Les fous de ma ville ont disparu. La nuit est tombée très vite et mes souvenirs vont bon train a vapeur. Est-ce le mégot de Mr Pas de Chance qui a tout br»lé? Nul ne le saura sauf Driss Chraïbi. Le feu est parti d’un coup, impossible de trouver mes fous souvenirs d’enfance.
Ma ville était bourrée de souvenirs, de Mr fou a madame Aicha Lahbila. Ca a disparu de toutes les mémoires chez tous les enfants de ma génération et nous voila nageant en pleine inondation du fleuve Flifal. Notre odeur de la terre les repousse. Ouf! Mazagan la Nouvelle! Allez encore un petit effort vers les agoras, les éclats de rire se rapprochent. Si nous pouvions viser la culture de la capitale et débarquer sur Doukkala, cette bande de terre qui protége ma ville.
Sous l’arbre de Bouch-street, je me rappelle bien des activités qui a connu ce coin, des musiciens venus de tout le royaume, les Gnawa, les Hmadcha, les Bahjawa, les Jbala, les Sahrawa, les abidates Rma, les Fils de Sidi Hmad et Moussa, les acrobates, les troubadours, les chanteurs, les danseurs, les luthistes, les violonistes, les fl»tistes, les conteurs et les fabulistes ; et je me souviens bien des fou-rires et des dires et en proses ou en vers de l’humoriste Feu Wald Karred et les anecdotes de Mr Zatout que j avais coincé épuisé a mi chemin de cette place.
En observant une minute de silence sous l’ombre de cette place, je lui ai dit : « Vingt ans tu n’as pas changé, Zatout, toujours avec ta chemise et tes babouches blanches, pantalon gris plié du bas, jellaba a main, tu es resté fidèle a la tradition des troubadours ? » Et avec un soupir sorti de ses tréfonds il m a dit avec un éclat de rire pour attirer l’intension des autres comme son habitude, il y a un quart de siècle : « Ca suffit, ça y est, l’autorité locale m a déménagé de cette place ou j ai vu grandir devant mes yeux trois générations en pièce de monnaie, génération de 1 rial, 2 et 4 rials des années soixante-dix, génération de 50 centimes et 1 dirham des années quatre-vingt et la génération de 1 dirham et 5 dirhams des années quatre-vingt-dix, et me voila aujourd hui j avoue devant vous que, depuis que j ai vu a la télévision un fils de cette ville jette tous les atouts pour la rendre touristique, moi aussi et a ma façon, je vais demander mes intérêts a tous les Tom et Jerry de la ville, sinon, je vais démissionner de ce métier et créer un site pour protester et insister les autorités a penser a tous ceux qui ont animé cet agora trois générations passées. »
c’est un souvenir vague. Des mains de l’enfance nous accrochent, nous attrapent et nous tirent de la sueur de rire encore sur la peau cette sensation de terre sur laquelle accroupis ou debout ou a genoux nous glissons, détrempés, agonisants. Des souvenirs qui nous ont laissé vivre en communauté dans des places reconnues d’intérêt public, communauté genre de passer leur temps libre a voir et écouter les histoires de la religion, de l’amour et de l’humour, et assister a des pièces jouer sur place sans rideau sans coulisse.
Je reprends go»t a l’enfance dans des délais délirants.
Dans cette place d’animation improvisée, j ai vécu un rêve d’enfance. l’enfance me reprend pulsionnelle, libre et enivrante.
Dans cet état nostalgique digne des valseuses, mon attention se relâche. c’est l’erreur. Les clochards me piquent mes derniers mots pour jouer leur dernière carte d’adieu avant l’arrivée de la voiture tatouée. Il me restera quelques images.
