Des scientifiques de l’Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida et de l’Université technique d’Athènes sont allés a la rencontre des fauconniers de la tribu Lekouassem. c’est donc toute une journée passée a découvrir les tazotas, la casbah de Boulaouane et la tribu des fauconniers. «Nous ignorions ces attraits recelés dans l’arrière-pays des Doukkala», indique un universitaire pourtant de la région.
Le groupe a d’abord visité les tazotas. Des constructions mégalithiques qui étonnent encore et dont l’origine se perd dans le temps. Découverte aussi de la Casbah de Boulaouane périclitant sous le poids des siècles. Mais qui se dresse encore majestueusement sur une colline dominant une vallée dans laquelle serpente, imperturbable, la rivière Oum Er-Rabia. Les universitaires ont ensuite traversé des routes secondaires et des pistes défoncées pour arriver chez les hommes de la tribu Lekouassem. Lesquels étaient ravis de recevoir des invités de marque dans leur modeste douar. Sur une main gantée, les faucons ont été fièrement présentés a des visiteurs. Et des démonstrations de chasse ont été effectuées dans des champs dégagés. Le plus impressionnant est Kaddour, un fauconnier au visage ridé comme une vieille pomme et qui, a plus de cent ans, continue de faire concurrence aux jeunes gaillards. Le spectacle est saisissant. Au son de la voix du maître, le faucon s’élance dans le ciel et fait de larges cercles avant de fondre sur sa proie.
«c’est une simple démonstration», explique un fauconnier. Traditionnellement, pour la chasse, les fauconniers parcourent des kilomètres dans les champs a la recherche de proies ailées et parfois même de lièvres. «c’est un spectacle unique», raconte Maria Louazidou, directrice de génie des sciences de l’environnement de l’Université d’Athènes. «Ce savoir-faire est d’autant plus impressionnant qu il est arrivé a survivre dans ce coin reculé. Et ce, grâce a de vieux paysans qui ne disposent pas de moyens exceptionnels», ajoute-t-elle. l’universitaire promet d’entamer une sérieuse réflexion pour intégrer la fauconnerie Lekouassem dans le programme européen Life-Nature. Ce qui permettra la constitution d’un réseau qui associera la Grèce, Chypre et le Maroc. Et dont le principal objectif sera la protection de cette tradition culturelle ainsi que la protection des faucons du Maroc. Les scientifiques des Universités d’El Jadida et d’Athènes veulent se pencher également sur la conception d’un site Web au profit de l’Association de Lekouassem. A partir de cette année, des études et des sujets de thèse seront lancés pour transcrire l’origine de ces pratiques ancestrales qui se perdent dans l’histoire. Il est a rappeler que cette culture se transmet oralement de père en fils.
M. R.
L’conomiste