Il est difficile de tracer les contours exacts de Doukkala a travers l’histoire. c’est un espace très vaste, englobant plusieurs groupes sociaux et ethniques. Mais administrativement parlant, Doukkala, comme collectivité territoriale, a fini par constituer, au fil des ans, un creuset sociologique, économique et culturel spécifique. Avec Doukkala et les autres entités administratives avoisinantes, s’établissent des relations de solidarité, d’échange, parfois de lutte d’influence, voire de conflits. Qui ne se rappellent les anecdotes des Doukkalis sur les Chaouis et Abdis, et vice versa, ce qui traduit la quête de valoriser son espace particulier ; ce qui traduit aussi un esprit de concurrence entre tribus.
Avec le Protectorat, El Jadida a été érigée en chef lieu des Doukkalas, avec des contours administratifs bien précis (les tribus, les fractions, les fakhdas, les douars). Doukkala, comme entité administrative, assise sur un socle sociologique solide, a fini par s’affirmer comme espace (collectivité) vivant.
Avec les différents découpages administratifs depuis l’indépendance, la composante socio-administrative de Doukkala n’a pas été (pas assez) prise en compte. El Jadida (Doukkala) était ballottée entre Casablanca, Settat et enfin, avec Safi. Le dernier découpage des régions économiques a intégré Doukkala dans les Abda pour former DOUKKALA-ABDA. Ce découpage semble dépourvu de tout substrat sociologique, économique, voire administratif. A titre d’exemple, le plan de zonage d’irrigation agricole des Doukkalas (ORMVAD), est indépendant de celui des Abda. Le plan de numérotation téléphonique national classe Doukkala avec Settat etc… Même au niveau des entités administratives en charge de la Région, on ne dénote pas une vision intégrée de la Région DOUKKALA-ABDA. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter le portail de la Région http://www.doukkala-abda.ma/fr/index.php avec 2 fenêtres juxtaposées, une pour Province d’El Jadida, et l’autre pour celle de Safi. Aucune monographie globale, relatant les potentialités, les manques et les perspectives. Même plus, pour les responsables, la Région est une simple juxtapositions de 2 Provinces: Safi (http://www.safi.ma/ ) et El Jadida ( http://www.aljadida.ma).
Je ne suis ni historien, ni un sociologue pour dire plus. j ai voulu juste affirmer que l’appartenance au patelin , la nostalgie pour le terroir, sont autant d’ingrédients qui renforcent l’appartenance nationale. Il est sociologiquement établi que le citoyen ne se mobilise pour la chose publique que pour autant qu elle concerne la chose de son patelin (au sens spatial et sociologique). A mon avis, les responsables du développement régional DOUKKALA-ABDA doivent intégrer plus les intiatives des ONGs
locales. Sa Majesté l’a si bien compris et il a fait des ONGs les maîtres d’ouvrages des projets de l’INDH. Le tissu des associations reste encore pauvre dans la Région. Pour les quelques pionniers, les données sectorielles détaillées (et historique) font défaut.
Nous, une poignée de Doukkalis, tous originaires de Sidi Bennour et communes satellites, avons décidé il y a une année de faire sortir notre Région de sa léthargie. Les Bennouris du monde, des bennouris avant tout, Doukkalis après tout, installés au Maroc et ceux de la diaspora, ont décidé de contribuer au développement de notre région. Les Bennouris établis au Maroc ont crée l’Association des Amis de Sidi Bennour et Région/Maroc (http://www.asbrsidibennour.org) ; ceux de la diaspora ont crée (http://asbreurope.free.fr). Ils établissent ainsi un réseau de connaissance, de solidarité, de mutualisation et de partage des ressources, pour le mieux être des habitants de Sidi Bennour et Région et, ipso facto, de DOUKALA. Nos associations comptent sur les potentialités humaines de la Région pour creuser dans l’histoire des Doukkalas et corriger le prototype du doukkali rude, résigné et fataliste qu on lui colle. Nous voulons aussi que ceux président aux destinée de la Région (élues locaux et autorités locales et grandes Associations de la place) tendent la main aux associations de proximité, plus a même de mobiliser les énergies.