Souvenir, souvenir
c’est un défi! Rencontrer un fou devient une idée obsédante, comme des milliers d’autres enfants de ma génération. Aujourd hui trop de fous venus des régions justes a côté. Je cherche a rencontrer ceux de mon enfance qui restent en vie.
c’est un cas psychopathologique brillant et connu par ses gestes entre les passants dans le grand boulevard de Ma ville Si Abdellah surnommé « Bach a Aw Aw » qui m ouvre son coffre fort des souvenirs généreusement avec son cœur ouvert. La gendarmerie et le Kaid, ce sont les ennemis de sa vie. Puisant son énergie dans la hallucination de parler avec ses bras d’acier, il parle en esquivant comme dans le ring, il parle avec tout son corps musclé malgré les fortes doses de l’argactile pour affaiblir sa force musculaire, contraire a la règle de dopage. Je l’ai invité la nuit pour éviter sa colère de la journée, parce que le degré de son hallucination avec l’association des antidépresseurs le rendent très calme a la tombée de la nuit, je lui ai préparé un tagine comme celui que nous avions déja mangé avec notre Ami français Claude au café-restaurant Tafraout, le deuxième qui restait ouvert jour et nuit après café Souss, et je lui ai préparé aussi une bouteille de vin sélectionné comme nous avions bu une fois ensemble avec notre Ami Damkila sur le mur des remparts de la cité Portugaise, et aussi je lui ai préparé un paquet de cigarettes roulées comme nous avons fumé une nuit d’été entre Amis au café Souss, et la surprise, c’est que je lui ai préparé la musique qui lui avais fait parler avec gaîté et danser sans être agité.
Depuis ses premiers pas chez moi, la musique lui a rafraîchi la mémoire et il commence a me parler de Hmida Falk Germano-Marocain comme si 20 ans n’était qu un laps de temps, il me donne signe d’une forte mémoire d’une jeunesse ouverte vers les autres cultures, jeunesse récolte d’une enfance introuvable aujourd hui dans ma ville, il me redonne des scènes d’enfance entre Sainte Dela Rosa et Bata, deux coins de repaires connus pour ma génération ; et en entrant au salon il a jeté son œil partout, il a vu la table et tout ce qu ils ornent cette table a la chandelle comme dans les grands hôtels avec un commentaire qui prouve que même les dépressifs ne perdent pas leur meilleurs souvenirs, il m a parlé précisément de chaque chose sur la table avec son temps, son lieu et son événement avec ses personnages avec une forte mémoire, puis il a jeté son bizarre regard sur mes tableaux collés au mur, en commentant sur chaque tableau avec des mots loin de dire qu ils sont venus d’un fou de ma ville, des fois il joue le rôle d’un admirateur qui fait plaisir a l’artiste et des fois le rôle d’un artiste-professeur donnant avec sa façon de dire, contraire a son agitation, une autre dimension a ma conception et a mon état d’âme le jour ou j ai pensé les créer. Au début, comme tout le monde, je n’arrive pas a croire a mes yeux et mes oreilles, un fou de la ville partage cette inspiration avec moi qui suis son fou pion, j ai restauré en moi le logiciel de « la culture de doute ».
Le doute que j ai en moi, je l’ai copié et je l’ai collé sur son dos, chose qui nous a obligé de sortir de mon salon au champ de la vision, pour la mis en place de la véracité de mon inspiration, en recommençant la conception de tous mes tableaux, un par un.
Devant la porte de chez-moi, je lui ai dit : « il était une fois, moi assis ici, un monsieur habite la, m a acheté un cartable et m a emmené a l’école, j ai joué tous les jeux de l’enfance de l’innocence des années de l’indépendance, j ai joué le jeu du partage de la terre avec un morceau de fer pointu, j ai joué les jeux de ramadan et je commence a lui compter de la joie de dire Tirira Tirara c’est la fête de Lahrira au sensation de voir Bziwa, le « tambour-man » de notre quartier et le plaisir de finir tous les jeux des nuits ramadanesques, de Tchica Tchica La Borrica a trois pas dinifri , bonheur de rentrer réveiller la maman pour préparer le « s’hor », dernier repas de la journée, du coucher de soleil a son lever ; ici dans cette place j ai joué le football avec une balle de tennis puis avec une balle de mica puis avec la « pilota » puis avec le ballon de cuir, et de chez moi jusqu au marabout de Sainte Lalla Zahra, moi parlais et lui me répondait oui par sa tête en confirmant mes dires avec des gestes sortis du fond de son coeur sans aucun ombre de doute.
