Par l’éclipse de l’un de ses canons, la cité Portugaise est désormais exposée a toutes les convoitises. l’audace de ses dérobeurs me projette dans mes souvenirs d’enfance où la morale était très a la mode; durant une rédaction autour de la fameuse maxime “celui qui vole un oeuf peut voler un boeuf” jamais nos petits esprits candides n’auraient pu pronostiquer la reconversion des voleurs de poules en amateurs d’art. Aujourd hui, a part les canonnades de la rupture du je»ne, nos chérubins ne s’enflamment guère pour les canons et n’en usent qu au sens figuré du mot. Dans ce sens la, pas besoin de racler les fonds de tiroirs pour citer les génies canons de la région. Plusieurs avaient essaimé pour écouler leurs ressources au meilleur offrant. On les retrouve mêlés a tous les mécanismes de notre pays, et c’est tant mieux pour la nation. Aux Doukkalas, nul métier n’a de secret, y compris le plus vieux métier du monde, prétendument décrit par des langues déplaisantes comme l’attraction du coin. Certes, il n’y a pas de fumée sans feu, quoique cette fumée est aisément repérable dans un patelin qu au sein d’une grande métropole. Au passage, si nos belles filles sont traitées de canons par les esprits flatteurs, elles n’ont rien a envier au sexe opposé, bien que certains droits demeurent suspendus. Pour développer ces inégalités, un article leur sera réservé prochainement.
Sans déplaire a nos jeunes fans du football, je sauvegarde mon admiration éternelle pour le canonnier Baba dont le tir salvateur avait assuré le gain de la coupe d’Afrique de 1976. Trente années plus tard, cette coupe réclame toujours sa consoeur; espérons a la prochaine CAN d’Egypte que l’histoire se répète par un joueur Doukkali. Depuis toujours, notre région fournit des grands artistes du football; la liste serait longue pour les mentionner tous, mais permettez-moi de vous relater ma rencontre, deux années auparavant, avec le grand Chiadmi. De son récit spontané, je perçois une grande nostalgie pour ce sport qui fut sa raison de vivre. Comme tous les gamins de son époque, il s’est initié au ballon rond par des rencontres de ruelles, au risque de s’attirer la foudre paternelle. Dès le départ, les gosses étaient conscients de l’incertitude du milieu; les terrains de jeux relevaient de la fiction, même le chabakouni de l’arrondissement était de la partie par ses coups de canif au ballon. Au bout de quelques années, seule la quintessence de ces baroudeurs pouvait prétendre au championnat national. Les primes en nature y étaient courantes; lors d’un exploit, les joueurs d’un club reçurent des pains de sucre; une façon comme une autre pour se faire sucrer la prime. En 2006, le joueur professionnel est bourré de fric et de fortifiants; les diverses instances du football professionnel sont aux mains des argentiers, et dans toute cette mêlée, nous découvrons la nouvelle génération du ballon électronique a qui il ne manque plus que la voix pour annoncer la validation du but! Au Maroc, après des années de chicane, des clubs osent a peine entamer le football professionnel en l’absence des ossatures adéquates, a la manière du proverbe stipulant l’amour après le mariage. Si la remise des clés de nos villes était trop symbolique au go»t de Si Blatter, nos responsables ne doivent pas enterrer leur promesse inconditionnelle pour la construction des stades projetés. Dans cette attente, souhaitons a nos joueurs des salaires aussi gras que les pelouses d’outre-mer. Si l’itinéraire du footballeur marocain est tortueux, nos amis des Beaux-arts ne sont pas mieux logés. Ici, des peintres talentueux croupissent dans l’anonymat, faute de moyens logistiques. Les plus téméraires exposent aux antipodes a cause d’une clientèle locale peu enthousiaste. Nul besoin de visa pour visiter des villes qui ont fait de cet art leur pôle d’attraction. Par son festival, Asilah s’est rendue incontournable par les grands artistes qui disposent de tous les recoins pour exhiber leurs touches de patte. A El Jadida, nous possédons autant d’atouts pour entrer dans cette belle rivalité qui ferait le grand bonheur de nos visiteurs; des idées sont donc a creuser.
Au vu de l’ascension du nombre de visiteurs a notre site électronique, je serai ravi de les voir débarquer a El jadida pour s’y refaire la santé et pourquoi pas joindre l’utile a l’agréable en y investissant. Ainsi, nous éviterions ensemble cette fameuse blague où le maire d’une station balnéaire annonça a ses conseillers: cette année, nous avons eu deux millions de visiteurs, mais seulement sur notre site électronique!
Merci.
Abdelaziz Cherif