Le rêve côté cours côté jardin

En passant devant ta grande silhouette chaque jour et chaque matin, j ai l’habitude de me mettre tout prés de ton guichet, en imaginant une file de spectateurs qui se rangent respectueusement en ordre chacun d’entre eux attend son tour, je fais la queue parmi eux pour prendre mon billet, je rêve.. je le sais.. Mais je n’ai que ça pour te rendre hommage et me donner raison.

Je rêve que tes portes grandes ouvertes du Lundi au Dimanche, et que ton programme fonctionne sans échec. Je rêve de ces interminables spectacles qui se jouent au sein de ton établissement sur ta scène, sous tes lumières, et ton acoustique. Je rêve de ces comédies professionnelles, de ces farces, de ces tragédies, de ces drames, de ces opéras, de ces ballets, de ces shows et je n’ai que rêver de ça.

Je rêve de ces artistes qui travaillent jour et nuit pour vivre convenablement, ceux qui se tuent dans leurs labours pour fasciner, charmer et faire revivre tous les genres de public dans la joie, la gaieté et l’émerveillement.

Dans mon rêve la, je vois que tes lumières ne s’éteignent jamais, je vois des grandes affiches, et des banderoles qui ornent ta façade, je vois un petit café ouvert a tes côtés pour occuper la population des artistes et leurs amis et fidèles, je vois un artiste peintre qui expose les portraits des gens qui sont passé par la, je vois un marchand de fleurs joyeux accueillant les visiteurs des lieux avec un sourire d’enfant, je vois un petit cireur de chaussures qui exerce des acrobaties sur sa boite, en chantant des hymnes connus, je vois un marchand de pop corn et de pipettes qui jongle avec ses cornets en dansant des claquettes, je vois des lanceurs de feu, des clowns, des illusionnistes, des magiciens, des musiciens, des acrobates, des danseurs, je vois que la vie s’active au tour de toi , a ce moment la, je réalise alors que tu rend a la ville son ambition, son animation et sa joie, que tu éclaircisse les esprits sombres avec ton rayonnement culturel et artistique , que tu sèmes le verbe et que tu cultives la poésie, que tu enseignes aux jdidis la science de vivre convenablement et correctement comme leurs aïeuls.

Reviens donc, s’il te plait, redeviens ce que tu était, révoltes toi contre les esprits maléfiques qui te hantent, et qui ne veulent pas ta promotion et ton développement, chasses les démons et les bourreaux de ton cercle, ne te laisses pas faire oublier et négliger, j ai honte de te voir comme un spectre, un éventail ou un totem sur lequel les gens ont l’habitude de coller leurs amulettes. J attend et je suis patient d’attendre toujours que tu réagisses, que tu sois libre oh mon grand théâtre municipale d’el Jadida bien aimé.

BOUASRIA ABDERRAHIM – 21/07/2007

Auteur/autrice