Mais devant le marabout de la Sainte Lalla Zahra, son coup d’œil m a obligé a observer une minute de silence pour un dernier regard dans un tour d’honneur a la mémoire de tous les folles et les fous qui par leur folie ou leur phobie ont animé l’histoire de la folle culture de ma ville.
Nous avons commencé par jeter un sourd regard sur le garage du Maître Kafaro, Maître kafaro pour moi est comme le Maître Cerise, menuisier, trouve derrière sa derrière un morceau de bois (-un coup monté par nous les enfants-) qui l’insultait et lui en colère riait et pleurait en courant derrière le morceau de bois comme Pinocchio entre les enfants.
Je ne sais pas comment SiAbdellah avait choisi ce monsieur et ce coin comme commencement de notre tour d’honneur ? Et non plus pourquoi il avait choisi commencer a parler le langage du bois sur un garage ? ça arrive, mais le fait est la..
.. Il était une fois, dans ce garage la, se trouve un vieux menuisier, surnommé Maître des Menuisiers, et que tous les enfants qui connaissent son histoire l’appellent Maître Kafaro, a cause de sa colère marrante qui le laisse courir derrière les enfants, des fois a pieds et des fois a vélo, avec acharnement, même s’il est complètement conscient que son vieil age ne lui permettait pas d’attraper un enfant de dix ans et que son énergie ne lui suffit pas pour courir cent mètres. Son désespoir l’arrête au sommet de sa colère avec des mauvaises insultes et des injures et commence par nous montrer avec des gestes de clown des fois avec son bâton de bois et des fois avec ses doigt avec des gestes magiques, s’exprime a haute voix : « Vous êtes les enfants de la rue, vous êtes les fils d’une seule mère et de plusieurs pères, a vrai dire, vous êtes les enfants des putes et moi je suis le seul menuisier fils d’une seule mère et un seul père.. Et si vous voulez bien connaître mes ancêtres, allez voir Mr. Lebbery, il est de mon douar ?! »
Allons voir ce monsieur Lebbery, ce dernier est un marchand ambulant dans les douars proches de la ville, un bouc émissaire, il avait porté sur son dos une mission inconnue, chercher un certain Le Barbu, et a force de chercher en secret dans les douars, il finit par tout dire le soir au Maître Kafaro qui, dans chaque moment de sa colère, n’arrête pas d’insulter, dévoiler et traiter Lebbery de mouchard. Et grâce au savoir de Maître Kafaro que nous avons connu l’histoire de Lebbery qui, tous les lapsus qui lui avaient laissés le nom de son recherché monsieur Le Barbu, il est devenu fort nerveux quand on crie devant lui et en plein public : « Voila Mr. Lebbery, mais il n’est pas Le barbu » ; une autre histoire commence avec Mr. Lebbery par jeter ses babouches et courir derrière nous jusqu a la maison de Madame Aicha Lahbila qui sorte toujours pour nous porter secours, elle connaît notre humour et nous aussi nous connaissons sa façon de nous défendre et sa faiblesse au coté de cœur.
Cette dame la, madame Aicha lahbila, d’après ses dires et ses actes est une femme militante femme d’un ex-militaire, au moment où elle entend nos cris, a l’aveuglette, elle sort suivie par les grands pas de son mari Monsieur Alaksri de chez elle vers nos cris en s’acharnant vers monsieur Lebbery en lui disant : « Ca y est, tu as tout fait, rien ne te rester, tu es devenu l’autorité, tu as pris ma terre et tu veux aussi prendre mes fils ? ».
