La galerie Chaibia Talal d’El-Jadida accueille, jusqu au 30 mai, les œuvres de l’architecte-peintre, Karim Marrakchi. l’artiste expose pour la première fois ses travaux pour un large public.
Un peintre expressionniste dont les toiles interpellent autant par leurs couleurs que par leur thématique très diversifiée. Figures humaines, visages d’animaux, des scènes composées entre autres aléas climatiques reproduits a la manière du peintre. Celle qu il ressent au fond de lui-même représentant l’univers particulier de Karim Marrakchi. « Je compose mes sujets avec ce que je vis, ce que je ressens, avec mes émotions, mes états d’âme, mes joies, mes expériences, mes déceptions, etc. Tout cela est transmis sur mes tableaux avec des couleurs aussi frappantes que ma fougue de peindre et mon désir de transmettre et communiquer », souligne l’artiste-peintre Karim Marrakchi.
Un monde assez surprenant pour ainsi dire. Mais, plein aussi bien de gaité que de quelques moments d’agressivité, comme le qualifie le grand critique d’art, Azzouz Tnifass voyant en Karim Marrakchi « un peintre qui vient nous égayer ou du moins nous surprendre dans le contexte morose que nous traversons. Une vie pleine et métamorphosée est conviée par la puissance d’une créativité quasi enfantine. Un fait rare dans la peinture marocaine prise souvent au piège d’un faux sérieux ».
Azzouz Tnifass classe Karim Marrakchi parmi ces peintres qui habitent leurs œuvres, l’une après l’autre, et y passent leurs nuits agitées. « Ainsi, ce qu ils montrent est ensauvagé, intimide le go»t général. Dans la société, ils cherchent avidement la sympathie des autres et la fièvre qui les possède colorie les visages qui les entourent de haine et de moquerie. Alors, ils s’enfuient dans l’immensité de leur solitude. Leur sensibilité est toujours en alerte, tournée vers soi, mais espérant toujours un possible dialogue ».
c’est ce dialogue qu estime partager Karim avec le public a travers ces formes pleines d’énergie et de coloration, racontant les aléas de la vie où surgissent des moments très particuliers que le peintre immortalise a jamais sur ses toiles.
Loin des sentiers battus, sa peinture met en relief la capacité de l’artiste de créer et de transformer ses sentiments en peinture, racontant des instants vécus avec une forte sensibilité.
Entre écriture et peinture, Karim Marrakchi s’est concentré ces derniers temps beaucoup plus sur la peinture où il trouvait une liberté d’expression plus forte et plus porteuse d’émotion, a travers ses thèmes expressionnistes très mouvementés et aussi colorés, comme en témoignent tous ceux qui ont assisté au vernissage de son exposition. « Depuis 2011, je me suis mis a peindre a plein temps, car j avais déja des projets en cours de réalisation dans mon domaine d’architecture. Mais, il faut dire que la peinture n’est pas quelque chose de nouveau pour moi. c’est une vieille passion qui m accompagne depuis mon enfance.
Je l’avais remplacée, entretemps, par l’écriture que je considère comme un intermédiaire qui m a permis de dire ce que je veux. Alors que dans la peinture, je retrouve d’autres qualités me permettant de laisser des traces, a travers la couleur et le mouvement. c’est une autre forme d’expression plus intense qui me procure beaucoup de plaisir et de satisfaction », explique K. Marrakchi.
Ouafa Bennani
Le Matin