Le passage du professeur René Teboul, a El Jadida (Maroc) dans une contribution remarquablement louable au programme de formation, initié par l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG) d’El Jadida, a été inscrit en or dans le registre des activités du dit établissement.
Après avoir termine sa dernière communication/débat, ayant porté sur la crise économique mondiale actuelle, notre professeur a cherché un moment de repos, ou bien de répit, pour pouvoir déguster un café, loin de l’enceinte universitaire et de l’atmosphère estudiantine, en compagnie de professeurs (2) dont son élève, Dr Khadija Mahjoubi. Nous l’avons suivi, discrètement, et sans dérangement, avec la complicité, voulue de l’aimable Dr. K. Mahjoubi. Une interview, la présente, fut le fruit d’une telle poursuite. Nous vous la présentons dans son intégralité.
Eljadida.ma : Quelle approche donnez-vous a la répercussion de la crise actuelle sur l’avenir de l’Union Pour la méditerranée ?
Pr Teboul : A mon avis, il n’y a pas d’argent pour l’instant, et la crise ne fait qu aggrave cette donne. En je trouve que les objectifs de cette Union sont incertains et non définis, ni dans le temps ni dans l’espace. Et il y a aussi les divergences (sous leurs formes multiples) existantes entre les composantes de cette union, La Lybie ne veut pas de la présence israélienne. l’état juif, lui ne reconnait pas la crédibilité, et aussi la représentativité de la Ligue Arabe. De son côté, la France, initiateur de cette Union (chère a notre Président!) et en quelque sorte en désaccord avec l’Allemagne (qui considère l’UPM, comme une tentative de renforcement de la position française au sein de l’Europe). l’Angleterre aussi s’interroge sur son rôle dans les perspectives de la dite Union !
Ce constat, dont l’économie est primordiale, laisse planer, d’un côté le doute quant a l’avenir de l’UPM, et de l’autre la crainte relative aux répercussions de la crise, dont la récession sur la concrétisation et la réalisation de la dite Union.
Eljadida.ma : La crise financière mènera-t-elle le capitalisme, et aussi la mondialisation, vers une prise de conscience en faveur d’une redistribution de la fortune et un avenir meilleur pour les pauvres ?
Pr Teboul : Une redistribution est certaine, vu les conséquences désastreuses que subit la majorité. Mais aussi une diminution de champs de manœuvre de la mondialisation ! Ca va dépendre des choix des pays, de leurs priorités et de l’environnement où ils sont et d’où ils sont issus. Il y aurait deux peines : Une diminution des inégalités des revenus, parce que les gens les plus riches vont perdre presque les deux tiers de leurs fortunes. Après, ca va dépendre de la politique qui est suivie, si la politique est nationale, il y aura une nécessité de redistribution. c’est-a-dire, une volonté de refaire l’économie, en commençant par valoriser les salaires, et pour ramener une demande a la consommation, et soulager la baisse du pouvoir d’achat Et si la politique est autrement, les conséquences le seront aussi !
Eljadida.ma : Vous avez déclaré que la mondialisation a justifié la défiscalisation totale et que nous vivons la fin de la mondialisation. n’est-ce pas la, un début d’une fiscalisation et une nouvelle phase de la distribution des richesses ?
Pr Teboul : Si on prend le cas des USA, les économistes, qui soutiennent Obama, qui sera probablement élu demain, ont opté pour le choix d’une fiscalisation « redisributive », c’est-a-dire une fiscalisation qui, non seulement pénalise les pauvres, mais taxe les plus riches, et qui favorisera le financement de la sécurité sociale, par le moyen des allocations familiales au chômage et une bonne redistribution des revenus en faveur des plus démunis. Mais n’a-t-on désigné le candidat Obama, comme : socialiste ou communiste, par ses ennemis ? On va voir les décisions que va prendre la nouvelle administration américaine !
Eljadida.ma : Somme-nous en phase d’un début de la renaissance de l’Etat Providence ?
Pr Teboul : Je pense que c’est presque une évidence ! Dans l’économie américaine, il y a, avec la nationalisation partielle de certaines banques et de crédit, les signes précurseurs d’une telle tendance. Ainsi de nombreux économistes américains appellent a la reconstruction de l’Etat Providence aux USA. Un état qui prête l’argent a une partie des pauvres. On verra bien, mais on n’est pas prophète, bien sur, et je pense qu on a détruit l’Etat Providence, mais il faut la reconstruire. Les dégâts sociaux sont considérables, et l’exemple des taux élevés de chômage et des sans abris, est la réalité choquante.
Sur ce ton, analytique et critique, mais aussi optimiste, nous nous sommes éclipse, après avoir chaleureusement remercie, notre professeur, qui nous a ouvert une fenêtre, des fenêtres donnant sur cet espace immense de savoir. Avant de le quitter, Professeur Teboul a tenu, a nous prodigue, sans, nous orienter, certains ouvrages dont :
« l’Amérique que nous voulons » du prix Nobel : Paul Krüger
« Mythe et paradoxe de l’histoire économique » de Paul Baruch
« Quand le capitalisme perd la tête » de Joseph Stieglitz
De notre côté, nous ajoutons a cette « tribologie », non exhaustive, les œuvres suivantes :
« Intégration économique du bassin méditerranéen ». Parue chez l’Harmattan
« Culture et loisirs dans la société du temps libre » Aux Editions l’Aube
Ces deux derniers ouvrages sont écrits par notre enseignant de la sociologie des loisirs, qui n’est autre que le Professeur René Teboul ! Lequel, dans son second livre signale en haut, considère que, la crise économique et la marchandisation de la culture sont, autant de risques majeurs qui entravent l’épanouissement d’une réelle société des loisirs.
BDE encgistes a vos loisirs !
Karima Lebbat / M. Benazzouz
Eljadida.com