Le 1er mars 1941, naissait a El Jadida Ezzhar Mohamed Dahbi, qui, quelques années plus tard, allait faire les beaux jours du handball doukkali.
«Contrairement a beaucoup de mes amis qui étaient attirés par le football, je me suis dirigé vers le handball, considéré a l’époque comme le sport des étudiants et il faut dire que, justement, c’est au lycée mixte d’El Jadida que je fis mes premiers pas dans cette discipline», confie Dahbi.
c’est en effet a travers les Jeux scolaires et sous la direction de Laurence, prof. de gym. et entraîneur de handball, que de nombreux joueurs émergeront tels Bouafi, Hcine, Aboukirane, Bouhaddou ou Maâtaoui.
En 1958, Bouafi et ses amis intégreront l’ équipe de Mazagan universitaire Club (MUC) entraînée par Laurence.
«A l’époque, il y avait une seule et unique division dans laquelle évoluaient le CODM, le TAC Marrakech, l’OM, le Stade Marocain, l’OCK, Tanger, l’ASU Kénitra et bien entendu le MUC», se souvient Dahbi.
Par la suite, et sous la férule de Mustapha Moundib, puis de Mustapha Bencherki, l’EJUC vit le jour. c’était vers les années 61-62, et cette formation, composée exclusivement de Marocains, allait animer durant de longues saisons le championnat.
«Face au RUC, au CODM ou au Stade Marocain, c’était carrément la bagarre face a des joueurs français qui n’admettaient nullement d’être battus par une équipe marocaine a 100 %», confie Dahbi.
En effet, les Fofana, Hcine, Lahlali, Bouafi, Aboukirane et Bettioui entre autres, étaient des artistes de la petite balle et attiraient les foules a la salle des sports d’El Jadida qui, chaque dimanche, vivait une grandiose fête a l’occasion des rencontres du championnat. Parmi ces artistes, l’un sortait de l’ordinaire. Il s’agit de Dahbi qui jouait arrière gauche mais qui fut, a plusieurs reprises, sacré meilleur marqueur de la compétition.
Longiligne et fin dribbleur, Dahbi était connu et redouté pour ses célèbres retournés qui faisaient des ravages au sein des défenses adverses.
De 1961 a 1971, Dahbi était la coqueluche du public jdidi qui l’appréciait tant pour ses qualités humaines que sportives.
Cependant, pour des raisons d’études a l’école des sports a Rabat, Dahbi évoluera, durant la saison 61-62 au Stade Marocain avec lequel il remportera un championnat et une Coupe.
«Cette année-la, et suite a une décision de la Fédération internationale, nous prîmes part a la Coupe d’Europe en raison de l’inexistence d’aucune compétition africaine. Le Stade Marocain renforcé par Quazza, Anyama, Burloz, Lopez, El Boury, Moufid et Wiz rencontra le champion d’Espagne, Granouillère et nous ne f»mes battus que par 4 buts d’écart». se souvient Dahbi.
Cette année aussi, cet exceptionnel handballeur fut désigné par la F.I.H.B. parmi les meilleurs joueurs d’Afrique. Dahbi a également porté les couleurs de l’Equipe nationale de 1959 a 1972 et, a cet égard, prit part a de nombreuses rencontres, notamment face a l’Algérie et la Tunisie pour le compte de la Coupe maghrébine.
Dahbi, avec l’équipe du Maroc, a également rencontré la France, et le Portugal dans le cadre de la Coupe Latine.
La dernière participation de Dahbi avec l’équipe nationale remonte a 1972 pour le compte des éliminatoires des J.O. de Munich lors d’un tournoi a Tunis avec la participation de la Tunisie, de l’Algérie, du Sénégal et de l’Egypte. Ce furent les Tunisiens qui obtinrent leur ticket pour l’Allemagne.
En 1967, Dahbi fut entraîneur de l’Equipe nationale «Espoirs» avant de prendre en mains en 1974 les destinées techniques de l’équipe nationale.
Retraité de l’Education nationale, Dahbi, père de six enfants et double grand-père, coule des jours heureux a Tanger où il a créé en 1976 le club athletique municipal de Tanger (CAMT) qui a accédé en première division dès sa première année. De 1994 a 2000, il a été l’entraîneur de l’équipe IBAFIS qui a accédé en 1re division en 1996. Actuellement il est a l’IRT handball.
Mustapha Abou-Ibadallah
Le Matin