale et « HUMAINE » qui s’y côtoie étrangement.
Oui, pollution humaine, vous n’en avez jamais entendu parler, ben moi si, ça se dit souvent sur les personnes qui mènent des vies dérangeant l’ordre public, ordre ? Allez, disons plutôt les valeurs et principes marocaines (forcément musulmanes), clair comme ça ? bien.
Où en étais-je ? Oui, le paradoxe casablancais, qui traduit de manière plus générale, le fameux oxymore marocain, qui met en scène des protagonistes qui ont du certainement oublié leurs textes, puisqu ils jouent le rôle, mais prétendent niaisement qu ils s’en sortent bien, malheureusement, la réalité fait pale figure, et les pronostics sont amèrement pessimistes, pourquoi une si rude critique ? Je vous réponds.
Au cours de mon récent voyage a Casablanca, j étais frappée par la modernité de cette ville (moi qui viens d’El Jadida), et son potentiel économique, illustré par la panoplie d’usines et d’entreprises multinationales qui s’y sont installées lors de la dernière décennie, sans oublier le Technoparc casablancais, exemple du développement industriel de la région et du Maroc tout entier, aussi, les grandes villas-châteaux m ont fasciné, les quartiers chics avec un gardien a chaque coin de rue, les voitures derniers cris, des casablancais(es) très fashionables, tout ça, ca m a troublé, au point de me demander, suis-je bien au Maroc ? Mais où sont ces chômeurs ? Elle est où cette majorité analphabète ? Bon Dieu, où sont les pauvres ? Les bidonvilles ? La misère ? (sourire), pas trop loin, 15 Dhs de taxi, et vous voila en plein centre de la quoi ? Capital économique, dit-on, regardez moi, ces casablancais, qui font la queue pour un seau d’eau potable, ou ces petites bonnes qui bossent pour quelques minables dirhams la semaine, ou encore ces jeunes filles (garçons aussi) qui au lieu de mener une vie digne comme leurs copains(les riches), se faufilent sur les trottoirs des boulevards de la métropole, vous comprenez maintenant pourquoi lui a-t-on donné ce pseudo ?
Mon escale a Casablanca, était bref mais enrichissant, j ai appris que nous sommes un peuple d’interface, on prête beaucoup d’importance aux apparences, rouler en Ferrari alors que d’autres crèvent de faim, nous est complètement égale, jouir des délices de la vie, au moment où d’autres n’ont même pas de quoi s’offrir des nécessités, on s’en fout éperdument, j ai constaté également que Casablanca, n’est en fin de compte qu un petit Maroc, c’est un échantillon représentatif de la gangraine de fléaux sociaux qui prennent de plus en plus d’ampleur dans ce pays où, le vrai s’est complètement assimilé au faux.
Nous sommes des acteurs hollywoodiens, on leur doit un Award pour ça !
Eljadida.com