Ces lieux sont beaucoup plus fréquentés qu il y a quelques jours. La canicule qui a sévi quelque peu en juin et juillet, serait-elle a l’origine de cette animation tous azimuts ? En tout cas, un changement dans l’agenda quotidien des Jdidis a été remarqué. La corniche, qui généralement se vide a partir de 19 h en hiver comme en automne et au printemps, entame aujourd hui sa métamorphose. voir les tables installées sur les trottoirs de l’avenue Mohammed VI ou au bord de la plage, c’est déja l’été, et il ne manque rien au décor.
Du côté de la plage, le va-et-vient actuel est plus dense qu auparavant et dure jusqu a une heure tardive de la nuit. Il en est de même pour la circulation routière le long de la corniche, laquelle est sans répit. Les quartiers périphériques du centre-ville sont gagnés, eux aussi, par cette ambiance faite de rencontres entre amis après la prière du Icha, le temps de passer quelques moments ensemble et d’échanger des paroles avant de rentrer chez soi. l’insécurité dans certains quartiers a quelque peu freiné cette animation, et les gens n’osent pas prolonger les ballades et les discussions, tard dans la nuit. Il est certain que la ville d’El Jadida est en train de s’offrir son énième été.
Elle se doit de bien se préparer a cet événement pour répondre aux attentes aussi bien des visiteurs que de ses habitants, d’autant plus que ses infrastructures d’accueil, déja saturées, vont connaître une forte pression, a l’image de la gare routière, qui est vétuste et où règne l’anarchie totale, restaurants et hôtels. Comment faire pour satisfaire les vacanciers lorsqu on sait que la saison estivale n’a pas été préparée comme il se doit ?
La dernière réunionde nos vaillants élus est passée a côté du sujet, se limitant a se partager le lot des cabines de la plage sans déterminer avec précision les mesures pratiques susceptibles de garantir les conditions d’accueil favorables.
Le débat au sein de la municipalité s’est focalisé sur le “pourquoi on te donne une grande cabine et moi une petite ?” plutôt que la préparation de la saison estivale 2008. Les pouvoirs publics vont-ils mettre les bouchées doubles dans les jours a venir pour offrir un confort minimum aux estivants?
La saison estivale exige une vigilance accrue et une attention particulière. Durant les deux mois de l’été, Eljadida accueille plus de 400 000 visiteurs. Les six prochaines saisons estivales seront marquées par la « présence » du mois de Ramadan. Comme cette année le mois de Ramadan est attendu pour le début de septembre, il y aura certainement un manque a gagner. Ce sera idem pour les prochaines saisons, où le mois sacré coïncidera avec les périodes de vacances. Devant cette situation, les gestionnaires de la ville sont appelés a concevoir et élaborer un plan afin de ne pas être pris de court et de tenter de trouver les meilleurs moyens qui permettront de pallier ce manque a gagner.
De mauvais réflexes
La municipalité doit devenir une entreprise citoyenne qui s’inscrit dans le cadre du programme de développement durable par la préservation de notre environnement naturel. Elle est astreinte a introduire en priorité la dimension locale, en proposant des offres encourageantes aux artisans et artistes de la région, en vue de développer la culture et l’artisanat de la région, tout en laissant la porte ouverte aux artistes et aux artisans des autres wilayas du pays, notamment ceux du Sahara Marocain.
La mission s’annonce ardue. signaler aussi que les mauvais réflexes a l’intérieur de certaines institutions touristiques sont difficiles a faire disparaître d’une part. d’autre part, les populations, le conseil municipal et les autorités locales et provinciales doivent a tout prix s’impliquer entièrement dans la mise en œuvre de la culture du tourisme, un potentiel de richesses et de création d’emplois qui reste inexploité.
Abdelmajid Nejdi
Le Matin