L exposition photographique du « patrimoine Immatériel » réunit treize photographes venus d’horizons divers et ayant en commun, la passion de la photographie. Ils se retrouvent autour de ce que l’on appellera ici « le patrimoine culturel immatériel ». Autrement dit, autour de la vision que chacun de ces photographes a de la vie et des hommes, au travers des coutumes, des costumes, des danses, des parades, des folklores, de la vie tout simplement. Ils ont su saisir ces moments ou le temps se suspend, où le souffle du vent s’arrête, pour laisser le regard saisir l’insaisissable et murmurer l’indicible.
Vues fugitives pour certaines, mystiques pour d’autres telles celles de Carine Battagon ; mémoires de joutes équestres, d’Aziz Al Fahry ; d’un pays et de ses habitants, de M Hamed Barjali et l’Houari Boukhobza ; d’un conservatoire local , d’Isabelle Durand ; de savoir-faire ancestraux, de Yassine Daoudi ; de rencontres enchantées, de Jean-Louis Cambon ; de moments partagés, d’Anne Lucas ; de rituels historiés, de Mohamed Morchidi et d’Olivier Morival ; du labeur d’artisans-artistes, de Mohammed Nadir ; de moments éphémères, presque impalpables, de Michel Petit et Denis Gadenne qui donnent a voir « l’ombre de ton ombre » ; Isabelle Gambotti, Julie Clément
Assurément, il y a une certaine magie dans cette rencontre organisée par les deux photographes, Mohamed Morchidi du Maroc et Denis Gadenne de la France où chacun des photographes participants, s’est exprimé avec sa sensibilité, son attention, son questionnement, son émotion et son talent. Les clichés qu ils livrent a notre regard nous troublent, nous enchantent et nous rassurent.
La vie est précieuse et nous en sommes dépositaires. Les coutumes de chaque pays expriment un véritable trésor patrimonial qu il est important de sauvegarder. Elles marquent l’appartenance de chacun a un groupe ethnique donné, tout en permettant son identification.
L’imaginaire de l’artiste peut traverser les frontières. Il peut voir ce que d’autres n’arrivent pas a percevoir. Il peut nous aider donc a transformer notre regard, a revisiter nos façons de penser et a resonger la vie.
Cette exposition est le fruit d’un certain besoin a réaliser une idée et surtout a concrétiser photographiquement une discussion sur le patrimoine immatériel, entre le photographe Mohamed Morchidi, créateur de l’atelier d’art photographique a l’alliance franco marocaine de Rabat, et Habib El Asfar, responsable a la délégation de la culture, région Abda-Doukkala.
Et ce rêve est un luxe que tout le monde peut posséder : ces clichés sont donnés a tous ceux qui voudront bien prendre le temps de les regarder. Ils vivront grâce a tous ceux qui auront fait la démarche de s’asseoir au bord de ce chemin pour prendre un temps de respiration, de méditation et de contemplation.
L’exposition a lieu a la galerie Chaibia du 30 décembre au 15 janvier.
Abdellah HANBALI
L’ECHO