Les engins tournent a plein régime au port de Jorf Lasfar. «De fait, l’infrastructure a besoin de plus de quais pour répondre a un trafic international en pleine expansion», explique Abdeslam Zeryouh, directeur régional de l’Agence nationale des ports (ANP) de la zone atlantique centre. Par ailleurs, les activités de l’Office chérifien des phosphates (OCP) considéré comme le principal opérateur du port, de la centrale thermique JLEC et de Sonasid se développent. d’autres grandes unités industrielles et des dépôts se sont également installés dans le pourtour immédiat du port. Actuellement et même sans transbordement des conteneurs, le trafic et les activités du port de Jorf Lasfar talonnent ceux du port de Casablanca. A titre indicatif, plus de 14 millions de tonnes ont été traitées cette année. Les capacités de Jorf Lasfar sont de 25 millions de tonnes et il se caractérise aussi par des tirants d’eau atteignant les 16 mètres permettant d’accueillir des navires de 120.000 tonnes.
La construction d’un terminal polyvalent de grande capacité commerciale est en cours. Il s’agit de réaliser 310 m/l (mètre linéaire) de quai avec un tirant d’eau d’au moins 12,50 m et dans les 9 ha de terre-plein. Le projet est estimé a 430 millions de DH. Les travaux ont été confiés a la société marocaine SGTM et devraient durer 34 mois.
En 2006, une première extension du port a déja été réalisée pour faire face a l’augmentation du trafic. Le quai 14 a été construit avec un budget estimé a 140 millions de DH. Il peut recevoir des bateaux pesant jusqu a 50.000 tonnes.
«Ces différentes extensions ont pour objectif de répondre aux besoins des unités qui s’installent dans la zone de Jorf Lasfar et a El Jadida», précise le directeur du port. Celui-ci sera encore plus sollicité avec le démarrage du parc industriel de 500 ha (cf.www.leconomiste.com). En effet, en plus de neuf industries installées directement a Jorf Lasfar, une vingtaine d’autres établissements (industries et dépôts) sont implantés entre Moulay Abdellah et le port. A noter que, malgré l’absence d’un plan d’aménagement, ces unités ont reçu l’aval du Centre régional d’investissement (CRI), de la commune et de la province. «Il n’est pas question de refuser des investissements de cette taille», explique une source proche du dossier.
Il reste que l’OCP est actuellement le principal opérateur du port de Jorf Lasfar. Il dispose de six (6) postes d’accostage et de 22 ha de terre-plein. l’Office traite aux alentours de 6 millions de tonnes des phosphates et de ses dérivés ainsi que du soufre solide et liquide.
De son côté, la centrale thermique JLEc’est le deuxième opérateur du port. Celle-ci produit jusqu a 60% des besoins en électricité du Maroc. La centrale dispose du poste trois (3) pour recevoir près de 4,2 millions de tonnes de charbon.
Marsa Maroc (depuis la séparation de l’Odep) travaille actuellement au môle de commerce et au poste pétrolier. Il traite environ 1,2 million de produits pétroliers raffinés en plus d’un million de tonnes de marchandises diverses.
L’entreprise Sonasid, qui travaille dans le secteur métallurgique, dispose du quai 10 pour recevoir jusqu a 700.000 tonnes de ferraille par an. Cette dernière est acheminée d’un peu partout dans le monde, notamment l’Afrique du Sud et d’Europe.
Mass Cereal est également autorisé a exploiter le poste 14 pour recevoir les céréales. Cet opérateur construit actuellement un silo de 40.000 tonnes. Il fabrique également deux déchargeurs. Ces installations seront opérationnelles vers juin 2008, est-il indiqué.
Le môle de commerce avec ces 4 quais est en train de se saturer. d’où la décision des pouvoirs publics de la construction d’un nouveau terminal polyvalent. De son côté, le poste pétrolier sera concédé au privé dans le cadre d’un appel d’offres durant l’année prochaine.
En matière de trafic, le port a enregistré une hausse de 11% par rapport a 2006. Seul bémol, l’activité des petites embarcations qui perturbent le commerce international. Les opérateurs tirent la sonnette d’alarme et réclament aujourd hui la délocalisation du site de pêche artisanale.
L’Economiste