Dans un monde où tout se vend et se marchande, les valeurs humaines touchent le fond et chavirent. On paye et on marchande pour l’éducation de nos enfants, sans nous soucier de notre action propre et de notre contribution directe vis-a-vis d’eux.
Gouvernantes, nurses, baby-sitting et j en passe, sont devenus les substituts consommés sans modération, et ceci peut-être, pour s’excuser du temps qu on ne veut plus accorder aux choses et aux êtres chers, tout en croyant qu on a donné le meilleur de soit même.
On paye et on marchande pour notre santé sans se demander quelle est la vraie origine de notre mal. On ne sait pas, a tort ou a raison, qu on est en train de servir une mauvaise cause au profit d’un naissant charlatanisme technoscientifique sans scrupules. l’éthique et la déontologie sont reléguées aux sous- sols de l’oubli.
Il n’y a qu a voir l’essor fulgurant des centres de rajeunissement et des stations thermales et de thalassothérapie. Alors que les maux de la terre ne font qu empirer a vue d’œil.
Payez et vous serez délivrés de tous vos maux et de tous vos problèmes ! Telle est la devise creuse de notre époque.
Au lieu d’aller cavaler au vent ou bien marcher dans la nature ou dans les bois, on se paye des tapis roulants et des bicyclettes ergonomiques dans l’atmosphère suffocantes des salles de sport et des résidences citadines.
Au lieu de prendre du temps pour aller se lézarder sous le vrai soleil on s’achète la solitude d’une cabine auto-bronzante. Que diraient les pharaons a leur dieu soleil Ra, emprisonné dans l’étroitesse d’un sarcophage aux lampes UV des temps modernes.
On paye d’avance ses funérailles, et on croit pouvoir racheter ses fautes et ses péchés moyennant quelques dons aussi inutiles qu insuffisants aux pauvres et aux instituts religieux.
On peut désormais acheter et vendre des organes vitaux, tels que le cœur, les yeux, les reins, le foie, et cet étalage viscéral florissant ne fait que commencer.
Les kidnappings d’enfants qu on retrouve morts ou mutilés avec des organes en moins nourrissent cette demande exponentielle pour les « pièces de rechange ».
Les abonnées aux agences matrimoniales, d’adoption, de banque de spermes, d’embryons congelés et d’utérus a louer, se comptent par millions.
Se marier et procréer sur commande est devenu une transaction sous le joug de l’offre et de la demande et du rapport qualité prix.
L’amour et la vie conjugale sont de plus en plus une affaire de convenances rédigés sous contrat, avec des closes limitatives bien définies.
Entre les conjoints, tout est fait dans les règles. Avec un acompte, un d» et la part qui restera a chaque créancier après liquidation, (enfants compris).
Avec l’argent, tout y passe, même le coté noir -mais ô combien naturel- des relations affectives. La jalousie, la drague, l’adultère et le voyeurisme laissent petit a petit la place aux strip-teases, aux plages nudistes et aux bars échangistes.
coup s»r, le développement technique et scientifique sera le bien venu, bon gré mal gré. Que la vie de tout un chacun soit la plus agréable, on veut bien. Mais aller jusqu a ôter a la vie toute valeur autre que celle qui aura a tout prix une senteur lucrative, c’est verser dans une décadence qui nous abaissera jusqu au point de non-retour.
Jusqu a ce jour, ni les futurologues et ni les auteurs de science fiction n’ont pu imaginer un future avec un développement autre que technologique.
Des commerces intergalactiques, des empires coloniaux intersidéraux, des usines esclavagistes sur orbite. Rien de tout cela ne laisse présager un avenir sans autres valeurs que numéraires.
Est-il impossible de prévoir un monde de demain où des progrès se feront aussi dans l’étude du comportement de l’être humain. Un futur où les scientifiques auront fait un effort dans la compréhension du fonctionnement du cerveau humain sous son aspect socio affectif et comportemental. Cela permettra a l’humanité de se donner d’autres objectifs autres que ceux de la servitude et de l’assujettissement devant l’appel malicieux de l’enrichissement matériel.
Finalement, on ne peut que déduire et sans retenue, que la panne de la machine humaine est d’ordre « logiciel » ou « software », alors que toutes les vaines tentatives qui se veulent salutaires sont toujours tournées vers le côté matériel « hardware ». Et l’analogie ne s’arrête pas la
Hasnaoui Mustapha