Cette phrase confuse et hallucinante laisse Mr. Lebbery baisser sa tête et retourner froidement sans rien a dire, devant son mari qui n’arrête pas de frotter les mains de satisfaction et dire a sa femme qu ils n’ont ni terre ni fils dans cette ville.
Ce temps mort de rire nous a servi de plus proche pour aller rencontrer Mr. Bicha le masochiste dans une tentation de suicide a genoux essaie de frapper sa tête contre le goudron en plein boulevard stoppant la circulation dans une scène délirante; tous les conducteurs des véhicules descendent le prier et le prennent avec eux en voiture pour une tournée au centre ville. c’est ça le plaisir de Mr. Bicha, se mettre dans une voiture a coté de chauffeur et saluer a bras ouvert tout le monde.
En courant derrière la voiture qui emmène Bicha, et juste devant la mosquée du Pacha, la marche et les gestes de l’inspecteur Mr. Dela Police qui porte un costume gris, chemise bleue et pieds nus, nous arrêtent. Ce dernier est un ex-flic révoqué ou retraité, le plaisir de son délire c’est qu il passe toutes les journées a chanter les disques classiques de Mohammed Abdelwahab et de Farid Al Atrach entre les passants dans un boulevard sans trottoir, et a la fin de chaque mois se met devant les remparts de la Cité Portugaise et distribue son salaire de retraite a tous ceux qui jurent et disent : Celui qui trahit les enfants du jardin petit et grand, va aux enfers ». Tout son délire et tout son plaisir sont la, distribuer de l’argent et entendre les enfants crier pour encourager les enfants du jardin. Son chat noir c’est Mr. Khniyna, Bacchus de ma ville. Quand on voit monsieur Khniyna on oublie monsieur Dela Police pour continuer a courir derrière notre folie.
L’histoire de Khniyna commence par son uniforme de pirate, un chasseur de prime, un aventurier de la ville, qui a caché une somme dans une valise avant d’aller en prison chez les français et a sa sortie il n’a trouvé ni somme ni valise, et finit par son furieux regard disperser les piétons et traiter tous les passants de mouchards, des brutes, des truands, la devise de son délire est la bouteille de l’alcool et les insultes, le sommet de son plaisir, c’est de partager un verre et une bouteille avec celui qui a la plus grave voix dans ma ville, le nommé Fils De Dawi, et que nous l’avons surnommé Fahd Belan a force de le voir imiter ce chanteur Libanais dans sa voix aussi que dans sa forme et ses vêtements ; Fils De Dawi a un autre speed de délire, quelqu un qui est né pour être une photocopie du chanteur Fahd Belan en scène.
Il prend tout le long de la rue qui alimente la lumière dans la ville comme un spectacle dans des scènes de théâtre musical, la bouteille du vin dans un coté et lui dans l’autre coté entrain de chanter et demande les passants a répéter derrière lui, des fois il court sur toute la piste pour saluer le reste, des fois s’arrête pour signer une autographe a un admirateur qui le voit mainte fois venu assister son spectacle pour rassurer sa présence entre nous les enfants qui ne cherchent qu a voler sa bouteille de vin pour l’exciter et le mettre en conflit avec Khniyna, celui qui nous fait découvrir ou se cache sa bouteille de vin.
