En marge du débat organise par l’Union des Ecrivains du Maroc (section d’El Jadida), dans le cadre de la de la «Vème Rencontre de la Mémoire d’El Jadida» sous le thème: Le Mouvement Plastique dans la Province d’El Jadida… Réalité et Perspectives, (qui fera l’objet de notre prochaine couverture); Nous avons rencontré, le fils aimant et attache a sa montagne de naissance Chefchaouen; Il s’agit, en l’occurrence du numéro un de la vulnérable maison nationale des hommes de la lettre : Abdelhamid Akkar. l’auteur de « La colline du papier », ssi Ali Tazlikad, le décrivait ainsi : « Personnage délicat, bourré de bonne manière et de savoir vivre, convivial, doté de mémoire d’éléphant, travailleur, lève tôt, couche tard, serein, s»r de lui, armé d’une quiétude immense et une plénitude qui lui est propre ».
Akkar, manipulait (lors de notre rencontre et durant son allocution) le langage et les lettres, qui lui obéissaient, avec une voix énergique, mais sans heurts, forte mais sans raclements, régulière mais si expressive, rythmant une parole fraiche et spontanée, dont la tonalité et les airs de déploiement dénotent, d’une conviction, et d’une passion sans égale.
écoutons-le, au micro de notre correspondante, Lebbat Karima :
Eljadida.ma : Professeur Abdelhamid Akkar, en votre qualité d’acteur au sein de l’univers culturel, et en tant que responsable d’une institution de grande envergure, dont les missions sont nobles et d’actualité, nous vous demandons de bien vouloir répondre a la question suivante : Est-ce que La Culture a toujours un rôle dans la vie quotidienne ?
Pr Abdelhamid Akkar : Il est certes nécessaire et primordial de reconnaitre, le rôle important de la culture, et ce, pour des raisons multiples. La première : la culture est l’origine, la source, la locomotive, qui véhicule l’ensemble des secteurs et des priorités. La culture favorise la communication, en raison du développement qu a connu l’humanité (qualitatif et quantitatif). Elle permet a l’Homme instruit, au sens large du terme, d’avoir la force et le courage de faire face aux problèmes qui l’affrontent, en tant qu individu, avec sa famille ou au sein de sa société. La deuxième raison : la culture est nécessaire a la vie, puisqu elle enrichit l’âme, embellit l’esprit, et élargit les connaissances de l’Homme. Ces trois caractéristiques (et non des moindres) se trouvent dans l’essence de l’Homme, et mènent vers le bon sens, et vers l’essentiel, et quand la société est (ou serait) composée dans sa globalité, d’individus, ayant un minimum vital et obligatoire, de cette culture, cela donnerait lieu, a la naissance et a l’émergence, d’une société plus proche de la communication, de la solidarité, de la bonne entente et espérerait, a un aboutissement, a des fins meilleurs !
La culture est la mémoire de l’avenir, elle est le miroir du présent et la réserve du passé. La culture, en tant que création, a l’origine, création d’individu, homme ou femme, et sous n’importe quelle forme artistique, une fois diffusée ou distribuée, devient propriété de la société. Par le biais de la culture, nous préservons la mémoire collective et par la culture nous préservons l’identité collective, et par la culture nous développons cette identité. La nécessité, donc, de la culture est évidente puisqu elle est a la base, la solution de plusieurs problèmes. Prenons un seul exemple : Celui de la question relative au dossier du Sahara marocain. Si on néglige (ou on omet) les spécificités culturelles de nos régions, de nos compatriotes sahraouis, de l’Homme sahraoui, si on sous-estime le patrimoine civilisationnel, dans notre approche gestionnaire de ce dossier, cela aboutirait a, une perte d’énergies et possibilités d’intégration de sahraouis dans le tissu culturel marocain, dont ils font partis intégrante. La prise en compte de ses spécificités, est un mécanisme, et c’est aussi un canal nécessaire, pour la réalisation, la concrétisation, d’une intégration facultative, volontairement voulue.
Eljadida.ma : Professeur Akkar, en votre qualité de critique, nous voulons connaitre votre avis, ou bien votre vision, quant a l’art plastique au Maroc, en général, et a El Jadida en particulier ?
Pr Abdelhamid Akkar : Je ne suis pas spécialiste dans la critique de l’art plastique. Et je suis, comme certains de mes confrères littéraires, amateur, des œuvres artistiques picturales, et ma passion, reste loin du professionnalisme et de la spécialisation. Mais, a travers le suivi, et l’accompagnement de plusieurs artistes plasticiens (auxquels je rends un grand hommage), il m a été donné de constater que ce mouvement connait une avancée perceptible, eu égard de ce qu il était dans les années précédentes. La créativité artistique en général et plastique en particulier, est reconnue par la société. Et on a enregistre, un engouement de la part du public, envers les expositions, les vernissages de plasticiens, nationaux et étrangers. d’autre part, le cercle d’amateurs de tableaux et d’œuvres plastiques, connait un développement croissant. Ce qui favorise l’intégration de l’art plastique dans le marché et promouvrait une industrie culturelle. De même que le cercle des institutions, intéressées par l’acquisition des œuvres d’artistes plasticiens, s’est élargit, lui aussi a son tour.
