Dernièrement une jeune femme prend un petit taxi Avenue Ibn Badis pour se rendre a son travail prés de la RADEEJ. Une fois au niveau de Acima, le taxi s’arrête devant un jeune homme qui n’a fait aucun geste pour cela, mais qui semblait de toute évidence attendre tranquillement quelqu un. Arrivé au feu rouge, le chauffeur du taxi, au lieu de tourner a droite vers la Radeej vira a gauche direction CPR. La jeune femme a eu juste le temps de rappeler au chauffeur qu elle était la avant le monsieur et que de ce fait c’est elle qui devait être déposée la première, avant que le « monsieur » qui s’était assis derrière ne met son grand couteau de boucher sur sa gorge lui ordonnant de rester tranquille, si elle veut continuer a vivre.
La jeune femme qui ne portait ce jour la, ni sac a main, ni portable, ni autre objet de valeur, a tout de suite compris que les deux voyous voulaient abuser d’elle.
Le taxi passa alors devant les villas de l’OCP a vive allure pour regagner la route nationale de Safi et de la partir vers Sidi Bouzid. Arrivé au niveau du café Lina Moon, la jeune femme remarqua du monde et un agent de la circulation. Elle comprit que c’était pour elle, l’ultime chance a ne pas rater. Et d’un cri strident, de ceux qui vous glacent le sang dans les veines et qui n’avait d’égal que son désespoir et la tragédie qui semblait l’attendre, elle cria « atkou arrouh »
Tout sembla se figer sur place après ce cri d’une telle puissance . Même « le chauffeur du taxi » surpris a son tour par ce cri ressemblant a celui d’un animal blessé marqua un temps d’arrêt, un temps d’hésitation. La jeune femme n’en demandait pas plus pour ouvrir la portière et sauter sur l’asphalte. Ceux qui ont assisté a la scène avouent qu ils se croyaient en plein tournage d’un film Hollywoodien.
L’effet de surprise passé, tout le monde accourut pour venir en aide a la femme, ce qui est tout en leur honneur. Malheureusement personne n’a eu le réflexe de relever le numéro du taxi. Ce dernier fonça a très grande vitesse, droit devant lui, direction Pfizer route côtière de Sidi Bouzid. Il tourna a gauche au niveau de Moujahid El Ayachi pour disparaître a jamais dans la nature.
L’agent de circulation alerta tout de suite la Centrale. Le pauvre mari de la jeune femme aussi choqué par la nouvelle que sa femme a été aussi prévenu dans un temps record pour venir réconforter sa femme qui tremblait comme une feuille et semblait dans un état critique.
Jusqu au moment ou nous mettons sous presse, la jeune femme est encore« bloquée » a chaque fois que la police la contacte pour lui demander des précisions sur les deux voyous. Son psychique refuse catégoriquement de revenir en arrière pour revivre un tel calvaire qu elle ne soupçonnait guerrePour elle c’est comme si cette histoire est arrivée a une autre personne et qu elle doit être oubliée au plus vite
Quand aux citoyens outrés par cette histoire invraisemblable, ils ne cessent de répéter que l’incident est loin d’être l’apanage de quelques brebis galeuses. Et ils font allusion a la touriste Norvégienne violée l’année dernière par le chauffeur d’un grand taxi. Tous les journaux n’arrêtent pas de relater des histoires pareilles, arrivées dans les quatre coins du Royaume.
La cause, d’après certains, incombe en premier lieu a ces permis dits « de confiance » qui se transforment de temps a autre en une nasse orientée vers d’honnêtes citoyennes et que chaque commun des mortels peut décrocher non pas grâce au mérite, mais « grâce » aux agissements de certains énergumènes qui peuplent nos administrations et dont les magouilles sont un secret de polichinelle pour les citoyens.
Mais on attendant des jours meilleurs, ne dit on pas qu un homme prévenu en vaut deux ?
Abdellah HANBALI
AHDATE DOUKKALIA