Vers 1930, certains agriculteurs ont tenté de cultiver la betterave a sucre au Maroc, ce fut purement et simplement a titre d’expérience. Cette culture a été développée sur le plateau de Meknès a une échelle relativement peu étendue, car cette betterave était utilisée uniquement pour la production d’alcool. Aucun effort n’a été tenté pour la véritable production du sucre au Maroc.
A cette époque, des raffineries ont été construites a Casablanca et Tétouan pour travailler le sucre brut, mais il s’agissait de sucre de canne importé de colonies tropicales ou des Caraïbes.
La proclamation de l’Indépendance du Maroc en 1956, a suscité un nouvel examen du problème du sucre. Le gouvernement convaincu de la nécessité de diminuer les importations était bien décidé a entreprendre l’étude de la production du sucre sur place ce qui présente de nombreux avantages économiques, financiers et sociaux.
En outre l’Etat peut, sur le plan commercial, utiliser des produits non rentables dans leur forme primaire tels l’anthracite et la pierre a choux et d’autre part animer les entreprises marocaines. Cette production présentait également l’avantage pour les agriculteurs et particulièrement pour les petits fellahs soucieux d’améliorer leur exploitation.
La production du sucre au Maroc remonte a un passé lointain.
Déja au VIIe siècle, les Arabes dans la marche victorieuse des étendards verts de l’Islam avaient aux pays du Maghreb la culture de sucre du Maroc. La production sucrière de la Vallée de l’Oued Souss et la plaine du Haouz.
C était la Reine Elisabeth d’Angleterre qui exigeait exclusivement le « sucre de Marrakech ». Au XIXe siècle, le Maroc avait cessé d’être noté sur le marché mondial comme producteur et exportateur du sucre. Mais parallèlement, les importations du sucre commencent a s’accroître au fur et a mesure que la consommation du thé prenait de l’importance mais le souvenir de la production maghrébine est restée toujours vivant.
Les expériences sur les conditions de la culture de la betterave eurent lieu au temps du protectorat. A partir de 1956, elles furent considérablement intensifiées et expérimentées a une échelle beaucoup plus limitée dans les périmètres de Tadla et des Abda Doukkala.
Une grande partie était importée sous forme de sucre brut de canne qui était ensuite raffiné dans les raffineries de Casablanca et de Tétouan.
Le reste sous forme de pins morceaux ou cristaux était importé de France et de Belgique.
La dépense en devise pour l’achat du sucre a l’extérieur même lorsqu il ne s’agit que de sucre brut constituait pour le pays une très lourde charge.
Ces devises pouvaient être employées avec plus de profit pour des investissements d’importance tels que les équipements d’irrigation, l’installation des entreprises industrielles et la modernisation de l’agriculture. Du fait que rien n’empêchait de baser l’industrie sucrière sur la betterave du pays, les autorités du Royaume se sont occupées de ce problème.
La question qui se posait était de savoir dans quelles régions du Maroc, outre le polygone betteravière de Sidi Sliman, envisager cette culture.
Dans le périmètre de Tadla et éventuellement celui du Gharb dans les parties du Nord et de l’Oued situées en dehors du polygone betteravier des Abda Doukkala particulièrement dans le secteur de l’Oued Faregh et de Sidi Bennour. Et c’est ainsi que nous avons acquis, aujourd hui notre indépendance sucrière.
Abdelkader Belcadi
Lematin.ma