Un autre délire de voir une bagarre entre deux saoulards et qui se sont déja qualifiés fou de la ville. Seule la voix aigue et douce de monsieur Jilali l’Aveugle qui peut intervenir pour calmer les nerfs de Khniyna et baisser la grave voix de Fils De Dawi. Jilali l’Aveugle est un homme d’une corpulence énorme, chauve, très marrant, aveugle qui se prend pour un sourd et lui connaît tous les voix et les voies, et seul traverse tous les boulevards pas a pas sans canne sans être pris par les bras, le jeu de sourd qui jouait n’est qu une simple tentation d’approche pour toucher les passants et montrer son homosexualité. Mais ce qui est plus drôle en Jilali l’Aveugle, c’est quand on lui pose une question sur le sexe il répond sans haine même s’il savait déja qu il parlait des vrais noms, n’importe quelle question, sa réponse pour lui finit par un adage ou une phrase purement sexuelle ; mais quand il s’est mis en colère, il commence a citer les noms de ceux qui habitaient ma ville et qui ont abusé sexuellement de lui. Il dit tout comme un fou, il commence a décortiquer l’appareil sexuel de chacun d’eux, mais le plus doux et le plus gros le plus recherché pour lui, est celui de monsieur Chat Marin . Le cri féminin de Jilali l’Aveugle fait sortir Chat Marin de son couffin entre les barils de poubelles, son paquetage sur son dos et bâton a main en l’insultant et aussi tous les passants qui l’entourent.
Le plus courageux entre nous, est celui qui arrive a chuchoter dans les oreilles de Chat Marin pour jeter de l’huile sur le feu et pour que les insultes progressent entre les deux afin d’assister une délirante séquence pornographique ; voir Chat Marin tirer son grand et gros machin de son large pantalon et courir vers Jilali l’Aveugle pour le poser entre ses mains. Jilali l’Aveugle prend le machin de Chat Marin avec douceur avec des mots de la pudeur et ce dernier manifeste avec tout son corps pour avoir son plaisir et nous donne l’impression de battre le premier avec des insultes marrantes qui finissent par les mettre dans une séquence pornographique, action de masturbation. Jilali l’Aveugle qui n’arrête pas de caresser le machin de Chat Marin avec ses douces mains, bouche ouverte et enivrante a genoux pour le sucer en criant comme une femme avec des mots doux, et Chat Marin essaie de lui boucler la bouche et dit a tous les passants : « c’est comme ça qu on brandit ! c’est comme ça qu on punit les mauvaises bouches et les longues langues! Et c’est ainsi que boucle la boucle de ce pédé aveugle! » ; Et jette son sperme sur la gueule de Jilali l’Aveugle devant les passants qui commencent a jouer le rôle de celui qui n’a rien vu et faire le mi-regard comme s’ils n’ont rien assisté, sauf nous, les enfants, qui restons bouche bée devant ce réel délire qui nous a montré comment les fous font leur plaisir, nous qui suivons toutes les actions depuis le début, de la chaleur de Jilali l’Aveugle a l’éjaculation de Chat Marin.
Ce spectacle n’aura pas du avoir une fin, si ce n’étaient pas le bruit et l’ombre des grands et longs pas de celui qui fait peur a tous ceux qui disent que dans ma ville il n’y a pas des hommes et que notre équipe de foot a perdu le match contre le Maghreb de Fès, parce que sa déception pour ce match, que lui avait décidé de sacrifier ses pieds pour aller l’assister en direct, de ma ville a la ville de Fès, aller et retour, mille kilomètres ; c’est monsieur Alami, surnommé monsieur le perdant, que nous les enfants pour le mettre en colère et le voir courir nous attraper avec ses longs et larges pas d’éléphant, on crie a haute voix que dans la ville il n’y a plus des hommes, et que notre équipe du foot a perdu une autre fois.
