Comme le temps s’arrête en pensant a Grenade !
Sous un ciel étoilé, au “palais de l’Alcade”,
Un grisant Flamenco faisait danser les filles,
Aux mantilles de soie embellies de fils d’or
Telles des fées valsant au rythme des accords
Que l’écho languissant sur la nuit éparpille.
Comme le temps s’arrête au palais “d Alhambra”
Qui berce encor l’histoire dans le creux de ses bras
En lui chantant tout bas ses plus doux souvenirs,
Quand les jours s’écoulaient en paisible rivière
Chuchotant aux rives leur plénitude entière,
Leur bonheur infini et leurs charmants soupirs.
Comme le temps s’arrête a la “cour des lions”,
Au pavillon tout près, orienté vers l’orient,
Qui résonne toujours des ordres de son Prince,
Des pas des cavaliers courant a leurs montures
Pour revivre a nouveau une épique aventure,
Repoussant l’ennemi très loin de la province.
Comme le temps s’arrête en regardant les murs
Où les mots du “LIVRE” transcrits en lettres pures,
Prônant l’Humilité, dans la cour de l’Emir,
Sont source d’émotion, dans leur plus beau dessin !
Comme le temps s’arrête aux abords du bassin
Où le vieux minaret, dans son onde, se mire !
Comme le temps s’arrête a l’ombre des charmilles
Parmi les girofles, les roses et les jonquilles,
Les jasmins se berçant au rythme des jets d’eau
Du “Generalife” leur servant de demeure,
Sous les yeux du sérail, qui de plaisir se meurt
En déclamant des vers, loin du curieux badaud !
Comme le temps s’arrête quand le soleil décline
Sur le palais perché la haut sur la colline
Et que l’esprit, en paix dans le calme du soir,
Dans des relents de rose et sous le clair de lune,
Oubliant un instant son immense infortune,
Retrouve les vestiges de sa brillante histoire !
Comme le temps s’arrête enfin sur le portique
Qui porte l’inscription, témoignage authentique
Au joyau Andalou : ” Fais l’aumône, ma fille,
A l’aveugle mendiant assis sous les arcades,
Il n’est pire torture, qu être aveugle a Grenade ! ”
Le soleil s’est couché …. Et nul astre ne brille.
Alaayyadi (Tous droits réservés)
Alaayyadi
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