LE pont de Boulaouane, reliant El Jadida et Settat, menace de s’effondrer. «Désormais, il est interdit aux camions dépassant un certain tonnage», avait annoncé Karim Ghallab, ministre de l’Equipement et des Transports lors d’une précédente visite dans la région.
Selon des études réalisées par le même ministère, le renforcement de ce pont nécessitera des investissements de l’ordre de 28 millions de DH(cf. www.leconomiste.com).
La reconstruction a été décrétée d’urgence. Pourtant, l’intervention des pouvoirs publics pour prévenir l’irréparable tarde a se concrétiser. Le pont, situé a quelque 80 km au sud d’El Jadida, via Had Frej, date du temps du protectorat.
Par la suite, de petits travaux de consolidation ont été effectués pour supporter des véhicules légers. Le pont, au-dessus de la rivière Oum Er-Rabia, ne permet le passage que d’un seul véhicule. Et même une bicyclette, arrivant par la voie opposée, devra s’arrêter avant d’emprunter le passage étroit du pont.
Durant les années 50, le trafic routier était réduit et les véhicules étaient plutôt légers. Le pont de Boulaouane, situé a la limite de la province de Settat, est très utilisé par les ruraux qui l’empruntent au moyen de leurs petites montures ou a bord de leurs carrioles.
Un panneau a l’entrée du pont affiche, en vain, l’interdiction de passage aux poids lourds dépassant les 12 tonnes. Actuellement, la route entre El Jadida et Settat connaît un trafic intense. Les autocars, les camions de différents tonnages, sans compter les voitures légères, passent de manière continue par le pont.
«On ne se sent pas en sécurité quand on le traverse», souligne un automobiliste originaire de Settat. Et d’ajouter «que c’est presque aussi risqué qu un exercice de funanbulisme». De fait, des autocars et des camions transportant voyageurs, sable, bois et acier, qui empruntent chaque jour cette voie, fragilisent encore plus le pont de Boulaouane.
Autre problème, la plupart des camions sont en surcharge. Un camion qui ne doit pas dépasser huit tonnes de chargement arrive allègrement avec 24 tonnes sur le pont.
Le conducteur d’un petit camion de 7,6 tonnes avoue, officieusement, transporter 15,8 tonnes de bois. Et visiblement, les camionneurs empruntent le pont de Boulaouane pour éviter les barrages des gendarmes. En cas de contrôle, ils savent malgré tout trouver des «solutions accommodantes» pour continuer leur route.
Pourtant, la région est touristique et offre des vues panoramiques qui donnent envie de s’arrêter pour contempler le paysage. d’ailleurs, de nombreux touristes nationaux et étrangers prennent le temps de s’arrêter sous le pont au bord de la rivière pour pique-niquer et se reposer.
M.R.
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