La modélisation de l’écosystème lagunaire de Oualidia

Un atelier sur “La modélisation de l’écosystème lagunaire de Oualidia” a ouvert ses travaux, lundi a El Jadida, avec la participation d’imminents experts et chercheurs en sciences de la mer de l’OTAN. Cet atelier, organisé pour la première fois en terre arabe et africaine,vise a créer un modèle scientifique de l’écosystème de la lagune côtière de Oualidia, considérée comme l’une des plus importantes zones humides au Maroc,et a établir un diagnostic des contraintes et des facteurs influant l’équilibre écologique de la lagune afin de parvenir a des solutions efficaces qui préservent cet endroit naturel exceptionnel.

Cette rencontre constitue une excellente opportunité de débat et d’échanges pour créer une véritable synergie entre les experts et chercheurs de différents pays en vue de coordonner les efforts et d’uniformiser les visions pour parvenir a une approche de cette problématique qui concerne les zones humides. Intervenant a l’ouverture des travaux de l’atelier, le gouverneur de la province d’El Jadida,Mohamed Yazid Zlou, a affirmé que le choix porté sur le Maroc par cette élite d’experts internationaux, qui ont élaboré des études dans nombre de zones humides a travers le monde, reflète a la fois le succès rencontré lors de leurs précédentes éditions et le grand intérêt qu ils accordent au Royaume, carrefour des civilisations.

Zlou a souligné que cet intérêt résulte du fait que le Maroc dispose d’immenses potentialités dont sa position géographique stratégique qui favorise l’établissement de telles études et approches scientifiques, outre l’intérêt socio-économique pour la région de Oualidia, son classement en tant que réserve d’intérêt biologique et une aire de passage des espèces rares d’oiseaux migrateurs.

Oualidia fait actuellement l’objet de plusieurs études et projets lancés par les autorités provinciales pour la mise a niveau des infrastructures de base,notamment les projets d’assainissement liquide et solide, l’amélioration des services publics (voirie, éclairage public) et l’établissement d’un plan d’aménagement réglementant l’occupation des sols aux alentours de la lagune,a-t-il noté.

Il a également évoqué les interventions de l’élément humain sur l’équilibre naturel du littoral et des langues côtières, qui ont mis quelques milliers d’années pour se stabiliser et pour atteindre la configuration morpho-sédimentaire actuelle, indiquant que Oualidia n’a pas pour autant échappé a la règle. Ces interventions, a-t-il dit, se manifestent dans plusieurs activités humaines, dont la densification d’habitat et d’établissements touristiques,
L’exploitation croissante des parcs a huîtres et l’activité agricole et d’élevage de plus en plus intensive aux alentours de la lagune.

Pour Zlou, les résultats pratiques issus des travaux de cet atelier ne devraient pas rester l’apanage des professionnels, mais devraient être mis en application par une meilleure communication, une meilleure vulgarisation et une meilleure sensibilisation de ses acteurs sociaux. Le challenge des années a venir, a-t-il ajouté, sera de faire prendre conscience aux populations et aux acteurs économiques qui vivent grâce a la lagune, que la préservation de leurs activités reste intimement liée aux équilibres fragiles de la lagune, aussi bien les équilibres biologiques que les équilibres écologiques.

Pour sa part, le chef de la division de la coopération au département de la pêche maritime,Ouati Youssef, a salué cette initiative qui constitue une première au niveau arabe et africain, et relate l’intérêt porté par les experts internationaux au Maroc et a la lagune d’Oualidia en particulier.Ouati a rappelé dans ce cadre les recommandations émanant d’organismes spécialisés chargés des questions halieutiques et environnementales et celles issues des conférences internationales telles la conférence des Nations Unies sur le Développement et l’Environnement (CNUED) tenue a Rio de Janeiro en juin 1992 et confirmées par le Sommet Mondial sur le Développement Durable, tenu a Johannesburg en 2002. Selon lui, le Maroc se voit obligé, pour se conformer a ces recommandations, d’actualiser son dispositif réglementaire, d’où l’intégration de mesures de protection de l’écosystème marin dans le nouveau code de la pêche. Cet atelier, qui se poursuivra jusqu au 23 juin courant, est organisé en collaboration avec la province d’El Jadida, l’Institut National de Recherche Halieutique, le Centre Régional d’Investissement Doukkala-Abda et la Direction des Eaux et Forêts.


MAP via emarrakech.info

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