Louange a Allah ; que les éloges et la paix soient sur notre Maître, notre Prophète et bien-aimé le Messager d’Allah Sidna Mohammed.
Bonjour tout le monde !
Après avoir relaté fidèlement les problèmes toujours non réglés, des anciens retraité du secteur privé, me voici maintenant dans la ferme obligation d’exhumer un autre genre de problème tombé certes en désuétude; c’est celui de nos valeureux anciens Combattants Marocains, dont nombreux parmi eux sont décédés ou actuellement octogénaires pour ceux qui sont encore en vie, qui ont du attendre 60 ans pour voir enfin leur problème de pension réglé en 2006, par une France qui n’était pas du tout reconnaissante a leur égard douze lustres durant.
La seconde guerre mondiale a eu lieu, entre 1939 et 1945, opposant la très puissante Armée Allemande a l’époque, aux Armées alliées conduites par les USA ( le Gendarme du monde dont l’économie est tributaire des guerres qu ils provoquent eux-mêmes loin de leur propre pays) en Europe occidentale, en Europe de l’Est, en Afrique du Nord où l’Armée Allemande puissante et très mobile, était commandée de 1941 a 1943 par un brillant Maréchal répondant au nom d’Erwin Rommel, surnommé aussi bien par ses compatriotes que par ses adversaires « le Renard du désert ».
Le Maroc a cette époque était sous protectorat Français pour ne pas dire sous totale occupation et domination de la France. d’après des historiens Français hésitant même jusqu a divulguer le nombre exact des engagés et celui des pertes humaines côté Marocain, plus de 100.000 jeunes Marocains soi-disant volontaires (il y avait parmi eux des Mazaganais), d’âge variant entre 15 et 25 ans, se sont inscrits de gré ou probablement de force, pour aller combattre auprès des soldats Français, la plus puissante et la plus redoutable Armée Allemande du moment, qui était au zénith de sa puissance militaire .
La majeure partie des engagés était d’origine rurale, notamment du Moyen et Haut Atlas, dont l’âge moyen était de 16 ans. Ces adolescents dont les ancêtres étaient réputés de valeureux guerriers, vont former au sein de l’Armée Française, ce qu on a appelé les “Goumiers” dont la bravoure aux combats et l’obéissance aux ordres se passent de tout commentaire.
La plupart des recrues étaient totalement enthousiastes et déterminés a vouloir réaliser leur rêve, qui consistait a découvrir a tout prix, la France, qui va et qui doit après leur engagement, leur assurer nourriture, habit, logement, émolument décent, sachant pertinemment qu ils étaient tous indubitablement candidats a une mort certaine.
« Celui qui ne risque rien n’a rien »
Après avoir vécu l’humiliation de la défaite de 1940 en Italie, les Combattants Marocains ont savouré le go»t de la victoire entre 1943 et 1945, dans des batailles acharnées qui les avaient opposées a l’Armée Allemande en pleine déconfiture en cette période dans diverses contrées européennes.
Ces batailles qui se sont soldées par une hecatombe indescriptible, causant la mort de plusieurs millions de vies humaines toutes nationalités confondues, se sont déroulées en Tunisie, en Italie, en France, en Belgique, en Pologne, en Allemagne, en Autriche,etc
En 2005, on dénombre presque 20.000 anciens Combattants Marocains vétérans de la seconde guerre Mondiale et de la guerre d’Indochine (1946-1954).
Selon les statistiques de l’année 2.000, émanant du Ministère de la Défense Française, diffusées par son antenne de Casablanca, on constate qu a cette époque l’âge des anciens Combattants Marocains encore en vie (nombre inconnu ?), varie entre 75 et 90 ans, et que bon nombre parmi eux ont traversé et traversent encore des moments extrêmement difficiles en raison fondamentalement de leur modique pension, de l’absence totale d’une couverture médicale ; ils avaient tous le sentiment d’être lésés, abandonniques, voire même trahis par une France qu ils ont défendue le plus vaillamment du monde, comparativement a leurs camarades d’arme Français vivant dans leur propre pays et bénéficiant d’un traitement privilégié, ou ceux parmi eux qui ont préféré passer le restant de leur vie au Maroc, jouissant ainsi d’une belle et agréable vie la où ils se trouvent grâce aux divers avantages qui leur sont offerts par leur Ministère de la Défense Française.
