Il est inadmissible de constater que l’écosystème a El Jadida se dégrade davantage. Les multiples problèmes que connaît la ville dans ce domaine n’a pas l’air d’inquiéter les responsables qui ne déploient aucun effort pour réduire les dégâts. Le marécage d’ El Kalâa en est un exemple criant. Allez voir ce fameux complexe commercial au coeur de la rue Bendagha qui se trouve a 10 mètres de la place El Hansali (centre-ville) et qui conduit a des établissements publics très fréquentés.
On va nous rétorquer : «On évoque encore le problème du complexe El Kalâa ?. Entre nous, cela devient ridicule, c’est une question qui résonne dans tous les coins et recoins de la ville sans qu on ait au moins un peu de bon sens et de patriotisme. Ce marécage ne cesse de rendre la vie difficile aux habitants dudit quartier auxquels ni l’autorité provinciale ni les élus n’ont pu ou n’ont pas voulu leur venir en aide ou leur porter assistance malgré les nombreux cris d’alarme déclenchés par le journal “Le Matin” et d’autres quotidiens.
La détérioration de l’environnement et ses conséquences sur la vie des habitants du quartier “Somic”, a cause de ce marécage, interpelle tout le monde et principalement les autorités provinciales, les parlementaires et les conseillers. La responsabilité leur incombe puisqu ils ferment les yeux sur les dégâts causés par ce marécage et leurs répercussions sur la santé des citoyens de ce quartier démuni.
Les autorités provinciales et locales, la délégation du ministère de la Santé et le Conseil municipal considéreraient-ils les habitants du quartier ” Somic” comme des citoyens de seconde zone , alors que leur droits fondamentaux sont bafoués? Le manque de réaction des autorités publiques est pour le moins surprenant. La Constitution marocaine est pourtant claire sur ce sujet. Mais les autorités publiques ne l’entendent pas de cette oreille. Ainsi, la discrimination envers les habitants du quartier ” Somic” illustre la situation de rejet et de délaissement dont sont victimes ces citoyens marocains. Pourquoi cette population est obligée de subir les conséquences morbides qu engendre l’état d’insalubrité de l’air, chargé des miasmes délétères que dégagent les eaux de ce fameux complexe, en stagnation, pendant toute l’année ?
Selon une pétition de plus 130 signataires, qu ils ont adressée aux autorités provinciales et au Conseil municipal et dont ils nous ont fait parvenir une copie, les habitants du quartier “Somic” pataugent depuis des années dans un magma composé d’eaux stagnantes aux odeurs nauséabondes, de rejets de toute nature et subissent le diktat de cet ogre-marécage , sans qu aucune autorité ne réagisse. «”Une Daya”, répandant odeurs nauséabondes et liquides noirâtres, est a l’origine, a soutenu M. Ahmed, de la prolifération des maladies de la peau chez les enfants et pourrait générer des maladies respiratoires.
Les autorités ont été informées. Elles ont même constaté de visu la situation, mais n’ont rien fait». Quant a Mohammed, célibataire endurci, la quarantaine presque achevée, il résume tout le ras-le-bol des habitants de ce quartier: « Ici, les rats paradent jour et nuit, une véritable fantasia , c’est désolant!». Ainsi, les habitants sont-ils donc condamnés le jour comme la nuit a subir les affres des odeurs nauséabondes.
“On n’en peut plus , vocifère Amina. l’odeur de la “Daya” est si forte qu elle nous rend malades. Toutes les nuits, nous sommes quasiment réveillés par les odeurs pestilentielles que dégage ce marécage”. “L odeur est partout , ajoute Ali, un père de famille. Elle imprègne les vêtements, les rideaux et les draps.”
“Les moustiques sont trop nombreux et ne cessent de nous piquer”, explique Leïla, quinze ans, porte-parole d’un groupe d’enfants et qui ajoute, un peu apeurée, que le quartier est infesté de souris et de cafards. Selon les spécialistes de la santé, les eaux stagnantes de ce soi-disant complexe commercial El Kalâa pourraient devenir un vivier mortel de maladies diarrhéiques, d’infections cutanées et autres menaces telles que le paludisme, la dengue ou la leptospirose.
L’abandon du projet du complexe commercial El Kalâa, qui est en ruine depuis plus de 25 ans, constitue donc un véritable calvaire pour les citoyens. Ils se trouvent dans une situation lamentable et critique.
Il est incompréhensible que les coupables, qui ont profité et gaspillé les deniers publics réservés a ce projet soient toujours assurés de l’impunité. Pourquoi donc la justice a-t-elle rangé le dossier de cette affaire dans les tiroirs ?
Arrêt des travaux
Le complexe commercial El Kalâa, dont les travaux ont été entamé en 1992, devait abriter 166 magasins, 2 cafés et 8 bureaux, en plus d’un parking en sous-sol, pour un montant global de l’ordre de 50.000.000 DH. Mais tout a été arrêté sous prétexte que l’entreprise a fait faillite du fait que les études géotechniques pour détecter la proximité de la nappe phréatique n’avaient pas été effectuées, tandis que la municipalité incrimine l’architecte maître d’ouvrage qui, lui aussi, met en cause le Conseil municipal de cette époque.
De ce fait, les habitants du quartier “Somic” souffre d’une catastrophe écologique irrémédiable a cause du laxisme des autorités qui ne prennent aucune disposition pour freiner la dégradation environnementale accélérée causée par ce marécage-ogre .
La situation est donc catastrophique! Les habitants souffrent de tous les risques des maladies des eaux stagnantes telles que la bilharziose, le choléra et la dysenterie.
Abdelmajid Nejdi
Le Matin