Exposition de Mohamed BERRADA a la Galerie B.ZAHIDI: “Les portraits éclatés de la délivrance”

Abdallah, le rédacteur en chef m appelle un soir :

– Allo Tarik ! Viens me rejoindre a la galerie ZAHIDI, il y a l’expo d’un jeune, il s’appelle BERRADA, mais c’est un jdidi !

La nouvelle galerie d’art Bouchaib ZAHIDI, fraichement inaugurée le mois dernier dans l’enceinte de l’alliance franco marocaine a El Jadida, abrite durant le mois de décembre 2010, l’exposition du jeune peintre Mohammed BERRADA.
On ne pouvait pas mieux finir la saison, le peintre qui expose est né 1983 a El Jadida, vit et travaille a Agadir.

Dès que le visiteur foule l’espace de la galerie, il est pris dans un joli piège culturel. d’abord, il se retrouve tout seul face a une multitude de regards, visages tristes et méconnus, figures multicolores et anonymes, formant un bloc de la vingtaine de tableaux a l’affiche.
Seul, parce que la galerie vient d’être inaugurée, et il faut lui laisser le temps d’entrer dans les mœurs du grand public.
Seul, et c’est l’impression que j ai eu en m approchant des toiles de l’artiste du mois de décembre, Mr Mohamed BERRADA.
Seul mais pas solitaire, car j entends le bruit de la ville qui retentit derrière le mur du nouvel ouvrage.

Ce soir, dans l’espace mi-vert mi-arts du minuscule musée de l’alliance franco-marocaine, la nuit s’apprête a dresser son voile bleu. Au même moment, les toiles se préparent a me parler ce langage savant, codé des artistes peintres.
Entrez mes amis ! Entrez sur la pointe de vos yeux assermentés, pénétrez ces images hirsutes, portraits de personnages inquiets, lugubres, tristounets, peints de toutes les couleurs. Visionnés de près, ce sont des portraits de femmes, d’hommes, un homme une femme, deux hommes et une femme, des couples et des trios, jamais les mêmes. Ces figures anonymes, volontairement tues, muselées, inanimées, réunies par un malheureux hasard, ne sont elles pas simplement, les vis-a-vis de notre propre miroir. Ce sont peut être les figures du quotidien ravageur

Dans la série portraitiste que je vois, l’artiste a délibérément choisi le thème fétiche de l’anonymat, une tristesse éclatée, en milles morceaux, en mille tâches, savamment lancées, mais qui parlent néanmoins le même langage, un langage a la fois rebelle et organisé, a la fois réel et figuratif, mais ô combien abstrait.

présent, écoutons l’artiste parler de son travail :
– c’est vrai que lorsque je décide de prendre mon pinceau pour dessiner, je me sens le plus souvent dans un état de « mal être », de « spleen », de nostalgie et que pareil a certains romantiques, je choisis ces moments de cafard pour extérioriser ma douleur, communiquer avec autrui, tout en créant et en donnant le meilleur de moi- même.

Entre nous mes amis, ne voyez vous pas que pour notre valeureux artiste, les portraits qu il dessine, sont purement et simplement les clés incontournables de sa propre délivrance ?

Tarik BOUBIYA
AHDATE DOUKKALIA

Auteur/autrice