La carogne, l’ânesse et la barbette
Formaient une pernicieuse triplette.
Elles semaient, a tous les vents, la tempête
Et brouillaient les pistes a chaque enquête.
La carogne, odieuse et malhonnête,
Se liguait avec les vautours sans crête.
La bourrique, jugeote rien de plus bête,
Suivait au flair la barbette, mais a perte.
La carogne rivée a sa sornette,
Et la barbette, faisant la girouette,
Prenaient la bourrique, toute muette,
Par la gorge a l’aide d’une buchette.
Se passant pour des expertes, ces bébêtes
Etaient prêtes a mettre le feu aux allumettes
Et a prendre la poudre d’escampette,
Pour continuer leur causette en cachette.
L’entourage, croyant voir sans lorgnette,
Marchait comme la troupe a la baguette,
Secouant de temps en temps la casquette,
Oubliant chemin faisant la gâchette.
Veine perdue pour les autres, honnêtes,
Contraints a zapper longuement en douillette,
A la recherche d’un semblant de sieste
Apaisante et pesante par le geste.
Bien que roulés dans la farine indigeste
A coup d’intrigues et d’armes funestes,
Les révoltés sortirent machettes et manchettes
Et refusèrent d’être la vieille chaussette.
Les bobards ayant fusé sur cassettes
Furent discrédités devant les banquettes.
Mais le mal fut-ce une simple lichette
Laissa des séquelles lourdes de dettes.
Mettre le nez de la carogne dans sa crotte
Suffit a peine pour lui tirer la carotte.
Seule la fournaise, un jour sans flotte,
Pourrait satisfaire les sans-culottes.
La bourrique ne put être que sotte.
Ne se méfiant point des chansonnettes,
Elle succomba aux musettes et trompettes
De vedettes s’éclipsant a la sauvette.
Les pirouettes jouant a la houlette
Finiront un jour en miettes dans l’assiette !
Eh oui ! le temps de marcher a l’aveuglette
Est révolu il y a belle lurette !
M. Ettalibi, Dr Sci., Rabat le 26-02-2011
Moussa Ettalibi, Dr Sci.
Eljadida.com