Le gaz naturel creuse son sillon

TANGER ou Jorf Lasfar, l’emplacement du prochain terminal gazier n’est toujours pas identifié. l’étude de faisabilité est bouclée et le choix du site sera divulgué sous peu . Le terminal GNL (gaz naturel liquéfié) disposera d’une capacité annuelle initiale de 5 milliards de m3 a l’horizon 2013, qui sera doublée en 2020 pour en atteindre 10. Exactement les besoins estimés pour la même échéance.

L’investissement prévu est de 9 milliards de DH comprenant les infrastructures maritimes, l’usine de regazéification des bacs de stockage et des pipelines pour acheminer le produit vers les zones de consommation. 400 a 500 km seront mis en place, particulièrement en direction des centres industriels de l’axe Kénitra-El Jadida ainsi que des futures centrales électriques. Une fois le site identifié, il faudra compter 5 a 6 ans avant sa mise en service. Rappelons que Akwa, Samir et l’ONE sont les chefs de file de ce projet, qui devra intéresser des opérateurs internationaux. Certains grands groupes ont déja manifesté leur intérêt, mais du côté du ministère de tutelle, c’est motus et bouche cousue, quant a leur identité.

L’approvisionnement se fera auprès des pays du Golfe mais aussi ceux d’Afrique comme le Nigéria ou la Mauritanie. La présence de l’ONE de plus en plus renforcée en Afrique de l’Ouest n’est sans doute pas fortuite. Le GNL sera acheminé par méthaniers de 25.000 a 35.000 m3. «Les ports de Tanger Med et Jorf Lasfar sont même capables de recevoir les navires du futur encore plus gros», précise le ministère de l’Energie. Le recours a l’Algérie, via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) n’est toutefois pas exclu. Sachant que, par ailleurs, notre voisin fournit 40% de nos besoins en butane.
Le gaz naturel sera destiné pour 60% a la production d’électricité via la technologie du cycle combiné. La centrale de Tahaddart pourrait servir de modèle. Le reste ira vers l’industrie et le raffinage.

Le Maroc a accusé un net retard dans l’utilisation du gaz naturel. Le GME, entré en service en 1996, a été une opportunité, mais ce n’est qu a partir de février 2005 que le combustible a été introduit dans la production de l’électricité. Il y contribue actuellement a hauteur de 13%. Le plan gazier, annoncé, puis mis en veilleuse, a pris quelques années de retard avant d’être relancé avec la libéralisation imminente du secteur de l’électricité. Il est actuellement dans le circuit d’approbation, apprend-on du côté du ministère. Le code devra constituer un cadre législatif et réglementaire avec un marché ouvert a la concurrence. Il définira les principes fondamentaux du marché, le droit d’usage pour les futures infrastructures ainsi que les possibilités d’accès des tiers.

L’option gaz présente plusieurs avantages. A son caractère propre s’ajoute son co»t. Le gaz naturel est 30% moins cher que le gaz de pétrole liquéfié (GPL), segment où Akwa est d’ailleurs leader avec 42% du marché. Il est de 20% plus économique que le gazoil et de 10 a 15% moins cher que le fioul.


L’Economiste

Auteur/autrice