Cette rencontre s’est tenue dernièrement dans l’un des hôtels de Casablanca. Un rendez-vous que le Comité Provisoire de la Fédération Royale Marocaine de Volley-ball et les responsables des clubs marocains se sont fixés pour échanger des informations et d’essayer de faire ensemble une estimation du travail accompli depuis le début de la saison.
En effet, cela fait des mois que certaines équipes tiraient a boulets rouges sur ce Comité Provisoire, qualifiant ses prises de décisions d’inadaptées pour une bonne gestion de ce sport.
Mais confiant en lui et en ses capacités, ce dernier est resté inébranlable. Il a sagement attendu que le championnat atteigne la phase des Play-off pour organiser cette rencontre. Un moment que les mordus de notre Volley-ball ont attendu avec impatience.
Vers 10h30 min et sitôt la parole donnée aux responsables des clubs, l’assistance a vite réalisé que ce sont les mêmes doléances et la même rengaine qui reviennent comme lors des précédentes rencontre. Rien ne semble avoir changé. Les têtes changent, mais les problèmes semblent toujours les mêmes, a savoir le manque d’argent et tout ce qui en découle, comme difficultés pour payer les arbitres, les licences, la prise en charge des déplacements, les primes de matches
Pire encore, le volley-ball ne se pratique pas qu a Casablanca, Rabat, Fès ou El Jadida. Il est aussi pratiqué par des équipes, appelées chaque week-end a effectuer des déplacements de plus de 1000 Kms pour jouer leurs matches : cas de Figuig dont la plus proche ville pour jouer un match est Fès (1300 km aller-retour), Oujda, Errachidia
Le Président de la Ligue de l’Oriental a dit avec un brin d’humour : « Je suis venu d’Oujda pour crier la misère de notre ligue et les difficultés qu on rencontre pour gérer une situation de plus en plus intenable. Mais, je me suis rendu compte en écoutant les “larmoiements” des autres, que ce sont tous les clubs nationaux qui en pâtissent, alors je ferai mieux de me taire et laisser parler plus misérables que moi »
Précisons a titre informatif que le budget alloué en 2011 a notre Fédération, était de 290 millions de centimes, auxquels se sont ajoutés 70 millions de centimes pour couvrir, déplacements et besoins de nos équipes nationales.
A la lumière de ces sommes, certains n’ont pas hésité a faire savoir que le déclin du volleyball est une conséquence directe du manque d’une réelle volonté politique.
Mme Touria Aârab a déclaré : « je suis présidente du club du WAC, et contrairement a ce que certains pensent, le WAC et sa relative aisance ne concerne que le foot. Notre club de volley souffre comme tout le monde. c’est pour cela que je suis outrée par ces grandes manifestations sportives qu on organise, sans qu il y ait la moindre vision future ou d’une quelconque retombée positive. On dilapide inutilement un argent si rare et si précieux, pendant que nos clubs agonisent. Quelque chose ne tourne pas rond. Certains sont aux antipodes de la réalité du terrain Tout citoyen a le droit de pratiquer son sport favori. Anous de faire en sorte de lui donner les moyens.»
Vers 16 heures, M Kamal El Hajhouj président du comité provisoire a mis un terme a cette rencontre en commençant par citer ces paroles de feu Hassan II, « Agissons d’abord, rectifions ensuite s’il y a lieu, mais ne restons jamais inactifs a la recherche du parfait ». Certes, des problèmes existent, reconnait le président, et personne ne le nie. Mais pour trouver les remèdes adéquats, ce sont toutes les composantes du volley-ball qui doivent s’y atteler. Le Comité Provisoire a réussi dans la tâche qui lui a été confiée en début de saison:
– l’assainissement de la situation financière.
– La gestion courante de la Fédération.
– Veiller sur une bonne organisation et un bon déroulement des différentes compétitions nationales et internationales.
– La préparation d’un nouveau statut de la Fédération du Volley-ball.
Quand au bureau fédéral qui prendra la relève, il n’aura absolument pas la tâche aisée, continua M El Hajhouj. Il faudra qu il soit dynamique. Capable de redorer le blason de notre volley-ball et d’honorer le contrat-programme dont il sera tenu vis a vis du ministère de tutelle.
Au final, l’impression générale qui prédominait après cette rencontre est un arrière go»t d’inachevé, voire de langage de sourds. Car la volonté, d’après certains, est une chose et les moyens mis a la disposition des clubs pour réussir dans leurs missions, en sont une autre. Il y a une focalisation presque totale et absolue sur le football et une marginalisation consciente ou inconsciente de presque la totalité des autres sports, dont notamment le volley.
On inonde d’argent un sport au détriment d’autres disciplines. Or si la sécheresse est une catastrophe, l’inondation en est une autre. Et le rôle de notre Ministère des Sports n’est-il pas justement de veiller a une gestion équitable et a la quête d’un juste milieu, a même de nous parer des mauvais aléas ?
Abdellah HANBALI
Eljadida.com