Ceux qui se réjouissaient de l’ouverture de l’autoroute Casablanca-El Jadida déchantent. Après plusieurs mois de mise en service, les usagers qui la prennent régulièrement l’évitent aujourd hui et préfèrent faire le trajet par la route nationale, jugée moins dangereuse. Et pourtant, c’est le contraire qui devrait se produire.
En effet, les accidents sur l’axe autoroutier ne se comptent plus. Si certains sont bénins, d’autres le sont moins. Non pas que les automobilistes ne respectent pas le code de la route mais a cause de bouts de ferraille qui jonchent la chaussée. Des bouts de ferraille qui tombent des camions et provoquent notamment des crevaisons. Et a 120 km/heure, les dégâts peuvent être très graves.
De fait, des dizaines de camions et de semi-remorques transportent chaque jour de la ferraille vers l’aciérie Sonasid a Jorf Lasfar. Semant au passage des débris en fer parfois mortels. d’ailleurs, les incidents ne se comptent plus et les véhicules de secours sont souvent sollicités.
Malgré les plaintes et les réclamations auprès de la Gendarmerie royale et les Autoroute du Maroc (ADM), personne ne fait rien. En fait, chacun se rejette la responsabilité sur l’autre. Même la Sonasid demande ce qu elle peut y faire. Selon des sources proches du dossier les ADM auraient multiplié les protestations auprès de l’aciérie. Mais cette dernière ne veut pas endosser cette responsabilité. Pour l’entreprise, les transporteurs de la ferraille relèvent du privé.
De son côté, la Gendarmerie sévit, sans grande conviction, en interdisant l’accès de l’autoroute a l’entrée de Casablanca aux camionneurs transportant de la ferraille. Mais ces derniers contournent les contrôles, situés au niveau des péages, et empruntent l’axe rapide a partir de Had Soualem, Bir Jdid, Tnine Chtouka ou Azemmour.
A cause de la pression, les ferrailleurs commencent a recouvrir leur cargaison dangereuse par une bâche. Une protection de fortune qui ne règle aucunement le problème. En attendant, il est conseillé d’emprunter la route côtière même si cette dernière est en mauvais état. En plus du problème de jets de pierre sur les véhicules depuis les ponts de l’autoroute, les débris de ferraille deviennent une autre source de danger de jour comme de nuit.
Sourde oreille
Toutes les plaintes déposées auprès des responsables des Autoroutes du Maroc (ADM) restent lettre morte. On fait la sourde oreille a un danger réel qui menace a la fois la vie des automobilistes mais aussi la rentabilité de l’axe Casablanca-El Jadida. A l’heure où nous mettons sous presse, la direction d’ADM n’a pas donné suite a nos appels téléphoniques.
Mohamed Ramdani
L’Economiste