Son portrait donne l’aspect de quelqu un qui ne cherche que la bagarre, La structure de son visage fait preuve de sa rage, la vapeur qui sort de sa bouche s’évapore vitement dans un enchaînement d’insultes que lui récite par cœur dans chaque scène répétée. Et celui qui ne connaît pas monsieur Alami, n’est pas un vrai joueur de l’équipe de ma ville, toute une génération le connaît et aussi celui qui a marqué le seul but de la seule coupe continentale des nations africaines, oui, tous les spectateurs de Stade Municipal le connaissent, c’était toujours lui le premier qui rentrait au terrain, billet a main, et pousse tout le public a encourager les joueurs et insulter les arbitres. Le plaisir et l’éclat de tonnerre de fou rire de monsieur Alami, commence au dernier coup de sifflet de l’arbitre quand notre équipe gagne, depuis le stade municipal et lui n’arrête pas a nous décortiquer le match action par action, combinaison par combinaison, et nous montre avec des gestes footballistiques toutes les nouveaux feintes qui a découvert dans le match et aussi les erreurs qui a commis l’équipe adversaire, tous les spectateurs, petits et grands, se mettent de l’écouter comme si il est professeur a l’école de formation des footballeurs, et devant la statue de la P.T.T, il jette le blouson du professeur pour se débarrasser de nous et se met a se préparer pour tourner en ridicule une personne que nous la connaissons et nous connaissons aussi leur histoire, qui a parié avec lui pour la perte de notre équipe.
Il a traversé presque dix-neuf mètres, entre la P.T.T et le théâtre municipal en dix minutes, comme s’il cherche faire le retard, quant a nous, les enfants nous ne cherchons qu a nous marrer et passer la journée courir derrière les fous de la ville, notre plaisir ce moment était d’aller prévenir son adversaire, Monsieur Tibari le Scandale, une personne toujours avec pantalon et blouson bleu propre, chauve, bien rasé, il porte toujours des sandales en caoutchouc sur ses pieds, on le trouve chaque moment assis ou accroupis, ses yeux du loup et ses oreilles de renard ne laissent échapper aucun soupir des piétons qui se baladent entre Bata et le grand boulevard ; malheureux celui qui baisse ses yeux pour découvrir ses sandales, malchanceux celui qui ouvre sa bouche pour dire Bonjour monsieur le Scandale , le fait de nous voir chuchoter, il commence a agiter, celui qui l’a appelé monsieur le Scandale a vraiment collé ce nom sur son front, c’est quelqu un, qui ne cherche qu a entendre le mot sandale ou scandale pour faire vraiment un vrai trouble d’ordre qui peut des fois perturber la circulation ou déranger l’autorité local.
Et depuis le théâtre municipal l’étincelle de la colère de monsieur Alami contre monsieur le Scandale commence a s’achever notre spectacle. Monsieur Alami insulte et court derrière monsieur le Scandale, monsieur le Scandale nous insulte et court derrière nous, et a notre tour on essaie de se cacher derrière le dos derrière le dos de Monsieur Alami en lui provoquant pour se brancher avec monsieur le Scandale afin de nous débarrasser de la haine qui nous a causé monsieur le Scandale devant les passants par sa scandaleuse langue. Chanceux qui sait dribler et faire des feintes pour prendre vite la fuite pour aller se reposer tranquillement dans le villa de monsieur Fou qui, toujours nous accueille avec un grand sourire et finit par nous faire sortir en téléphonant a la police.
Nous étions innocents, nous, on croit que monsieur Fou est son nom, mais il nous avère le contraire. Quand lui nous donne un fruit ou une bouteille d’eau, par politesse et sans se rendre compte, on lui répond « Merci monsieur Fou ». Nous, on pense, que nous l’avions bien dit, mais dans le vrai sens nous l’avons mal dit. Cette confusion au sens du mot et son geste, nous laissent jeter les cailloux sur son dos, avant que la police arrive, chose qu il lui oblige de monter sur son vélo solex et sortir courir derrière nous jusqu a la porte de celui qui arrive le dernier chez lui.
Monsieur Fou cherche savoir pourquoi on le traite de fou, et comme nous étions ignorants et aussi les parents de ma rue, on finit par témoigner et crier tous ensemble, que c’est lui le fou !
Et c’est ainsi que nous avons passé des journées et des journées a la folie de notre enfance a courir et courir derrière les fous et découvrir a nouveau Si Abdellah, le chef des fous et le big-boss des nouvelles folles et des nouveaux fous venus a ma ville.
A suivre…
El Bachir Boukhairat