La conjugaison des efforts de ces deux composantes, est un signe révélateur et indicateur, d’une intégration des arts plastiques, dans le cadre général, de la culture nationale. d’autant plus, nous constatons que plusieurs établissements de l’enseignement secondaire, ont intégré l’apprentissage et l’enseignement des arts plastiques, dans leurs programmes scolaires. Et ce afin d’offrir une ou plusieurs opportunité(s), aux élèves, a leur éveil artistique, et les familiariser au dessin, aux couleurs, a la peinture, en tant qu outils de communication, et moyen de traduire leurs expressions, comme la parole, le conte ou la poésie.
L’art plastique aujourd hui, a enregistré, une accumulation quantitative et qualitative importante. Et le tableau plastique, au Maroc, actuellement, est devenu un facteur essentiel dans le paysage culturel. On ne peut pas cerner le champ culturel, dans sa globalité, sans prendre en considération l’art plastique. Ce dernier est le facteur fondamental pour toute tentative de « lecture » de la mémoire, du développement enregistre par rapport a la couleur, au pinceau, aux produits utilisés dans l’art plastique. Un tel constat, laisse apparaitre, l’évolution positive, que vivent les arts plastiques, a l’instar des autres formes et expressions artistiques.
Eljadida.ma : Et l’art plastique a El Jadida ?
Pr Abdelhamid Akkar : Personnellement, il m est difficile de me prononcer, avec un langage précis et exhaustif, surtout, en présence de noms de grande taille, tel que la regrettée Chaaibia Talal, Bouchaib Habouli, Abdelkrim Elazhar, Habib Lemssefer et d’autres noms, ayant marqué et continuent a marquer, l’expérience spécifique de « l’art plastique jdidi ». Je vous ai déclaré, en fait, que je ne suis ni spécialiste ou spécialisé des arts plastiques, et je me contente de reconnaitre avec une grande estime, que l’espace d’El Jadida, Ville et Province, est un espace riche en possibilités, et en potentialités, et nos artistes plasticiens, en sont témoins. Et je pense qu une bibliographie est en cours de finalisation, et qui leurs serait consacrée, pourrait être éditée, prochainement. Elle donnera une image, réelle, et honorable de l’art plastique de la région.
En général, l’univers d’El Jadida et de sa Région, renferme une dynamique plastique spécifique, originelle et originale, a l’horizon, non régionale en elle-même, mais régionale en tant que produits utilisés et exploités. c’est ce qu on trouve dans les dessins, la peinture, des tableaux inspirés, dans l’imaginaire, et dans la mémoire. Et je pense que l’ensemble des interventions présentées durant la première séance de cette journée, ont été axée sur ces aspects, et ont mis en exergue la plus-value réalisée, et que réalisent (et réaliserons) les artistes plasticiens d’El Jadida.
Eljadida.ma : Professeur Akkar, vous avez cité, l’intégration des arts plastiques dans les programmes scolaires secondaires de certains établissements. Voulez-vous nous donner votre avis relatif au constat, et votre position réciproque ?
Abdelhamid Akkar : Il est difficile de parler d’un constat aujourd hui. Car l’action pédagogique, dont l’enseignement fait partie intégrante, ne peut donner de résultats, tout de suite ! Le fruit est l’aboutissement d’un long processus. Et il faut attendre les années a venir, et la génération prochaine, pour pouvoir parler de valorisation, d’estimation et bien sur de constat. Mais, a mon avis, l’important, l’essentiel aujourd hui, est de réussir l’enjeu majeur, de la généralisation de cette expérience au sein de l’école publique.
Le président de l’Union des écrivains du Maroc, a tenu de nous faire part, après avoir terminé cet interview de certains propos dont nous citerons ce qui suit : « l’une des principales tâches qui s’imposent a tous les acteurs, quelle que soit leur position dans la société, a l’heure actuelle est celle de promouvoir la culture de la différence et de ses divers modes de gestion ».
Nous reconnaissons dans cette position et a travers les écrits, les déclarations du Pr Abdelhamid Akkar, que celui-ci, a fait preuve, d’un courage intellectuel et d’une vision, qui répondent a la question récurrente du rôle de l’intellectuel dans la cité… Et nous espérons que son appel relatif a la généralisation de la vulgarisation des arts plastiques au sein des établissements scolaires, puisse avoir, une autre forme de sa concrétisation, dans notre Doukkala, et ce par :
-L implication de l’ensemble des acteurs et intervenants, dont les artistes plasticiens, dans une action, de grande envergure, visant la mise en valeur du patrimoine plastique de la région.
-La création d’une école des beaux arts (et pourquoi pas d’un village d’artistes) devant être un carrefour et lieu de rayonnement de l’art plastique, et de la région.
-L animation de chantiers permanents (comprenant : peinture, art plastique, gravure, sculpture, calligraphie, photographie, et toute autre forme d’expression picturale) et ce, en concertation et avec le soutien de l’ensemble des intervenants dont les artistes plasticiens reconnus.
-L ouverture de tous les lieux publiques et privés (administrations, établissements, cabinets, gares, restaurants et cafés etc…) Aux expositions des artistes, ou par l’acquisition des œuvres d’art.
M. Benazzouz
Eljadida.com