Toujours selon les mêmes sources d’information, le nombre d’anciens Combattants Marocains amputés d’un ou de plusieurs membres, frôlait le millier en l’an 2.000.
Depuis leur retour au Pays, les anciens Combattants Marocains, ont toujours mené une vie de galère, n’ont cessé de frapper a toutes les portes pour faire entendre, a qui veut l’entendre, la voix de la raison a chaque Gouvernement Français qui avait moralement et historiquement le devoir et l’obligation de satisfaire sans tergiversation les revendications bien fondées de nos compatriotes, qui ont sacrifié leur vie pour défendre stoïquement un pays qui n’était pas le leur.
Personne aujourd hui n’ignore que « Liberté, Egalité, Fraternité » est la devise de la République Française. En l’occurrence, on constate du coup que la France que certains de nos Combattants Marocains accusent d’amoralité, a bien failli a l’application du deuxième impératif « Egalité » de la devise de la République. Le mot égalité signifie communément que la Loi est la même pour tous.
Selon la déclaration des Droits de l’Homme de 1795 :
« l’égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu elle protège, soit qu elle punisse. l’égalité n’admet aucune distinction de naissance, aucune hérédité de pouvoir. »
Moralité :
La France qui se déclare soi-disant pays des Droits de l’Homme, démocratiquement exemplaire, « a mis a mal » l’Egalité.
Tout le monde a hâte de se poser les questions suivantes :
1/-Pourquoi la France a du attendre si longtemps (60 ans) pour reconnaître ses erreurs commises a l’égard des anciens Combattants Marocains qui ont participé très positivement a sa libération ?
2/-Où était donc durant toute cette longue période de 60 ans, les Associations humanitaires Françaises, pour assister psychologiquement de près, certains Combattants Marocains contraints de rester en France, forcés de mener une vie de galère, résidant dans des foyers insalubres, malheureusement marginalisés par une population Française qu ils ont libérée, laissant derrière eux au Maroc, leur épouse et progéniture, en vue de faire valoir sur place leurs droits légitimes concernant la révision a la hausse de leur pension très dérisoire, et bénéficier de l’assistance médicale ?
A mon estimation et en l’absence de statistiques précises, le nombre de Combattants Marocains encore en vie a l’écriture de cette chronique (2007-2008), pourrait être évalué a quelques milliers ; leur nombre a inexorablement diminué en raison de leur âge avancé et de leurs forces qui les ont abandonnés, de l’oubli et de la marginalisation dont ils étaient l’objet pendant douze lustres, au su et au vu des Gouvernements Français et des Assemblées Nationales qui se sont succédés depuis 1946 a 2006.
Cet imbroglio est aujourd hui démêlé malheureusement trop tardivement au prix de beaucoup de sacrifices de vies humaines si l’on croit certaines rumeurs officieuses. Nombreux anciens Combattants Marocains, appelés par certains « l’Armée des oubliés », étaient forcés de rester en France pour faire valoir sur place, les arguments de leurs revendications, y sont décédés loin de leur pays d’origine, et enterrés malencontreusement dans l’ignorance totale de tout un chacun, même par les Médias Français qui sont sensés être les meilleurs défenseurs des Droits de l’Homme dans ce Pays qu on qualifie de démocratiquement avant-gardiste, ont adopté des années durant, un silence de mort.
Personne aujourd hui n’est en mesure de fournir des chiffres fiables sur le nombre de morts des engagés Marocains, dans les deux guerres menées par la France (1939-1945 et 1946-1954), Algériens, Tunisiens, Sénégalais,etcqui étaient toujours placés en premières lignes dans toutes les batailles, au point qu ils sont devenus de véritable chaire de canon.
D après les dires de certains anciens Combattants Marocains encore en vie, ils déclaraient avec amertume, les yeux brillant de larmes, la voie tremblante d’émotion, que le nombre de morts parmi les Nord Africains et les Africains était exorbitant ; ces gens la qui n’ont été récompensés qu après 60 ans d’oubli et de marginalisation, se sont sacrifiés pour une cause qui, en réalité ne regardait que la France, possiblement la Belgique et l’Angleterre qui étaient eux aussi des colonisateurs, qui pillaient a l’époque les richesses naturelles et surexploitaient la force de travail locale des pays de ces soldats presque tous illettrés, qu on a empêchés intentionnellement de ne rien apprendre pour ne rien comprendre.
Elmostafa ABDOUSS
Eljadida.com