La promotion de la recherche scientifique, un prélude essentiel pour réussir le pari de la modernisation

La mise a niveau des différentes structures de l’Etat pour faire face aux contraintes de la mondialisation et de la compétitivité ne peut être réussie sans la mise en place d’une assise scientifique solide en phase avec les développements accélérés de la révolution technique dans les divers domaines.

Cet enjeu passe inéluctablement par l’élaboration d’une politique sérieuse et ambitieuse pour la promotion de la recherche scientifique a même d’en faire un outil stratégique pour répondre aux besoins de la société. Dans ce cadre, la part du Produit intérieur brut réservée a la recherche scientifique constitue un indicateur significatif qui reflète l’existence d’une réelle volonté politique a ce sujet. Dans un entretien a la MAP, le directeur des sciences au département de l’Enseignement supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche scientifique, M. Ahmed Hattabi, a indiqué que cette part s’élève actuellement a près de 0,8 pc par rapport a 0,3 pc en 1998. Ceci, a-t-il ajouté, reflète la volonté de l’Etat d’augmenter le volume des financements réservés a la recherche scientifique, en tant que véritable enjeu pour l’édification de l’Etat moderne. Avant 1998, a poursuivi M. Hattabi, l’Etat marocain n’a jamais consacré un financement officiel a la recherche scientifique, ajoutant que les fonds dépensés dans ce domaine étaient prélevés du budget de gestion des universités. Mais a partir de 1998, a-t-il précisé, l’Etat a consacré un budget a la recherche scientifique de l’ordre de 45 millions de DH par an réservé a la gestion, ajoutant que l’investissement a été effectué a travers le plan quinquennal 2000-2004 avec une enveloppe de 560 millions de DH. M. Hattabi a fait savoir que ces fonds ont permis d’augmenter le niveau des compétences de groupes, des centres et des laboratoires de recherche scientifique en les dotant du matériel et des équipements les plus modernes et de financer plusieurs programmes de recherche scientifique sur le plan national. Il a été également procédé a la création de nouvelles instances comme l’Institut marocain de l’information scientifique et technique ( en cours de construction), qui sera un établissement qui regroupera toutes les informations ayant trait a la recherche scientifique pour les mettre a la disposition des chercheurs sur le plan national, a-t-il ajouté. M. Hattabi a précisé que ces financements ont également contribué a la création du réseau informatique marocain d’enseignement et de recherche “MARWAN” liant les université aux établissements de formation des cadres et ouvrant la voie devant les enseignants, les établissements et les universités pour l’échange des informations et des expertises en matière d’enseignement et de recherche scientifique, outre la création de deux unités d’appui technique a la recherche scientifique, l’une dédiée a la biologie et les sciences de la vie et l’autre a l’analyse physico-chimique. Il a par ailleurs souligné l’importance de renforcer les liens entre la recherche scientifique et les différents secteurs économiques, sociaux et culturels. Dans ce cadre, M. Hattabi a indiqué que le lien entre la recherche scientifique et les différents secteurs économiques reste faible, étant donné que les recherches réalisées dans les laboratoires demeurent confinées dans les revues sans application.

Pour surmonter cette situation, ajoute M. Hattabi, le ministère a procédé a la mise en place de nouvelles structures, baptisées “les interfaces”, qui seront chargées d’assurer le rôle de médiateur entre la recherche scientifique et les différents utilisateurs de ses résultats.

Le ministère a également créé, dans les villes de Casablanca, Rabat et El Jadida, des incubateurs d’entreprises innovantes, auxquels recourent les étudiants chercheurs en vue de parachever les résultats de leurs recherches scientifiques, a-t-il ajouté. M. Hattabi a, a ce propos, souligné que les entreprises ont bénéficié d’un soutien pour les inciter a encourager leur propre recherche scientifique et a adhérer aux processus de développement de ce domaine qui reste le levier du développement économique. Selon lui, la recherche scientifique permet aux entreprises d’améliorer leurs méthodes de travail, de promouvoir leur production et de générer de la valeur ajoutée, notamment a travers la création de nouveaux emplois et l’augmentation de leur contribution au financement de la recherche. Le responsable de la recherche scientifique a, a cet égard, noté que le tissu économique ne contribue que de 6 a 12 pc au financement de la recherche scientifique, alors que la contribution de l’Etat est estimée a 80 pc. Il a, d’autre part, estimé que ce domaine a enregistré un progrès notable au niveau de la restructuration, notamment a travers la mise en place d’instances chargées de l’orientation, la planification, la coordination et le financement de la recherche scientifique. Il a par ailleurs, souligné que le colloque national sur la recherche scientifique et technologique, prévu les 3 et 4 mars courant, sera l’occasion appropriée de réfléchir sur les moyens de promouvoir le processus actuel de la recherche scientifique. La recherche scientifique constitue un défi réel dans le processus de l’édification de l’Etat moderne, fondé sur les principes de la science, de la libre initiative, de l’entreprise citoyenne et de la citoyenneté responsable, en vue d’assurer le succès des programmes de développement durable dans le contexte de la mondialisation et de la compétitivité internationale.


MAP via AvMaroc.com

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